Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Édifice du Mount Stephen Club

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Maison George Stephen

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1880 – 1883 (Construction)
  • 1926 (Recyclage)
  • 1927 (Aménagement)
  • 1948 (Agrandissement)
  • 1953 (Agrandissement)
  • 1956 – 1957 (Agrandissement)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Locaux pour associations fraternelles)
  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (6)

Plaques commémoratives associées (2)

Groupes associés (1)

Personnes associées (4)

Carte

Description

L'édifice du Mount Stephen Club est une ancienne résidence bourgeoise de style néo-Renaissance construite en plusieurs étapes entre 1880 et 1957. Cet édifice monumental en pierre de taille, qui abrite un club privé depuis 1926, est composé d'un corps principal auquel se sont ajoutées successivement trois ailes. Le corps principal, de plan rectangulaire à deux étages, prend assise sur un soubassement dégagé et est couronné d'un parapet. Sa façade avant présente un ressaut central comprenant l'entrée d'apparat encadrée d'un porche à colonnes et pilastres ioniques surmonté d'un balcon. Un escalier en pierre mène à l'étage noble et une clôture en fer forgé soutenue par des piliers en pierre, élevée entre 1883 et 1908, borde le terrain à l'avant. L'édifice du Mount Stephen Club est situé dans un secteur urbain, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

L'édifice du Mount Stephen Club bénéficie d'une aire de protection.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

2 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Bois, ossature en bois
  • Maçonnerie en bloc de béton
  • Maçonnerie en brique

Annexes :

  • Agrandissement
  • Autre

Saillies :

  • Avant-corps
  • Balcon
  • Escalier monumental

Fondations :

  • Béton

Toit :

  • Forme : Plat
    Matériau : Composite, multicouche
  • Forme : Plat
    Matériau : Tôle pincée

Porte principale :

  • bois massif et vitrage, à imposte

Autre(s) porte(s) :

  • bois massif et vitrage, à battants
  • bois, à panneaux et vitrage, à battants
  • contemporaine, coulissante
  • contemporaine, coulissante

Fenêtre(s) :

  • cintrée, À guillotine
  • Rectangulaire, À guillotine

Éléments architecturaux :

  • Applique
  • Arc
  • Arcade
  • Chaîne d'angle
  • Clé
  • Colonne
  • Corniche à consoles
  • Entablement
  • Frise
  • Fronton
  • Linteau
  • Parapet
  • Pilastre
  • Portail

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1975-03-11

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Désignation (Canada) Lieu historique national du Canada Commission des lieux et monuments historiques du Canada 1971-01-01
 
Délimitation Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 1978-04-11

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 

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Valeur patrimoniale

L'édifice du Mount Stephen Club présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Par son opulence et son intégrité, cette résidence bourgeoise est l'une des plus remarquables au Québec. À Montréal, les grandes demeures comme celle que se fait construire George Stephen (1829-1921) en 1880 sont généralement situées en périphérie du centre-ville. Stephen choisit le Mille carré doré, où la bourgeoisie anglophone se concentre entre 1850 et 1930. Oeuvre de William Tutin Thomas (1829-1892), l'un des architectes les plus en demande de cette banlieue montréalaise à la fin du XIXe siècle, l'ancienne résidence de style néo-Renaissance comporte une combinaison d'éléments formels et stylistiques empruntés aux palais urbains de la Renaissance italienne. Le corps principal, abondamment décoré de motifs sculptés, prend assise sur un soubassement dégagé et est couronné d'un parapet. Sa façade avant présente un ressaut central comprenant l'entrée d'apparat encadrée d'un porche à colonnes et pilastres ioniques surmonté d'un balcon. Les fenêtres jumelées et l'utilisation de la pierre à chanfrein sont aussi des manifestations de ce style. Cette richesse ornementale, tout comme la présence d'une clôture en fer forgé et d'un escalier en pierre flanqué de deux lampadaires, témoigne de la prospérité du propriétaire. La valeur architecturale de l'édifice est aussi liée au décor intérieur. Il s'agit de l'un des plus somptueux intérieurs du XIXe siècle au Québec, et son état de conservation est remarquable tant en ce qui concerne l'intégrité des pièces que le décor. La division de l'espace est pratiquement la même qu'à l'origine. Le décor comprend notamment des boiseries d'essences locales (érable, chêne, noyer et pin) et exotiques (acajou de Cuba, bois de rose et bois de satin de Ceylan) réalisées par des artisans venus d'Europe. À cela s'ajoutent dix foyers, dont certains sont ornés d'onyx, de marbre, de tuiles peintes à la main et de bois rares. Un escalier exceptionnel à deux volées en acajou cubain, des vitraux illustrant des thèmes mythologiques, des ornements métalliques et de la quincaillerie plaquée or 22 carats ainsi que des tapisseries participent également à l'opulence des lieux.

