Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Façade de la Banque-du-Peuple

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Édifice de la Banque d'Hochelaga
  • Édifice de la Banque du Peuple
  • Facade 53-55, rue Saint-Jacques Ouest

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1871 – 1872 (Construction)
  • 1893 – 1894 (Agrandissement)
  • 1979 (Incendie)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Services et institutions (Banques)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Groupes associés (2)

Personnes associées (8)

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Carte

Description

La façade de la Banque-du-Peuple appartient à un immeuble d'influence néo-Renaissance construit en 1871 et 1872 et agrandi en 1893 et 1894. La façade en pierre de taille compte sept étages de hauteur décroissante et est couronnée d'une corniche proéminente. Un imposant portail cintré, composé de piliers à quatre colonnes à chapiteau orné de griffons et d'un tympan vitré, occupe la travée centrale. La façade de la Banque-du-Peuple se situe en bordure de la rue Saint-Jacques, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique seulement à la façade de l'immeuble.

La façade de la Banque-du-Peuple est comprise dans le site patrimonial de Montréal.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

7

Structure :

  • Maçonnerie en pierre
  • Métal, ossature métallique

Saillies :

  • Porche
  • Vestibule

Élévations :

  • Façade avant : Pierre (Taillée)

Toit :

  • Forme : Plat
    Matériau : Composite, multicouche

Porte principale :

  • entièrement vitrée, coulissante

Autre(s) porte(s) :

  • entièrement vitrée, à battants

Fenêtre(s) :

  • à arc surbaissé, Fixe
  • cintrée, Fixe
  • cintrée, Vitrine
  • Rectangulaire, Fixe

Éléments architecturaux :

  • Appui
  • Arc
  • Arcade
  • Armoiries
  • Bandeau
  • Bas-relief
  • Chambranle
  • Clé
  • Colonne
  • Console
  • Corniche à consoles
  • Corniche à denticules
  • Corniche moulurée
  • Écusson
  • Entablement
  • Frise
  • Linteau
  • Niche
  • Ornement sculpté
  • Pilastre
  • Portail

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1975-11-07

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec 1964-01-08

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 

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Valeur patrimoniale

La façade de la Banque-du-Peuple présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Première banque canadienne-française, la Banque du Peuple a été fondée en 1835, sous le nom de Viger, De Witt et Compagnie. Elle avait pour but d'aider et de favoriser l'agriculture, le commerce et l'industrie, sans discrimination de classes sociales. Dès 1836, elle est officieusement connue sous le nom de Banque du Peuple. Dédiée à une clientèle essentiellement francophone, l'institution symbolise la réussite des Canadiens français dans le monde de la finance, alors largement dominé par les Britanniques et les Canadiens anglais. Son siège social occupe cet emplacement situé rue Saint-Jacques dès 1872. La façade rappelle donc également que, durant la seconde moitié du XIXe siècle, Montréal était la métropole financière du Canada, et que la rue Saint-Jacques était la « Wall Street » du pays.

La façade de la Banque-du-Peuple présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Durant le XIXe siècle, les banques adoptent une architecture classique, symbole de richesse, d'intégrité et de stabilité. Le premier édifice construit rue Saint-Jacques par la Banque du Peuple est réalisé d'après les plans de l'architecte Henri-Maurice Perrault (1828-1903). La façade est d'inspiration néo-Renaissance, un style qui puise dans l'architecture des palais de la Renaissance italienne et qui est associé à la prospérité des marchands, banquiers et financiers de l'Italie du XVe siècle, dont les Médicis de Florence. En 1893 et 1894, le bâtiment est agrandi d'après les plans des architectes Maurice Perrault (1857-1909), Albert Mesnard (1847-1909) et Joseph Venne (1858-1925), du bureau Perrault, Mesnard et Venne. La façade d'origine est alors intégrée à l'édifice de sept étages, qui occupe désormais trois lots. La nouvelle façade est également conçue dans le style néo-Renaissance. Elle illustre cette influence notamment par son parement en pierre de taille, son imposant portail cintré, les ouvertures du rez-de-chaussée formant une série d'arcades vitrées ainsi que par ses nombreux ornements classiques. La façade de la Banque-du-Peuple témoigne, par son architecture, du prestige recherché par l'institution. Par ailleurs, la façade appartient àun ensemble néo-Renaissance comprenant aussi la façade de l'Édifice-de-la-Great Scottish Life Insurance (1870, 1909), à gauche, et celle de l'Édifice-Alexander-Cross (1869), à droite. Construits à la fin du XIXe siècle, les trois bâtiments adoptent un style ornementé caractéristique des immeubles construits dans le Vieux-Montréal durant cette période et témoignent du souci des architectes de subordonner l'architecture individuelle à l'harmonie stylistique. Cet ensemble est un témoin majeur du « Montréal victorien ».

