Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison de La Minerve

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Maison Denis-Viger

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1800 (Construction)
  • 1837 (Rénovation)
  • vers 1912 (Rénovation)
  • 1966 (Incendie)
  • 1967 (Restauration)
  • 1982 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Usage :

  • Fonction commerciale (Commerces de vente au détail > Magasins et grands magasins)
  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Groupes associés (2)

Personnes associées (4)

Images

Carte

Description

La maison de La Minerve est une résidence urbaine d'inspiration néoclassique érigée en 1800. Le bâtiment en pierre de plan rectangulaire, à deux étages et demi, est coiffé d'un toit à deux versants droits et flanqué de murs coupe-feu. La maison de La Minerve se situe dans un milieu urbain, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, ainsi qu'au terrain.

La maison de La Minerve est comprise dans le site patrimonial de Montréal.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

2 ½

Groupement :

En rangée

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Saillies :

  • Cheminée
  • Mur coupe-feu

Fondations :

  • Pierre
  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à la canadienne

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux et vitrage, à battants
  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte

Fenêtre(s) :

  • carrée
  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux
  • Rectangulaire, Vitrine

Lucarne(s) :

  • À pignon

Éléments architecturaux :

  • Corbeau
  • Entablement
  • Frise
  • Pilastre

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1967-05-19

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 6 - Intérieur notable
  • 9 - Terrain notable
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec 1964-01-08

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 

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Valeur patrimoniale

La maison de La Minerve présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale reposant sur sa représentativité en tant que maison-magasin d'inspiration néoclassique. Ce type d'habitation domine le paysage bâti des quartiers marchands de Montréal durant la première moitié du XIXe siècle. La fonction commerciale occupe le rez-de-chaussée, tandis que les étages supérieurs sont consacrés à la fonction résidentielle. La maison de La Minerve en est une illustration par son architecture urbaine d'esprit traditionnel, sa façade en pierre de taille ainsi que les grandes vitrines du rez-de-chaussée encadrées de pilastres doriques surmontés d'un entablement. D'origine britannique, ces vitrines appelées « show windows » servent à l'étalage des marchandises. La façade de la maison de La Minerve est, par ailleurs, l'une des plus anciennes devantures commerciales ayant subsisté à Montréal.

La maison de La Minerve présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Ludger Duvernay (1799-1852) y imprime le journal La Minerve de 1829 à 1837. Fondé en 1826 par Augustin-Norbert Morin (1803-1865), ce journal défend à l'origine les intérêts des Canadiens français et diffuse les idées du parti patriote. De 1843 à 1854, La Minerve abandonne la politique de Louis-Joseph Papineau (1786-1871) et du parti patriote et appuie notamment celle de Louis-Hippolyte La Fontaine (1807-1864) et de Morin. Après 1854, le journal devient l'organe de l'alliance libérale-conservatrice de George-Étienne Cartier (1814-1873) et John A. Macdonald (1815-1891). La Minerve, qui disparaît en 1889, a donc été le véhicule privilégié de plusieurs tendances et l'un des plus importants journaux politiques du XIXe siècle. La valeur historique de la maison de La Minerve repose également sur son association avec la famille Viger, une importante famille montréalaise du XIXe siècle. La maison est construite pour le charpentier, sculpteur et marchand Denis Viger (1741-1805), qui l'occupe pendant deux ans puis l'offre en location. À sa mort, le bâtiment devient la propriété de son fils, Denis-Benjamin (1774-1861), figure principale de cette famille apparentée aux Cherrier et aux Papineau. La carrière politique de Denis-Benjamin Viger, qui est aussi avocat et journaliste, s'étend de 1808 à 1858. Il est l'un des principaux inspirateurs de l'idéologie du parti canadien, puis du parti patriote. Plus tard, il travaille à l'obtention du gouvernement responsable pour le Canada-Uni. La famille Viger demeure propriétaire de la maison jusqu'en 1942.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison de La Minerve liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- sa situation dans un milieu urbain, au coeur du site patrimonial de Montréal;
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et demi et le toit à deux versants droits;
- ses matériaux, dont la maçonnerie de pierre, le revêtement de la façade et certains éléments décoratifs en pierre de taille et la couverture en tôle à la canadienne;
- ses éléments rattachés à l'architecture urbaine, dont les murs coupe-feu avec leur corbeau en pierre de taille ainsi qu'une souche de cheminée double en pierre;
- ses ouvertures, dont les fenêtres à battants à 24 petits carreaux, les lucarnes à pignon, les appuis de fenêtre en pierre de taille, les portes à double vantail surmontées d'impostes vitrées ainsi que les grandes vitrines du rez-de-chaussée encadrées de pilastres doriques surmontés d'un entablement.

