Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison du Pressoir

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Cité historia - Musée d'histoire du Sault-au-Récollet

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • après 1806 – avant 1821 (Construction)
  • 1842 – 1846 (Recyclage)
  • 1987 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine agricole
  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)
  • Production et extraction de richesses naturelles (Autres bâtiments de ferme (culture))

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (11)

Groupes associés (2)

Personnes associées (2)

Carte

Description

La maison du Pressoir est un bâtiment agricole construit entre 1806 et 1821 pour abriter un pressoir à cidre puis transformé en habitation entre 1842 et 1846. La demeure en pierre et en bois de plan rectangulaire, à un étage et demi, est coiffée d'un toit aigu à deux versants droits. La maison du Pressoir est située en bordure d'une rue sans issue, à proximité de la rivière des Prairies, dans l'arrondissement municipal d'Ahuntsic-Cartierville de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, ainsi qu'au terrain. Un site archéologique est associé au bien.

La maison du Pressoir bénéficie d'une aire de protection. Elle est comprise dans un site patrimonial cité et dans le Coeur historique du Sault-au-Récollet, un lieu historique désigné.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

1 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Bois, ossature en bois
  • Colombage pierroté
  • Maçonnerie en pierre

Saillies :

  • Balcon
  • Cheminée
  • Escalier

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à la canadienne

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à battants

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux et vitrage, à battants
  • bois, à panneaux et vitrage, à battants

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, À battants, sans carreau

Lucarne(s) :

  • À pignon
  • Puits de lumière

Éléments architecturaux :

  • Chambranle

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1978-01-10

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 5 - Intérieur supérieur
  • 9 - Terrain notable
  • 11 - Site archéologique associé au bien classé
 
Délimitation Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 1979-07-06

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 
Citation Situé dans un site patrimonial Municipalité (Montréal)
 

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Valeur patrimoniale

La maison du Pressoir présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale liée à la rareté de sa technique de construction, qui combine la charpente de bois et la maçonnerie. La technique de la charpente maçonnée s'apparente à celle dite « à colombage pierroté », répandue au Québec aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il n'en subsiste néanmoins que très peu d'exemples en raison de son abandon progressif. Employée en France depuis le Moyen Âge, la technique du colombage pierroté est importée en Nouvelle-France par les premiers colons. Elle consiste à disposer des poteaux aux angles d'un bâtiment puis à insérer des colombages peu distancés. Par la suite, les intervalles entre les poteaux verticaux sont remplis par un mélange de glaise et de pierre appelé hourdis. Dans le cas de la maison du Pressoir, l'espace entre les colombages est plus grand et l'appareil de remplissage se compose de blocs de calcaire et de galets. La valeur architecturale de la maison du Pressoir repose par ailleurs sur sa représentativité de la maison villageoise d'inspiration française, avec sa haute toiture à deux versants droits, son solage peu dégagé et sa façade recouverte de crépi. Le bâtiment a également subi l'influence britannique, comme en témoigne le pignon des chambranles en bois de certaines fenêtres.

La maison du Pressoir présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur ethnologique liée aux principales fonctions du site (pressoir et habitation). Jusque dans les années 1840, on utilise le bâtiment pour y produire du cidre à partir de pommes cueillies dans les vergers de la région de Montréal. Compte tenu du temps requis pour la fabrication du cidre, deux pressoirs sont utilisés, ce qui permet d'alterner les opérations et d'occuper la main-d'oeuvre à temps plein. Entre 1842 et 1846, le pressoir est converti en une habitation comprenant deux logements. Les données archéologiques nous renseignent sur la nature du bâtiment et sur son utilisation à travers le temps. La découverte de la base du tablier de deux pressoirs témoigne de la fonction originale du bâtiment, tandis que les vestiges et artefacts domestiques montrent que, par la suite, ses occupants ont toujours eu un niveau de vie modeste.