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2005.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la façade de la Banque-du-Peuple liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation en bordure de la rue Saint-Jacques, au coeur du site patrimonial de Montréal;
- sa contiguïté et sa similarité avec les deux façades voisines, soit celle de l'Édifice-de-la-Great Scottish Life Insurance et celle de l'Édifice-Alexander-Cross, également classées;
- son élévation de sept étages, de hauteur décroissante et comportant une succession d'ordres classiques (formés de pilastres engagés supportant un entablement avec corniche);
- ses matériaux, dont le parement et les ornements en pierre de taille;
- ses ouvertures, dont le portail monumental cintré (composé de piliers à quatre colonnes à chapiteau orné de griffons et d'un tympan vitré), les baies cintrées (certaines formant une série d'arcades), les baies à arc segmentaire, les baies rectangulaires ainsi que les chambranles (certains surmontés d'une clé de voûte);
- ses ornements, dont les bandeaux sculptés, les pilastres ainsi que les consoles et les denticules des corniches.

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Informations historiques

La première banque canadienne-française a été fondée en 1835 par Louis-Michel Viger (1785-1855), avocat, et Jacob de Witt (1785-1859), homme d'affaires d'origine américaine, sous le nom de Viger, De Witt et Compagnie. Elle a pour but d'aider et de favoriser l'agriculture, le commerce et l'industrie, sans discrimination de classes sociales. C'est pourquoi, dès 1836, elle est officieusement connue sous le nom de Banque du Peuple. Dédiée à une clientèle essentiellement francophone, l'institution symbolise la réussite des Canadiens français dans le monde de la finance, alors largement dominé par les Britanniques et les Canadiens anglais. Pendant les rébellions de 1837 et de 1838, on l'associe à tort au parti patriote. La banque reçoit sa charte en 1844, mais les opérations ne débutent qu'en 1845.

En décembre 1847, la Banque du Peuple s'installe dans l'ancien immeuble de la Banque de Montréal, en bordure de la place d'Armes. Après des débuts modestes, les affaires sont florissantes, si bien qu'en 1871 et 1872, elle fait construire son propre immeuble rue Saint-Jacques, au coeur du quartier financier, sur un lot vacant acquis de Henry Hague Judah (1808-1883). La portion de cette rue comprise entre la place d'Armes et la rue Saint-François-Xavier regroupe déjà d'autres institutions financières importantes, notamment la Banque de Montréal, la City Bank et la Bank of British North America. L'immeuble de trois étages, dessiné par l'architecte Henri-Maurice Perrault (1828-1903), sera occupé uniquement par la Banque du Peuple jusqu'au début des années 1890.

En raison du manque d'espace, l'édifice est agrandi en 1893 et 1894 d'après les plans des architectes Maurice Perrault (1857-1909), Albert Mesnard (1847-1909) et Joseph Venne (1858-1925), du bureau Perrault, Mesnard et Venne. Le nouveau bâtiment, qui intègre la façade de l'édifice de 1871, occupe désormais trois lots et compte sept étages. Dans un souci d'harmonie, sa façade reprend partiellement la composition architecturale de l'ancienne. Cette intégration est vraisemblablement due à la présence de Maurice Perrault, le fils d'Henri-Maurice, au sein de la firme d'architectes. À l'intérieur, les bureaux sont distribués autour d'un vaste atrium central, qui occupe toute la profondeur de l'édifice et qui se termine par un puits de lumière. Les architectes Perrault, Mesnard et Venne occupent par ailleurs le dernier étage.

À peine quelques mois après la fin des travaux, de sérieuses difficultés obligent la Banque du Peuple à cesser ses activités. Le caissier Joseph-Stanislas Bousquet (né en 1856), qui avait consenti des prêts non garantis pour plus d'un million et demi de dollars, démissionne et s'enfuit aux États-Unis. Les clients veulent récupérer leurs économies, et c'est la faillite. Quelques entreprises canadiennes-françaises sont entraînées dans sa chute. Aux prises avec de longues batailles juridiques et politiques, les dirigeants de la Banque du Peuple seront finalement protégés contre les poursuites par une loi fédérale et pourront remettre 75 pour cent de la valeur des dépôts aux épargnants.

Par la suite, l'édifice de la Banque du Peuple est loué. La Banque d'Hochelaga occupera ses locaux au début du XXe siècle.

La façade de la Banque-du-Peuple est classée en 1975, de même que celles de l'Édifice-de-la-Great Scottish Life Insurance et de l'Édifice-Alexander-Cross situées de part et d'autre.

Un incendie ravage l'immeuble en 1979 et endommage grandement les composantes intérieures, dont il ne reste aujourd'hui aucune trace.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 53, rue Saint-Jacques
  • 55, rue Saint-Jacques
  • 57, rue Saint-Jacques

Latitude :

  • 45° 30' 19.786"

Longitude :

  • -73° 33' 26.377"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 180 835
  • Lot 1 180 839
  • Lot 1 180 840

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Références

Notices bibliographiques :

  • LACHAPELLE, Jacques. « Façades des 43-59, rue Saint-Jacques Ouest ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 59.
  • MERRETT, Brian et François RÉMILLARD. L'architecture de Montréal : guide des styles et des bâtiments. Montréal, Méridien, 1990. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

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