Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Charles-Sheppard (1)

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1890 – 1892 (Construction)
  • vers 1977 (Restauration)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Personnes associées (6)

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Carte

Description

La maison Charles-Sheppard (1) est une habitation en rangée de style victorien autrefois unifamiliale construite entre 1890 et 1892. La façade à parement en pierre à bossage compte trois étages, incluant le soubassement dégagé et le toit en fausse mansarde couvert d'ardoise, et se divise en deux travées. La travée de gauche présente un oriel à pans coupés et une lucarne flamande. La travée de droite comprend l'entrée principale et une lucarne à fronton infléchi. La maison Charles-Sheppard (1) fait partie d'un groupe de quatre demeures aux façades de composition identique mais inversée par effet de miroir. Elle est la onzième d'un ensemble de seize résidences contiguës ou mitoyennes, réunissant une maison et quinze façades. Cet ensemble est situé du côté ouest de la rue Jeanne-Mance, entre l'avenue du Président-Kennedy et la rue Sherbrooke, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. Cette protection s'applique seulement à la façade de l'immeuble.

La maison Charles-Sheppard (1) bénéficie d'une aire de protection.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

3

Groupement :

En rangée

Saillies :

  • Cheminée
  • Escalier
  • Oriel
  • Perron

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : Mansardé
    Matériau : Ardoise

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux et vitrage, à battants

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux

Lucarne(s) :

  • À fronton
  • Cintrée

Éléments architecturaux :

  • Amortissement
  • Applique
  • Bandeau
  • Boiserie ornementale
  • Chambranle
  • Corniche à denticules
  • Corniche à modillons
  • Crête faîtière
  • Jambe harpée
  • Vitrail

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1977-03-14

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
 
Délimitation Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 1979-02-19

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 

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Valeur patrimoniale

La maison Charles-Sheppard (1) présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette maison, construite entre 1890 et 1892, est typique des résidences victoriennes en rangée érigées à Montréal pour les familles aisées. Ces demeures bourgeoises étaient un substitut aux villas et aux grandes résidences individuelles devenues trop chères en raison du coût élevé des terrains. Habituellement conçues par des architectes, elles possèdent une ornementation élaborée qui emprunte à plusieurs courants et qui est représentative de l'architecture de la fin du XIXe siècle. La façade de la maison Charles-Sheppard (1) illustre ce type par son parement en pierre à bossage, son élévation de trois étages incluant le soubassement dégagé et le toit en fausse mansarde couvert d'ardoise, sa division en deux travées et son vocabulaire décoratif. La travée de gauche présente un oriel à pans coupés à deux étages couronné d'une corniche en bois, d'une grille en fer forgé et d'une lucarne flamande. La travée de droite comprend l'entrée principale, placée au sommet d'un escalier droit qui mène au rez-de-chaussée surélevé, et une lucarne à fronton infléchi. Des éléments en pierre de taille lisse, tels les bandeaux, le parement de l'oriel au rez-de-chaussée et de la lucarne flamande ainsi que les chambranles, rehaussent la façade. L'ornementation est complétée par des éléments menuisés, dont la corniche du toit ainsi que le chambranle de la lucarne de droite. Ces composantes contribuent aux jeux d'avancées et de reculs, de symétrie et de répétition qui rythment l'ensemble auquel appartient cette façade.