La maison du Pressoir présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Située dans le village du Sault-au-Récollet, elle est construite entre 1806 et 1821 pour le meunier Didier Joubert, à qui les Sulpiciens ont concédé un emplacement en bordure de la rivière des Prairies. Dès 1726, les Sulpiciens aménagent une digue et des moulins afin de profiter du potentiel hydraulique offert par les rapides de la rivière. Au début du XIXe siècle, le Sault-au-Récollet connaît une croissance démographique et économique en raison de l'exploitation plus intensive de cette source d'énergie. Témoin de la vocation industrielle du lieu, la maison du Pressoir est l'une des plus anciennes constructions conservées dans le noyau villageois du Sault-au-Récollet.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2005.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison du Pressoir liés à ses valeurs architecturale, ethnologique et historique comprennent, notamment :
- sa situation en bordure de la rue avec une faible marge de recul et la proximité de la rivière des Prairies;
- sa situation dans le site patrimonial de l'ancien village du Sault-au-Récollet;
- sa charpente en colombage maçonné constituée de poteaux corniers, de colombages peu distancés et d'un hourdis composé de blocs de calcaire et de galets;
- les vestiges archéologiques de la base des pressoirs;
- les vestiges archéologiques et les artefacts reliés à la vie domestique;
- ses caractéristiques associées à la maison villageoise d'inspiration française, dont le corps de logis rectangulaire, le solage peu dégagé, l'élévation d'un étage et demi, le toit à deux versants droits couvert de tôle à la canadienne et la façade recouverte de crépi;
- ses caractéristiques d'influence britannique, dont les pignons des chambranles en bois de certaines fenêtres;
- la partie supérieure du mur pignon droit recouverte en bardeau de bois;
- les deux souches de cheminée disposées sur le versant avant du toit près de l'axe de faîtage;
- la disposition asymétrique des ouvertures, dont les deux portes en façade et les fenêtres à battants à grands carreaux;
- l'unique fenêtre de chacun des murs pignons, au rez-de-chaussée à l'est et à l'étage à l'ouest.

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Informations historiques

Le 20 août 1806, les Sulpiciens concèdent à Didier Joubert, alors meunier au Sault-au-Récollet, un emplacement de deux arpents de front sur la rivière des Prairies et d'un arpent et trois perches de profondeur. Joubert y fait construire un bâtiment entre 1806 et 1821, année de son décès. En 1829, ses héritiers se partagent la propriété qui comprend une maison, un pressoir à cidre et une grange.

En 1841, le bâtiment passe aux mains du cultivateur et tanneur Benjamin Arel. Entre 1842 et 1846, le nouveau propriétaire convertit le pressoir en une habitation comprenant deux logements. Ce changement fonctionnel a des répercussions sur le bâtiment, dont la charpente est modifiée. En plus de faire maçonner la charpente, Arel transforme la toiture qui aurait eu quatre versants à l'origine. Il fait également percer des ouvertures et apporte des modifications à l'intérieur.

La Ville de Montréal acquiert la maison du Pressoir en deux étapes, en 1965 et en 1973. Elle est classée en 1978. Elle bénéficie d'une aire de protection depuis 1979. En 1982, la Communauté urbaine de Montréal l'achète et la restaure en 1987, selon les plans de la firme d'architectes et d'ingénieurs Beaubien, Glorieux. Le concept de restauration vise à éliminer les éléments qui ne sont pas d'origine, notamment les lucarnes en chien assis, la véranda en bois qui masque l'arrière et la couverture en tôle à baguettes. Les fenêtres en aluminium sont changées pour des fenêtres en bois et les ouvertures sont rétablies selon leur agencement original. La partie nord du pressoir, démolie en 1969, est reconstruite afin de redonner au bâtiment ses dimensions initiales. À l'intérieur, des éléments de charpente originaux sont également mis en valeur. La maison du Pressoir est ouverte au public depuis 1988 et abrite un centre d'interprétation de l'histoire du Sault-au-Récollet.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ahuntsic-Cartierville

Adresse :

  • 10865, rue du Pressoir

Lieux-dits :

  • Sault-au-Récollet

Latitude :

  • 45° 34' 33.4"

Longitude :

  • -73° 39' 34.2"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 742 094 Ptie

Code Borden

BjFj-25 BjFj-92 BjFj-93  

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Références

Notices bibliographiques :

  • BÉLISLE, Jean. « Maison du Pressoir ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 164-165.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • Communauté urbaine de Montréal. Service de planification du territoire. Répertoire d'architecture traditionnelle sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal: architecture rurale. Montréal, Communauté urbaine de Montréal, Service de la planification du territoire, 1986. s.p.
  • D'AMOUR, Valérie et Alan M. STEWART. La maison François Dagenais père, 1947 boulevard Gouin Est : étude historique et patrimoniale. s.l. 2004. 82 p.
  • Ethnoscop inc. Intervention archéologique à la maison du Pressoir : la domestication d'un site de production. s.l. s.n., 1988. s.p.
  • FERRON, Louis-Alain. Rapport d'étape sur l'histoire du Pressoir du Sault-au-Récollet. Montréal, Communauté urbaine de Montréal, Service de la planification du territoire, 1985. s.p.
  • GOUGER, Normand. Maison du Pressoir. Montréal, Ministère des Affaires culturelles, Direction générale du patrimoine, 1977. s.p.
  • KINDER, Louis de. Petite histoire du Sault-au-Récollet. Montréal, L. de Kinder, 1994. 61 p.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 1. Montréal, Les Éditions La Presse, 1987. 346 p.

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