Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison du Frère-Moffet

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Maison du Colon

Région administrative :

  • Abitibi-Témiscamingue

Municipalité :

  • Ville-Marie

Date :

  • 1881 (Construction)
  • 1908 (Déménagement)
  • 1954 (Déménagement)
  • 1954 – 1958 (Restauration)
  • 1979 (Déménagement)
  • 1980 (Restauration)
  • 2003 (Restauration)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Groupes associés (2)

Personnes associées (2)

Carte

Description

La maison du Frère-Moffet est une maisonnette érigée en 1881. Le corps de logis en bois de plan carré, à un étage et demi, est coiffé d'un toit à deux versants droits percé d'une lucarne-pignon. La façade principale, aménagée sur un mur pignon, est flanquée à l'est d'un appentis. La maison du Frère-Moffet est implantée en retrait de la voie publique, sur une petite portion d'un vaste terrain bordé d'arbres qu'elle partage avec l'église Notre-Dame-du-Rosaire et son presbytère, dans la ville de Ville-Marie.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. Le classement s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

1 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Bois, pièce sur pièce

Annexes :

  • Remise

Fondations :

  • Béton

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Bois, bardeaux

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux, à battants

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À guillotine, à carreaux
  • Triangulaire, Fixe

Lucarne(s) :

  • À pignon

Éléments architecturaux :

  • Planche de rive

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2005-12-01

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel

Statuts antérieurs

  • Classement, 1978-11-27
 

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Valeur patrimoniale

La maison présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec Joseph Moffet (1852-1932). Surnommé par les Algonquins « Maïakisis », soit « l'homme levé avant le soleil », le frère oblat de Marie-Immaculée est considéré comme le « père du Témiscamingue ». Il a consacré près de soixante années au développement de la région. En 1872, il joint la mission Saint-Claude, établie par sa communauté en 1863 en bordure du lac Témiscamingue et consacrée à l'évangélisation des Autochtones. Le frère convers est principalement affecté au ravitaillement en nourriture des habitants de la mission. Dès 1874, après avoir constaté que le sol cultivé à proximité était peu fertile, il entreprend de défricher une terre à la baie Kelly (Ville-Marie). Il effectue ces travaux sans l'assentiment de son supérieur. Il n'obtient qu'en 1879 l'autorisation de créer et d'exploiter une ferme à cet endroit. En 1881, une maisonnette est bâtie pour les employés et les missionnaires de passage. Les récoltes sont abondantes, et les surplus sont vendus aux compagnies forestières ainsi qu'au marché d'Haileybury en Ontario. Avec le père Charles-Alfred-Marie Paradis (1848-1926), le frère Moffet explore la région témiscamienne afin de déterminer les lieux propices à l'établissement de colons. C'est dans la foulée de leurs pérégrinations que la Société de colonisation du lac Témiscamingue est fondée en 1885. Elle marque le début d'une période d'immigration volontaire et de peuplement spontané. Dès 1886, Ville-Marie est érigée en paroisse sous le nom de Baie-des-Pères. La maisonnette des Oblats est utilisée à cette époque comme résidence temporaire pour les familles nouvellement arrivées. Elle témoigne aujourd'hui de l'apport considérable du frère Moffet et de sa communauté à la colonisation du Témiscamingue.

La maison du Frère-Moffet présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. La résidence constitue un exemple représentatif des habitations vernaculaires témiscamiennes. L'architecture dite vernaculaire est celle qui est propre à une région, qui est réalisée à partir des ressources locales et qui perpétue les modes de construction traditionnels. À la fin du XIXe siècle, le Témiscamingue est un territoire en voie de colonisation, où le bois est abondant. La maison du Frère-Moffet est représentative de l'architecture vernaculaire par son carré modeste en pièce sur pièce assemblées à queue d'aronde, son toit à deux versants droits couvert en bardeaux de cèdre et son appentis. La simplicité des lignes et l'ornementation dépouillée caractérisent également ce type, et l'habitation possède pour seuls éléments décoratifs une fenêtre à arc en mitre et à croisillons aménagée dans la lucarne-pignon, des chambranles en bois et des planches cornières. La maison du Frère-Moffet est le plus ancien bâtiment qui subsiste à Ville-Marie.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison du Frère-Moffet liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan carré, l'élévation d'un étage et demi ainsi que le toit à deux versants droits;
- les matériaux, dont les murs en pièce sur pièce assemblées à queue d'aronde, les planches verticales des pignons et les bardeaux de cèdre du toit;
- les ouvertures, dont la lucarne-pignon, les fenêtres rectangulaires à châssis à guillotine, la fenêtre à arc en mitre (ornée de croisillons en bois) et les portes en bois à panneaux;
- l'ornementation, dont les planches cornières et les chambranles;
- les extrémités apparentes des solives;
- l'appentis lambrissé de planches à clins.

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Informations historiques

La maison du Frère-Moffet a été érigée à l'initiative des Missionnaires oblats de Marie-Immaculée.

