Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Walter-Marriage

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1889 (Construction)
  • vers 1977 (Restauration)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Personnes associées (6)

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Description

La maison Walter-Marriage est une habitation en rangée de style victorien autrefois bifamiliale construite en 1889. La façade à parement en pierre de taille à bossage compte quatre étages, incluant le soubassement dégagé et le toit en fausse mansarde couvert d'ardoise, et se divise en trois travées couronnées de lucarnes. La travée centrale présente un oriel à pans coupés aux deux premiers étages, surmonté d'un balcon à balustrade en fer forgé. Chacune des travées latérales comprend une entrée principale, placée au sommet d'un escalier droit qui mène au rez-de-chaussée surélevé. L'ornementation est assurée par des éléments en pierre de taille lisse (bandeaux, premier étage de l'oriel et chambranles) ainsi que par des éléments menuisés (corniches de l'oriel et du toit et chambranles des lucarnes). La maison Walter-Marriage est la dixième d'un ensemble de seize maisons victoriennes contiguës ou mitoyennes, qui réunit une maison et quinze façades classées. Cet ensemble est situé du côté ouest de la rue Jeanne-Mance, entre l'avenue du Président-Kennedy et la rue Sherbrooke, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. Cette protection s'applique seulement à la façade de l'immeuble.

La maison bénéficie d'une aire de protection.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

4

Groupement :

En rangée

Saillies :

  • Balcon
  • Escalier
  • Oriel

Fondations :

  • Béton
  • Pierre

Toit :

  • Forme : Fausse mansarde
    Matériau : Ardoise

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, À guillotine

Lucarne(s) :

  • À croupe
  • À fronton

Éléments architecturaux :

  • Balustrade en fer forgé
  • Bandeau
  • Boiserie ornementale
  • Chambranle
  • Corbeau
  • Corniche moulurée
  • Jambe harpée

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1977-03-14

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
 
Délimitation Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 1979-02-19

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 

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Valeur patrimoniale

La maison Walter-Marriage présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette maison, construite en 1889, est typique des résidences victoriennes en rangée érigées à Montréal à cette époque pour les familles aisées. Ces demeures bourgeoises étaient un substitut aux villas et aux grandes résidences individuelles devenues trop chères en raison du coût élevé des terrains. Habituellement conçues par des architectes, elles possèdent une ornementation élaborée qui emprunte à plusieurs courants et qui est représentative de l'architecture victorienne. La façade de la maison Walter-Marriage illustre ce type par son parement en pierre de taille à bossage, son élévation de quatre étages incluant le soubassement dégagé et le toit en fausse mansarde couvert d'ardoise, sa division en trois travées couronnées de lucarnes et son vocabulaire décoratif. La travée centrale présente un oriel à pans coupés aux deux premiers étages, surmonté d'un balcon à balustrade en fer forgé. Chacune des travées latérales comprend une entrée principale placée au sommet d'un escalier droit qui mène au rez-de-chaussée surélevé. Des éléments en pierre de taille lisse, tels le premier étage de l'oriel, les bandeaux et les chambranles, rehaussent la façade. L'ornementation est complétée par des éléments menuisés, dont les corniches de l'oriel et du toit et les chambranles des lucarnes à fronton ou à croupe. Ces composantes contribuent aux jeux d'avancées et de reculs, de symétrie et de répétition qui rythment l'ensemble auquel appartient cette façade.