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Informations historiques

Cet immeuble est érigé en 1800 par le maçon André Auclair pour le charpentier, sculpteur et marchand Denis Viger (1741-1805). Originellement, la maçonnerie du bâtiment est entièrement en moellons et il est coiffé d'un toit mansardé. Après l'avoir habité pendant deux ans, Viger le loue à divers commerçants. À sa mort, son fils Denis-Benjamin (1774-1861) en hérite et continue de l'offrir en location. Ce dernier est la figure principale de cette famille apparentée aux Cherrier et aux Papineau. La carrière politique de Denis-Benjamin Viger, qui est aussi avocat et journaliste, s'étend de 1808 à 1858 et il se distingue par ses connaissances en droit constitutionnel. Il est l'un des principaux inspirateurs de l'idéologie du parti canadien, puis du parti patriote. Plus tard, il travaille à l'obtention du gouvernement responsable pour le Canada-Uni. La famille Viger demeurera propriétaire de la maison jusqu'en 1942.

De 1829 à 1837, le bâtiment est occupé par Ludger Duvernay (1799-1852), qui y imprime le journal La Minerve. Duvernay est imprimeur, éditeur, fonctionnaire, journaliste, homme politique et patriote. Il figure parmi les membres fondateurs de la Société Saint-Jean-Baptiste. Le journal La Minerve, fondé en 1826 par Augustin-Norbert Morin (1803-1865), défend à l'origine les intérêts des Canadiens français et diffuse les idées du parti patriote. De 1843 à 1854, le journal abandonne la politique de Louis-Joseph Papineau (1786-1871) et du parti patriote et appuie notamment celle de Louis-Hippolyte La Fontaine (1807-1864) et de Morin. Après 1854, il devient l'organe de l'alliance libérale-conservatrice de George-Étienne Cartier (1814-1873) et John A. Macdonald (1815-1891). La Minerve, qui disparaît en 1889, a été le véhicule privilégié de plusieurs tendances et l'un des plus importants journaux politiques du XIXe siècle.

La façade de la maison de La Minerve a été refaite en pierre de taille en 1837. C'est à ce moment que le rez-de-chaussée prend son apparence actuelle, avec ses grandes vitrines commerciales. Le toit mansardé initial a été remplacé par un toit plat vers 1912.

L'immeuble est incendié en 1966 et restauré une première fois en 1967. Il est alors doté d'un toit à deux versants droits.

La maison de La Minerve est classée en 1967. Propriété de la librairie Flammarion au début des années 1980, elle est à nouveau restaurée en 1982 afin de lui rendre partiellement son apparence du XIXe siècle. Le bâtiment est converti en bureaux et en boutiques en 1986.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 161, rue Saint-Paul Est
  • 161-A, rue Saint-Paul Est
  • 161-B, rue Saint-Paul Est
  • 163, rue Saint-Paul Est

Latitude :

  • 45° 30' 25.667"

Longitude :

  • -73° 33' 10.383"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 181 772

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • NOPPEN, Luc. « Maisons La Minerve, du Patriote, Cotté, Viger et Bertrand ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 42-45.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 2. Montréal, Les Éditions La Presse, 1988. 421 p.

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