Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Daniel-Kneen

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1886 (Construction)
  • vers 1977 (Restauration)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Personnes associées (6)

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Description

La maison Daniel-Kneen est une habitation en rangée de style victorien autrefois unifamiliale construite en 1886. La façade à parement en pierre à bossage comprend quatre niveaux, incluant le soubassement dégagé et le toit en fausse mansarde couvert d'ardoise, et se divise en deux travées. La travée de droite présente des ouvertures jumelées. La travée de gauche comprend l'entrée principale, placée au sommet d'un escalier droit qui mène au rez-de-chaussée surélevé, et des ouvertures simples. L'ornementation est assurée par des éléments en pierre de taille lisse (bandeaux, chaîne d'angle et chambranles) ainsi que par des éléments menuisés (corniche à modillons, porche ouvert à fronton de la porte principale et chambranle à fronton des lucarnes). La maison Daniel-Kneen est la dernière d'un ensemble de seize maisons contiguës ou mitoyennes, réunissant une maison et quinze façades classées. Cet ensemble est situé du côté ouest de la rue Jeanne-Mance, entre l'avenue du Président-Kennedy et la rue Sherbrooke, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. Cette protection s'applique seulement à la façade de l'immeuble.

La maison Daniel-Kneen bénéficie d'une aire de protection.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

4

Groupement :

En rangée

Structure :

  • Indéterminé

Saillies :

  • Escalier
  • Mur coupe-feu
  • Porche

Toit :

  • Forme : Fausse mansarde
    Matériau : Ardoise

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte et à baies latérales

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux et vitrage, à battants

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, À guillotine

Lucarne(s) :

  • À fronton

Éléments architecturaux :

  • Appui
  • Balustrade en fonte
  • Bandeau
  • Boiserie ornementale
  • Chaîne d'angle
  • Chambranle
  • Console
  • Corbeau
  • Corniche à modillons
  • Entablement
  • Fronton
  • Linteau

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1975-12-17

Catégories de conservation

  • 2 - Extérieur supérieur
 
Délimitation Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 1979-02-19

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 

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Valeur patrimoniale

La maison Daniel-Kneen présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette maison, construite en 1886, est typique des habitations victoriennes en rangée érigées à Montréal à cette époque pour les familles aisées. Ces demeures bourgeoises étaient un substitut aux villas et aux grandes résidences individuelles devenues trop chères en raison du coût élevé des terrains. Habituellement conçues par des architectes, elles possèdent une ornementation élaborée qui emprunte à plusieurs courants et qui est représentative de l'architecture victorienne. La façade de la maison Daniel-Kneen illustre ce type par son parement en pierre de taille à bossage, son élévation de quatre étages, incluant le soubassement dégagé et le toit en fausse mansarde couvert d'ardoise, et sa division en deux travées. La travée de droite présente des fenêtres jumelées et une chaîne d'angle. La travée de gauche comprend l'entrée principale, placée au sommet d'un escalier droit qui mène au rez-de-chaussée surélevé, et des ouvertures simples. Des éléments en pierre de taille lisse, tels les bandeaux, la chaîne d'angle et les chambranles, rehaussent la façade. L'ornementation est complétée par des éléments menuisés empruntant au vocabulaire classique, dont la corniche à modillons du toit, le porche ouvert à fronton orné de denticules et supporté par des consoles ainsi que les chambranles à fronton des lucarnes. Ces éléments formels contribuent aux jeux d'avancées et de reculs, de symétrie et de répétition qui rythment l'ensemble auquel appartient cette façade.