La maison Charles-Sheppard (1) présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le traitement différent des étages correspond à la fonction d'origine de chacun d'eux, ce qui est une caractéristique des demeures bourgeoises de l'époque. Le soubassement abritait des services comme la cuisine et était desservi par une porte secondaire. Le rez-de-chaussée (l'étage noble), auquel mène l'escalier principal, était occupé par la famille propriétaire, tandis que les combles logeaient fort probablement les domestiques. Cette hiérarchie témoigne de la recherche d'intimité et du mode de vie de la bourgeoisie, pour qui la maison est un symbole de réussite sociale. Par ailleurs, la valeur historique de la maison Charles-Sheppard (1) repose également sur son intégration dans un ensemble remarquable. Cette maison fait partie d'un groupe de quatre demeures unifamiliales aux façades de composition identique, mais inversée par effet de miroir. Elle s'inscrit de plus dans une enfilade de seize résidences contiguës ou mitoyennes construites entre 1886 et 1892, du côté ouest de la rue Jeanne-Mance, sur un terrain au sud de la rue Sherbrooke présentant une forte dénivellation. Trois architectes bien établis à Montréal participent à cette réalisation, soit Alexander Cowper Hutchison (1838-1922), Alexander Francis Dunlop (1842-1923) et William McLea Walbank (1856-1909). Chacune des composantes importantes de l'ensemble, dont la façade de la maison Charles-Sheppard (1), est classée en 1975 ou 1977. La protection de façades était une première au Québec, sinon au Canada. Ce geste a assuré la sauvegarde du dernier groupe d'habitations de ce type dans ce secteur du centre-ville ainsi que d'un paysage urbain typique de Montréal et des grandes villes nord-américaines.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison Charles-Sheppard (1) liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- son appartenance à un groupe de quatre demeures unifamiliales aux façades de composition identique, mais inversée par effet de miroir;
- sa situation dans un ensemble de seize maisons contiguës ou mitoyennes réunissant une résidence et quinze façades classées;
- son implantation en retrait de la rue;
- la division de la façade en trois étages (soubassement dégagé et rez-de-chaussée surélevé à parement en pierre à bossage, fausse mansarde couverte d'ardoise) et en deux travées;
- les fenêtres rectangulaires à battants en bois;
- les composantes de la travée de gauche, dont l'oriel à pans coupés au parement en pierre à bossage pour le soubassement et en pierre de taille lisse pour le rez-de-chaussée, la corniche à denticules en bois, la grille en fer forgé, la lucarne flamande au parement en pierre de taille lisse couronnée d'un amortissement ainsi que les fenêtres rectangulaires (certaines jumelées);
- les composantes de la travée de droite, dont l'escalier droit menant à l'entrée, la porte vitrée à imposte, le chambranle à fronton en pierre de taille lisse, la corniche à modillons en bois, la lucarne au chambranle en bois à fronton infléchi et l'entrée du soubassement.

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Informations historiques

La maison Charles-Sheppard (1) est érigée entre 1890 et 1892 pour le manufacturier de briques dont elle porte le nom. La maison s'inscrit dans une enfilade de résidences contiguës ou mitoyennes, typique du paysage montréalais de cette époque.

L'ensemble formé de seize demeures apparaît entre 1886 et 1892 du côté ouest de la rue Jeanne-Mance, dans la portion comprise entre la rue Sherbrooke et l'actuelle avenue du Président-Kennedy. Il s'élève sur des terres acquises de la succession de George Platt. Trois architectes bien établis à Montréal participent à sa réalisation, soit Alexander Cowper Hutchison (1838-1922), Alexander Francis Dunlop (1842-1923) et William McLea Walbank (1856-1909).

Au fil des ans, les maisons unifamiliales ont été transformées en logements et pouvaient accueillir de deux à quatre locataires. Un projet immobilier qui aurait mené à la démolition de l'ensemble est interrompu par le classement individuel, en 1975, d'une maison et de neuf façades. Les six autres façades, dont celle de la maison Charles-Sheppard (1), sont classées deux ans plus tard. La protection de façades était une première au Québec, sinon au Canada. La Société canadienne d'hypothèque et de logement acquiert, en 1977, quatorze des seize maisons. Leur restauration est confiée à l'architecte Michael Fish et à Ian Fairlie, étudiant en architecture.

En 1979, une aire de protection est décrétée pour chacun seize des immeubles classés. Une partie de l'ensemble est aujourd'hui une coopérative d'habitation alors que les autres résidences sont toujours des propriétés individuelles.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 2074, rue Jeanne-Mance
  • 2076, rue Jeanne-Mance

Latitude :

  • 45° 30' 31.318"

Longitude :

  • -73° 34' 11.541"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Montréal Cité de Montréal (quartier Saint-Laurent) Absent 170-E ptie

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991. 565 p.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 3. Montréal, Les Éditions La Presse, 1989. 560 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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