Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Janvier-Arthur-Vaillancourt (3)

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • vers 1888 (Construction)
  • vers 1977 (Restauration)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Personnes associées (6)

Images

Carte

Description

La maison Janvier-Arthur-Vaillancourt (3) est une habitation en rangée de style victorien autrefois unifamiliale construite vers 1888. La façade à parement en pierre de taille lisse compte quatre étages, incluant le soubassement dégagé et le toit en fausse mansarde couvert d'ardoise, et se divise en deux travées couronnées de lucarnes. La travée de gauche présente un avant-corps en gradins. La travée de droite comprend l'entrée principale, placée au sommet d'un escalier droit qui mène au rez-de-chaussée surélevé. L'ornementation est assurée par des éléments en pierre de taille (bandeaux et chambranles) ainsi que par des éléments menuisés (corniche du toit et chambranles des lucarnes). La maison Janvier-Arthur-Vaillancourt (3) fait partie d'un groupe de trois demeures unifamiliales aux façades de composition identique. Elle est la neuvième d'un ensemble de seize maisons victoriennes contiguës ou mitoyennes, réunissant une maison et quinze façades classées. Cet ensemble est situé du côté ouest de la rue Jeanne-Mance, entre l'avenue du Président-Kennedy et la rue Sherbrooke, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble patrimonial, et pas au terrain.

La maison bénéficie d'une aire de protection.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

4

Groupement :

En rangée

Structure :

  • Bois, madrier sur madrier
  • Indéterminé
  • Maçonnerie en brique

Annexes :

  • Agrandissement

Saillies :

  • Avant-corps
  • Balcon
  • Cheminée
  • Escalier
  • Galerie
  • Terrasse
  • Vestibule

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : Fausse mansarde
    Matériau : Ardoise

Porte principale :

  • bois massif et vitrage, à imposte

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux

Lucarne(s) :

  • À fronton

Éléments architecturaux :

  • Aileron
  • Applique
  • Bandeau
  • Boiserie ornementale
  • Chambranle
  • Corbeau
  • Corniche à modillons
  • Linteau

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1975-12-17

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 5 - Intérieur supérieur
 
Délimitation Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 1979-02-19

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 

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Valeur patrimoniale

La maison Janvier-Arthur-Vaillancourt (3) présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette maison, construite vers 1888, est typique des résidences victoriennes en rangée érigées à Montréal à cette époque pour les familles aisées. Ces demeures bourgeoises étaient un substitut aux villas et aux grandes résidences individuelles devenues trop chères en raison du coût élevé des terrains. Habituellement conçues par des architectes, elles possèdent une ornementation élaborée qui emprunte à plusieurs courants et qui est représentative de l'architecture victorienne. La façade de la maison Janvier-Arthur-Vaillancourt (3) illustre ce type par son parement en pierre de taille lisse, son élévation de quatre étages incluant le soubassement dégagé et le toit en fausse mansarde couvert d'ardoise, sa division en deux travées couronnées de lucarnes et son vocabulaire décoratif. La travée de gauche présente un avant-corps en gradins. La travée de droite comprend l'entrée principale, placée au sommet d'un escalier droit qui mène au rez-de-chaussée. Des éléments en pierre de taille, tels les bandeaux et les chambranles ornés de motifs végétaux, rehaussent la façade. L'ornementation est complétée par des éléments menuisés, dont la corniche à modillons et les chambranles à fronton aigu des lucarnes. Ces composantes contribuent aux jeux d'avancées et de reculs, de symétrie et de répétition qui rythment l'ensemble auquel appartient cette maison. Par ailleurs, il s'agit de la seule résidence de l'ensemble qui est entièrement classée. Son intérieur est protégé en raison de son état de conservation remarquable. La division des espaces a été bien préservée et de nombreux éléments de décoration subsistent, dont l'imposant escalier, les portes en bois sculptées, les vitres décorées, les lambris travaillés, les plafonds aux moulures et aux rosaces en plâtre ainsi que les foyers décoratifs.

