Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison du Fort

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • vers 1810 (Construction)
  • 1898 (Rénovation)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Groupes associés (1)

Personnes associées (12)

Carte

Description

La maison du Fort est construite vers 1810 et modifiée dans l'esprit du style château en 1898. Ce bâtiment en pierre de plan carré, à deux étages et demi, est coiffé d'un toit aigu en pavillon avec échauguettes. La maison du Fort est située dans l'arrondissement de La Cité, dans la ville du Québec.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, ainsi qu'au terrain.

La maison du Fort est située aux abords de la place d'Armes, dans le site patrimonial du Vieux-Québec. Elle est adjacente à la maison James-Black, aussi classée.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1964-11-11

Catégories de conservation

  • 6 - Intérieur notable
  • 9 - Terrain notable
  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 11 - Site archéologique associé au bien classé
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Québec), 2016-12-09
    Prise d'effet : 2017-06-09
 

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Valeur patrimoniale

La maison du Fort présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le bâtiment actuel est le résultat de modifications apportées en 1898 à une maison d'inspiration néoclassique érigée vers 1810. Ces modifications sont effectuées selon les plans de l'architecte montréalais Edward Maxwell (1867-1923), dans l'esprit du style château. Ce style est principalement inspiré de l'architecture médiévale gothique et de certains éléments formels et décoratifs des châteaux de la Renaissance, notamment ceux de la vallée de la Loire (France). Populaire entre 1880 et 1910, il est surtout employé dans les bâtiments publics et plus rarement pour des résidences. Associé aux édifices du gouvernement fédéral et aux prestigieux hôtels du réseau ferroviaire du Canadien Pacifique, le style château serait, selon certains auteurs, propre à l'architecture canadienne. La maison du Fort en est une illustration par son toit aigu en pavillon bordé par deux échauguettes en poivrière, sa corniche à mâchicoulis et ses lucarnes engagées. Depuis cette transformation à la fin du XIXe siècle, l'aspect de la maison du Fort est demeuré le même.

La maison du Fort présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son emplacement. Son occupation remonte à 1620, alors que Samuel de Champlain (vers 1570-1635), fondateur de Québec, entreprend la construction du fort Saint-Louis sur un terrain situé à proximité. Ce fort est réédifié en 1646 par Charles Huault de Montmagny (vers 1583-1653) et devient le château Saint-Louis, résidence du gouverneur de la Nouvelle-France. En 1650, à la suite de la destruction de la Huronie par les Iroquois, 300 Hurons demandent refuge au gouverneur Louis d'Ailleboust de Coulonge et d'Argentenay (vers 1612-1660), qui leur permet d'établir un campement près du château Saint-Louis, sur un terrain comprenant celui de l'actuelle maison du Fort. Les Français construisent une palissade autour de ce campement. Les Hurons-Wendats de Wendake sont les descendants de ces Hurons qui ont cherché protection auprès des Français. La maison du Fort, qui tient son nom du fort Saint-Louis, est ainsi située sur un emplacement marquant de l'histoire de la Nouvelle-France.

La maison du Fort présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec Edward Maxwell (1867-1923), architecte montréalais réputé. Maxwell est l'auteur des plans de plusieurs bâtiments d'importance, au nombre desquels figurent des gares et des hôtels du Canadien Pacifique, ainsi que de nombreuses maisons de campagne cossues. En 1902, Edward Maxwell s'associe à son frère cadet, William Sutherland Maxwell (1874-1952). Ensemble, ils réalisent notamment l'aile Saint-Louis et la tour du Château Frontenac (1920-1924) ainsi que le Parlement de la Saskatchewan, à Régina (1908-1911).

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés de la maison du Fort liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan carré et l'élévation de deux étages et demi;
- ses caractéristiques rattachées au style château, dont le toit aigu en pavillon surmonté d'un épi faîtier et bordé par deux échauguettes en poivrière, la corniche à mâchicoulis ainsi que les lucarnes engagées;
- les matériaux, dont la maçonnerie de pierre recouverte d'un parement mixte constitué de pierre de taille au rez-de-chaussée et d'un crépi à l'étage supérieur, le mur latéral à l'est lambrissé de planches à clins et la couverture en tôle à baguettes;
- l'ordonnance régulière des ouvertures, dont les fenêtres à battants à petits carreaux;
- la situation de la maison dans le site patrimonial du Vieux-Québec;
- son emplacement en milieu urbain, aux abords de la place d'Armes et à proximité du Château Frontenac et de la terrasse Dufferin, sous laquelle sont les vestiges du château ainsi que du fort Saint-Louis.