La maison Daniel-Kneen présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le traitement différent des étages correspond à la fonctionnalité intérieure d'origine, ce qui est une caractéristique des demeures bourgeoises victoriennes. Le soubassement abritait des services comme la cuisine et était desservi par une porte secondaire. Le rez-de-chaussée (l'étage noble), auquel mène l'escalier principal, et l'étage au-dessus étaient occupés par la famille propriétaire, tandis que les combles logeaient fort probablement les domestiques. Cette hiérarchie témoigne du mode de vie de la bourgeoisie, pour qui la maison est un symbole de réussite sociale et un lieu de préservation de l'intimité. La valeur historique de la maison Daniel-Kneen repose aussi sur son intégration dans un ensemble remarquable. Cette maison s'inscrit en effet dans une enfilade de seize résidences contiguës ou mitoyennes construites entre 1886 et 1890, du côté ouest de la rue Jeanne-Mance, sur un terrain au sud de la rue Sherbrooke présentant une forte dénivellation. Trois architectes bien établis à Montréal ont participé à sa réalisation, soit Alexander Cowper Hutchison (1838-1922), Alexander Francis Dunlop (1842-1923) et William McLea Walbank (1856-1909). La conservation de l'ensemble a été assurée par le classement en 1975 et 1977 de chacune de ses composantes importantes, dont la façade de la maison Daniel-Kneen. La protection de façades uniquement était une première au Québec, sinon au Canada. Ce geste a assuré la sauvegarde du dernier groupe d'habitations de ce type dans le secteur du centre-ville au sud de la rue Sherbrooke et à l'ouest de la rue Saint-Laurent ainsi que d'un paysage urbain typique de Montréal et des grandes villes nord-américaines.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison Daniel-Kneen liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- sa situation dans un ensemble de seize résidences contiguës ou mitoyennes réunissant une maison et quinze façades classées;
- son implantation en recul de la rue, à une intersection;
- la division de la façade en quatre étages (soubassement dégagé ainsi que rez-de-chaussée surélevé et étage supérieur à parement en pierre à bossage et fausse mansarde couverte en ardoise) et en deux travées;
- les bandeaux en pierre de taille lisse soulignant le rez-de-chaussée et le toit, la corniche à modillons en bois flanquée de corbeaux et les deux fenêtres rectangulaires du soubassement;
- les composantes de la travée de droite, dont la chaîne d'angle, les fenêtres rectangulaires jumelées et la lucarne double au chambranle menuisé à fronton;
- les composantes de la travée de gauche, dont l'escalier droit menant à la porte principale vitrée à imposte et baies latérales, le porche ouvert menuisé à fronton orné de denticules et supporté par des consoles, la fenêtre rectangulaire de l'étage supérieur et celle du toit, la lucarne simple au chambranle menuisé à fronton et la porte du soubassement.

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Informations historiques

La maison Daniel-Kneen a été érigée en 1886 et était destinée au constructeur dont elle porte le nom. Elle s'inscrit dans une enfilade de résidences victoriennes contiguës ou mitoyennes, typique du paysage montréalais de cette époque.

L'ensemble formé de seize demeures apparaît entre 1886 et 1890 du côté sud de la rue Jeanne-Mance, dans la portion comprise entre la rue Sherbrooke et l'actuelle avenue du Président-Kennedy. Il s'élève sur des terres acquises de la succession de George Platt. Trois architectes bien établis à Montréal ont participé à sa réalisation, soit Alexander Cowper Hutchison (1838-1922), Alexander Francis Dunlop (1842-1923) et William McLea Walbank (1856-1909).

Au fil des ans, les maisons ont été transformées en logements et pouvaient accueillir de deux à quatre locataires. Un projet immobilier qui aurait mené à la démolition de l'ensemble est interrompu par le classement individuel, en 1975, d'une maison et de neuf façades, dont celle de la maison Daniel-Kneen. Les autres façades seront classées deux ans plus tard. La protection de façades uniquement était une première au Québec, sinon au Canada. En 1979, une aire de protection est décrétée pour chacun des seizeimmeubles classés. Ce geste a assuré la sauvegarde du dernier groupe d'habitations de ce type dans le secteur du centre-ville au sud de la rue Sherbrooke et à l'ouest de la rue Saint-Laurent ainsi que d'un paysage urbain typique de Montréal et des grandes villes nord-américaines. La SCHL (Société canadienne d'hypothèque et de logement) acquiert, en 1977, quatorze des seize maisons. Leur restauration est confiée à l'architecte Michael Fish et à Ian Fairlie, étudiant en architecture.

Une partie de l'ensemble est aujourd'hui une coopérative d'habitation alors que les autres résidences sont toujours des propriétés individuelles.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 2090, rue Jeanne-Mance
  • 2092, rue Jeanne-Mance

Latitude :

  • 45° 30' 31.894"

Longitude :

  • -73° 34' 12.689"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 340 539

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • NOPPEN, Luc. « Façades de la rue Jeanne-Mance ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 67-69.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 3. Montréal, Les Éditions La Presse, 1989. 560 p.

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