La maison présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le traitement différent des étages correspond à la fonctionnalité intérieure d'origine, ce qui est une caractéristique des demeures bourgeoises victoriennes. Le soubassement abritait des services comme la cuisine et était desservi par une porte secondaire. Le rez-de-chaussée (l'étage noble), auquel mène l'escalier principal, et l'étage au-dessus étaient occupés par la famille propriétaire, tandis que les combles logeaient fort probablement les domestiques. Cette hiérarchie témoigne du mode de vie de la bourgeoisie, pour qui la maison est un symbole de réussite sociale et un lieu de préservation de l'intimité. La valeur historique de la maison repose aussi sur son intégration dans un ensemble remarquable. Cette maison fait partie d'un groupe de trois demeures unifamiliales aux façades de composition identique. Elle s'inscrit de plus dans une enfilade de seize résidences contiguës ou mitoyennes construites entre 1886 et 1890, du côté ouest de la rue Jeanne-Mance, sur un terrain au sud de la rue Sherbrooke présentant une forte dénivellation. Trois architectes bien établis à Montréal ont participé à cette réalisation, soit Alexander Cowper Hutchison (1838-1922), Alexander Francis Dunlop (1842-1923) et William McLea Walbank (1856-1909). La conservation de l'ensemble a été assurée par le classement en 1975 et 1977 de chacune de ses composantes importantes, dont la maison Janvier-Arthur-Vaillancourt (3). La protection de façades uniquement était une première au Québec, sinon au Canada. Ce geste a assuré la sauvegarde du dernier groupe d'habitations de ce type dans le secteur du centre-ville au sud de la rue Sherbrooke et à l'ouest de la rue Saint-Laurent ainsi que d'un paysage urbain typique de Montréal et des grandes villes nord-américaines.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison Janvier-Arthur-Vaillancourt (3) liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- son appartenance à un groupe de trois demeures unifamiliales aux façades de composition identique;
- sa situation dans un ensemble de seize maisons contiguës ou mitoyennes réunissant une maison et quinze façades classées;
- son implantation en recul de la rue;
- la division de la façade en quatre étages (soubassement dégagé, rez-de-chaussée surélevé et étage supérieur en pierre de taille lisse, fausse mansarde couverte d'ardoise) et en deux travées;
- les bandeaux en pierre de taille, la corniche à modillons en bois flanquée de corbeaux et les fenêtres à battants en bois;
- les composantes de la travée de gauche, dont l'avant-corps en gradins, la fenêtre pendante à baies latérales du rez-de-chaussée avec imposte ornée d'un arc en plein cintre et d'un quadrillage, la fenêtre à quatre battants à imposte de l'étage supérieur, les chambranles en pierre de taille ornés de motifs végétaux, la lucarne pendante double au chambranle menuisé à fronton aigu orné d'une frise ajourée ainsi que les baies du soubassement;
- les composantes de la travée de droite, dont l'escalier droit menant à la porte vitrée à double vantail et imposte, les chambranles en pierre de taille ornés de motifs végétaux, la lucarne pendante simple au chambranle menuisé à fronton aigu orné d'une frise ajourée ainsi que l'entrée du soubassement sous le perron;
- les composantes intérieures, dont les divisions d'origine, l'imposant escalier, les portes en bois sculptées, les vitres décorées, les lambris travaillés, les plafonds aux moulures et aux rosaces en plâtre ainsi que les foyers décoratifs.

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Informations historiques

La maison Janvier-Arthur-Vaillancourt (3) a été érigée vers 1888 pour l'homme d'affaires dont elle porte le nom. Janvier Arthur Vaillancourt (né en 1851) est commerçant et devient le premier président du conseil d'administration du « Devoir » en 1909. Il est vice-président de la Banque d'Hochelaga de 1910 à 1912. La maison s'inscrit dans une enfilade de résidences contiguës ou mitoyennes, typique du paysage montréalais de cette époque.

L'ensemble formé de seize demeures apparaît entre 1886 et 1890 du côté sud de la rue Jeanne-Mance, dans la portion comprise entre la rue Sherbrooke et l'actuelle avenue du Président-Kennedy. Il s'élève sur des terres acquises de la succession de George Platt. Trois architectes bien établis à Montréal ont participé à sa réalisation, soit Alexander Cowper Hutchison (1838-1922), Alexander Francis Dunlop (1842-1923) et William McLea Walbank (1856-1909).

Au fil des ans, les maisons ont été transformées en logements et pouvaient accueillir de deux à quatre locataires. Un projet immobilier qui aurait mené à la démolition de l'ensemble est interrompu par le classement individuel, en 1975, de la maison Janvier-Arthur-Vaillancourt (3) et de neuf façades. Les autres façades seront classées deux ans plus tard. La protection de façades uniquement était une première au Québec, sinon au Canada. En 1979, une aire de protection est décrétée pour chacun des seize immeubles classés. Ce geste a assuré la sauvegarde du dernier groupe d'habitations de ce type dans le secteur du centre-ville au sud de la rue Sherbrooke et à l'ouest de la rue Saint-Laurent ainsi que d'un paysage urbain typique de Montréal et des grandes villes nord-américaines. La SCHL (Société canadienne d'hypothèque et de logement) acquiert, en 1977, quatorze des seize maisons. Leur restauration est confiée à l'architecte Michael Fish et à Ian Fairlie, étudiant en architecture.

Une partie de l'ensemble est aujourd'hui une coopérative d'habitation alors que les autres résidences sont toujours des propriétés individuelles.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 2066, rue Jeanne-Mance
  • 2068, rue Jeanne-Mance

Latitude :

  • 45° 30' 31.059"

Longitude :

  • -73° 34' 10.948"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 340 578

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • NOPPEN, Luc. « Façades de la rue Jeanne-Mance ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 67-69.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 3. Montréal, Les Éditions La Presse, 1989. 560 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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