Arrivés dans la région en 1863, les Oblats établissent la mission Saint-Claude, en bordure du lac Témiscamingue. Ils travaillent à l'évangélisation des Autochtones et assurent leur subsistance par l'agriculture. En 1872, le frère convers Joseph Moffet (1852-1932) se joint à la mission et est principalement affecté au ravitaillement en nourriture. Peu de temps après son arrivée, il constate que le sol cultivé à proximité est peu fertile. Dès 1874, il trouve une terre à la baie Kelly (Ville-Marie), à cinq kilomètres au nord de la mission. Il entreprend de la défricher sans l'assentiment de son supérieur, qui privilégie l'entreprise missionnaire à la colonisation agricole. Ce n'est qu'en 1879 qu'il obtient l'autorisation de créer et d'exploiter une ferme à cet endroit. En 1881, une maisonnette est bâtie pour les employés et les missionnaires de passage. Dès l'année suivante, une grange s'ajoute. Rapidement, les récoltes suffisent aux besoins de la communauté, et les surplus sont vendus aux compagnies forestières ainsi qu'au marché d'Haileybury en Ontario.

Surnommé par les Algonquins « Maïakisis », soit « l'homme levé avant le soleil », le frère Moffet est par ailleurs considéré comme le « père du Témiscamingue ». Avec le père Charles-Alfred-Marie Paradis (1848-1926), il explore la région témiscamienne afin de déterminer les lieux propices à l'établissement de colons. C'est dans la foulée de leurs pérégrinations que la Société de colonisation du lac Témiscamingue est fondée en 1885. Elle marque le début d'une période d'immigration volontaire et de peuplement spontané. Dès 1886, Ville-Marie est érigée en paroisse sous le nom de Baie-des-Pères. La maisonnette des Oblats sert à cette époque de résidence temporaire aux familles nouvellement arrivées.

En 1908, l'habitation est déplacée pour permettre la construction du pensionnat des Soeurs Grises. Elle est utilisée par la suite comme remise.

Le frère Moffet quitte le Témiscamingue en 1929, après avoir consacré près de soixante années au développement de la région.

En 1949, l'ancienne demeure est acquise par la Société d'histoire du Témiscamingue. Elle est déménagée en 1954 sur le terrain de l'école d'agriculture des Oblats de Marie-Immaculée (actuel hôtel de ville). Elle est alors restaurée, mais son appentis est démoli. D'autres travaux sont effectués en 1958 et, au cours de ceux-ci, des pièces de l'ancienne glacière du fort Témiscamingue sont utilisées, notamment une porte.

Au début des années 1970, les Oblats vendent le terrain où se trouve la maisonnette. Déplacée aux limites du village, en bordure d'un ravin, sa survie est précaire. La Société d'histoire du Témiscamingue entreprend des démarches pour assurer sa protection et sa mise en valeur.

La maison du Frère-Moffet est classée en 1978. Elle est déménagée l'année suivante sur un terrain offert par la fabrique de Ville-Marie, à proximité de l'église Notre-Dame-du-Rosaire et de son presbytère. Elle est entièrement restaurée et ouverte au public en 1980. Connue également sous le nom de maison du Colon, elle sert de lieu d'interprétation à la Société d'histoire du Témiscamingue.

En 2003, la maison du Frère-Moffet fait l'objet d'une nouvelle campagne de restauration, au cours de laquelle son appentis est rétabli. En 2005, le classement de la maison est repris pour permettre l'inscription du statut juridique sur son lot actuel au Registre foncier.

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Emplacement

Region administrative :

  • Abitibi-Témiscamingue

MRC :

  • Témiscamingue

Municipalité :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 7, rue Notre-Dame-de-Lourdes

Latitude :

  • 47° 19' 54.6"

Longitude :

  • -79° 26' 34.4"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Témiscamingue Village de Ville-Marie Absent 23-1

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BOILEAU, Gilles. « Le Témiscamingue, entre le peuplement volontaire et la colonisation organisée ». Fédération Histoire Québec. Histoire Québec [En ligne]. http://www.histoirequebec.qc.ca/publicat/vol6num3/v6n3_12t.htm
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • GILBERT, Julie. « Une maison comme mémoire, un projet à la hauteur du Frère Joseph Moffet o.m.i. ». Les mots d'art. Vol. 2, no 10 (2003), p. 6.
  • NADEAU, Eugène. «Un homme sortit pour semer...»: la carrière épique du pionner du Témiscamingue, le frère Joseph Moffet (1852-1932). Chambly-Bassin / Montréal, L'Apostolat des O.M.I. / Éditions Beauchemin, 1939. 207 p.
  • RIOPEL, Marc. De la Baie-des-Pères à Ville-Marie, 1886-1986. Ville-Marie, Québec, Comité du Centenaire de Ville-Marie, 1986. 307 p.
  • RIOPEL, Marc. « Maison du Colon ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 547.
  • Société historique du Témiscamingue. Maïakisis, Frère Joseph Moffet, o.m.i., 1852-1932. Ville-Marie, Société historique du Témiscamingue, 1979. 24 p.
  • TRÉPANIER, Paul. « La maison du Colon ». Continuité. No 48 (1990), p. 60-61.

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