La maison Walter-Marriage présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le traitement différent des étages correspond à la fonctionnalité intérieure d'origine, ce qui est une caractéristique des demeures bourgeoises victoriennes. Le soubassement abritait des services comme la cuisine et était desservi par une porte secondaire. Le rez-de-chaussée (l'étage noble), auquel mène l'escalier principal, et l'étage au-dessus étaient occupés par la famille propriétaire, tandis que les combles logeaient fort probablement les domestiques. Cette hiérarchie témoigne du mode de vie de la bourgeoisie, pour qui la maison est un symbole de réussite sociale et un lieu de préservation de l'intimité. La valeur historique de la maison Walter-Marriage repose également sur son intégration dans un ensemble remarquable. Cette maison s'inscrit en effet dans une enfilade de seize résidences contiguës ou mitoyennes construites entre 1886 et 1890, du côté ouest de la rue Jeanne-Mance, sur un terrain au sud de la rue Sherbrooke présentant une forte dénivellation. Trois architectes bien établis à Montréal ont participé à cette réalisation, soit Alexander Cowper Hutchison (1838-1922), Alexander Francis Dunlop (1842-1923) et William McLea Walbank (1856-1909). La conservation de l'ensemble a été assurée par le classement en 1975 et 1977 de chacune de ses composantes importantes, dont la façade de la maison Walter-Marriage. La protection de façades uniquement était une première au Québec, sinon au Canada. Ce geste a assuré la sauvegarde du dernier groupe d'habitations de ce type dans le secteur du centre-ville au sud de la rue Sherbrooke et à l'ouest de la rue Saint-Laurent ainsi que d'un paysage urbain typique de Montréal et des grandes villes nord-américaines.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison Walter-Marriage liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- sa situation dans un ensemble de seize maisons contiguës ou mitoyennes réunissant une maison et quinze façades classées;
- son implantation en recul de la rue;
- la division de la façade en quatre étages (soubassement dégagé, rez-de-chaussée surélevé et étage supérieur à parement en pierre de taille à bossage, fausse mansarde couverte d'ardoise) et en trois travées;
- les bandeaux en pierre de taille lisse et la corniche en bois à caissons flanquée de corbeaux;
- les composantes de la travée centrale, dont l'oriel à pans coupés de deux étages en pierre de taille à bossage et en pierre de taille lisse, ses trois baies rectangulaires à chaque registre, la porte-fenêtre à battants à arc surbaissé de l'étage supérieur, le balcon à balustrade en fer forgé et ardoise ainsi que la lucarne au chambranle menuisé à croupe;
- les composantes de chacune des travées latérales, dont l'escalier droit menant à la porte vitrée à imposte à arc surbaissé, la baie étroite de l'étage supérieur, les chambranles en pierre de taille lisse, la grande lucarne au chambranle menuisé à fronton et l'entrée du soubassement sous le perron.

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Informations historiques

La maison Walter-Marriage a été érigée en 1889 et était destinée au commis voyageur dont elle porte le nom. Elle s'inscrit dans une enfilade de résidences contiguës ou mitoyennes, typique du paysage montréalais de cette époque.

L'ensemble formé de seize demeures apparaît entre 1886 et 1890 du côté sud de la rue Jeanne-Mance, dans la portion comprise entre la rue Sherbrooke et l'actuelle avenue du Président-Kennedy. Il s'élève sur des terres acquises de la succession de George Platt. Trois architectes bien établis à Montréal ont participé à sa réalisation, soit Alexander Cowper Hutchison (1838-1922), Alexander Francis Dunlop (1842-1923) et William McLea Walbank (1856-1909).

Au fil des ans, les maisons ont été transformées en logements et pouvaient accueillir de deux à quatre locataires. Un projet immobilier qui aurait mené à la démolition de l'ensemble est interrompu par le classement individuel, en 1975, d'une maison et de neuf façades, dont celle de la maison Walter-Marriage. Les autres façades seront classées deux ans plus tard. La protection de façades uniquement était une première au Québec, sinon au Canada. En 1979, une aire de protection est décrétée pour chacun des seize immeubles classés. Ce geste a assuré la sauvegarde du dernier groupe d'habitations de ce type dans le secteur du centre-ville au sud de la rue Sherbrooke et à l'ouest de la rue Saint-Laurent ainsi que d'un paysage urbain typique de Montréal et des grandes villes nord-américaines. La SCHL (Société canadienne d'hypothèque et de logement) acquiert, en 1977, quatorze des seize maisons. Leur restauration est confiée à l'architecte Michael Fish et à Ian Fairlie, étudiant en architecture.

Une partie de l'ensemble est aujourd'hui une coopérative d'habitation alors que les autres résidences sont toujours des propriétés individuelles.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 2070, rue Jeanne-Mance
  • 2072, rue Jeanne-Mance

Latitude :

  • 45° 30' 31.179"

Longitude :

  • -73° 34' 11.263"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 340 577

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • NOPPEN, Luc. « Façades de la rue Jeanne-Mance ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 67-69.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 3. Montréal, Les Éditions La Presse, 1989. 560 p.

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