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Informations historiques

L'occupation de l'emplacement de la maison du Fort remonte à 1620, alors que Samuel de Champlain (vers 1570-1635), fondateur de Québec, entreprend la construction du fort Saint-Louis sur un terrain voisin. Ce fort est réédifié en 1646 par Charles Huault de Montmagny (vers 1583-1653) et devient le château Saint-Louis, résidence du gouverneur de la Nouvelle-France.

En 1650, à la suite de la destruction de la Huronie par les Iroquois, 300 Hurons demandent refuge au gouverneur Louis d'Ailleboust de Coulonge et d'Argentenay (vers 1612-1660), qui leur permet d'établir un campement près du château Saint-Louis, sur un terrain qui englobe l'emplacement de l'actuelle maison du Fort. Les Français construisent une palissade autour de ce campement. Les Hurons-Wendats de Wendake sont les descendants de ces Hurons qui ont cherché protection auprès des Français.

En 1809, l'ensemblier (meublier) James Black acquiert le terrain. Vers 1810, il fait ériger une maison en pierre d'inspiration néoclassique à trois étages, coiffée d'un toit à quatre versants. Pendant un certain temps, il partage la demeure avec son frère, Henry. En 1830, il est le seul propriétaire et, quinze ans plus tard, il habite avec son fils, Henry Black (1798-1873), ancien député à l'Assemblée législative de la province du Canada, alors seigneur de Deschambault et juge de la Cour de vice-amirauté.

En 1893, Leonora, Blanche et Henrietta Clapham reçoivent la maison par donation de Margaret Black Stacey, nièce de Henry Black et épouse de George O'Kill Stuart (1807-1884), juge de la Cour de vice-amirauté après le décès de James Black. Les dames Clapham louent une partie de la maison à la compagnie du Grand Tronc.

En 1898, l'édifice est modifié en raison de l'élargissement de la rue du Fort par les autorités municipales. Les dames Clapham mandatent l'architecte Edward Maxwell (1867-1923) de Montréal pour réaliser les plans. Maxwell a dessiné plusieurs bâtiments d'importance, au nombre desquels figurent des gares et des hôtels du Canadien Pacifique et de nombreuses maisons de campagne cossues. Ici, Maxwell crée deux résidences séparées : la maison du Fort et la maison James-Black. Il transforme la maison du Fort dans l'esprit du style château. La proximité du Château Frontenac, construit par étapes à partir de 1893, est déterminante dans le choix de ce style architectural. D'ailleurs, entre 1920 et 1924, l'aile Saint-Louis et la tour du Château Frontenac seront réalisées selon les plans d'Edward Maxwell et de son frère cadet, William Sutherland Maxwell (1874-1952).

En 1916, le Grand Tronc, locataire d'une partie du bâtiment depuis 1896, achète la maison et en demeure propriétaire jusqu'en 1964.

La maison du Fort est classée en 1964, en même temps que la maison James-Black. L'année suivante, le Musée du Fort, qui présente une reconstitution son et lumière de l'histoire militaire de la ville de Québec, ouvre ses portes à l'étage supérieur. Un restaurant occupe le rez-de-chaussée.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • 10, rue Sainte-Anne

Latitude :

  • 46° 48' 46.99"

Longitude :

  • -71° 12' 18.769"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Québec Cité de Québec (quartier Saint-Louis) Absent 2839-A

Code Borden

CeEt-109      

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • DAVELUY, Marie-Claire. « Ailleboust de Coulonge et d'Argentenay, Louis d' ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • ETTER, Éric et France GAGNON-PRATTE. Le Château Frontenac : cent ans de vie de château. Québec, Éditions Continuité, 1993. 102 p.
  • GAGNON-PRATTE, France. Maisons de campagne des Montréalais 1892-1924 : l'architecture des frères Maxwell. Montréal, Éditions du Méridien, 1987. 215 p.
  • GOBEIL-TRUDEAU, Madeleine. « Maisons Price et du Fort ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 160.
  • Groupe de recherches en histoire du Québec Inc. Étude d'ensemble : sous-secteur Hôtel-de-Ville. Synthèse. Québec, Ville de Québec, 1998. 262 p.
  • HAMELIN, Jean. « Huault de Montmagny, Charles ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • LEMIRE, Robert. « Maxwell, Edward ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.thecanadianencyclopedia.com/
  • MONET, Jacques. « Black, Henry ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/FR/
  • s.a. L'architecture de Edward & W.S. Maxwell. Montréal, Musée des beaux-arts de Montréal, 1991. 191 p.
  • THIBAULT, Marie-Thérèse. Monuments et sites historiques du Québec. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1977. 250 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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