L'édifice du Mount Stephen Club présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. D'une part, l'édifice est associé à George Stephen, un magnat de l'industrie du textile d'origine écossaise. Stephen exerce une influence décisive sur la communauté d'affaires de Montréal ainsi que sur l'économie canadienne, entre autres comme président de la Banque de Montréal et comme cofondateur et président du Canadian Pacific Railway. La reine Victoria l'élève au rang de baronnet en 1886, et il est reçu à la Chambre des lords en 1891. D'autre part, l'édifice est intimement lié à sa fonction de club privé. D'origine anglaise, les clubs privés apparaissent à Montréal au tournant du XXe siècle et sont nombreux dans la métropole à cette époque. Ils regroupent l'élite masculine du monde de la finance et de la politique ou encore sont réservés aux membres d'une profession ou aux diplômés d'une université. Les hommes d'affaires anglophones qui achètent l'édifice en 1926 pour en faire un club privé lui donnent le nom Mount Stephen, en l'honneur de son premier propriétaire. Le Mount Stephen Club est aujourd'hui l'un des rares clubs privés qui subsistent à Montréal.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'édifice du Mount Stephen Club liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages sur un soubassement dégagé, le toit plat, le ressaut central de la façade principale et les ressauts secondaires;
- ses matériaux, dont la pierre grise (pierre à chanfrein pour le soubassement et le rez-de-chaussée et pierre de taille régulière pour l'étage supérieur);
- ses ouvertures, dont celles de la façade principale comprenant la porte centrale à deux vantaux en acajou rouge de Cuba surmontée d'une imposte vitrée et d'un arc surbaissé, la porte-fenêtre du balcon à deux vantaux et à imposte rectangulaire vitrée ainsi que les fenêtres jumelées latérales (cintrées au rez-de-chaussée et rectangulaires à l'étage supérieur);
- ses éléments ornementaux, dont ceux de la façade principale comprenant le porche (six colonnes et deux pilastres ioniques surmontés d'un entablement), le balcon à balustrade en fer forgé et en pierre, le chambranle de la porte-fenêtre du balcon (deux colonnes et deux pilastres ioniques, entablement, fronton à arc surbaissé « interrompu »), les balustrades en fer forgé et les chambranles des fenêtres du rez-de-chaussée (pilastres ioniques, arc en plein cintre, clef), les chambranles des fenêtres de l'étage (panneaux ornementaux, colonnes ioniques, entablement), les chambranles du soubassement (moulures et clef), les chaînes d'angle, la frise à motifs floraux et la corniche à modillons couronnée d'un parapet en pierre;
- l'escalier en « U » en pierre de la façade principale flanqué de lampadaires et l'escalier droit de l'ancien jardin d'hiver (aile sud);
- la clôture en fer forgé aux piliers en pierre;
- les espaces d'origine de l'intérieur;
- ses éléments décoratifs, dont les boiseries d'essences locales (chêne, pin, érable) et exotiques (acajou de Cuba, bois de rose et bois de satin de Ceylan), les dix foyers dont certains ornés d'onyx, de marbre, de tuiles peintes à la main et de bois rares, les plafonds à caissons, les vitraux illustrant des thèmes mythologiques, les ornements métalliques, la quincaillerie plaquée or 22 carats et les tapisseries;
- l'escalier à deux volées en acajou cubain;
- la situation du bâtiment dans le Mille carré doré;
- la relation entre le corps principal et les ailes sud, ouest et nord.

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Informations historiques

En 1880, le secteur du Mille carré doré voit la construction de l'une de ses plus somptueuses résidences, la maison de George Stephen (1829-1921). D'origine écossaise, ce magnat de l'industrie du textile exercera une influence décisive sur la communauté d'affaires de Montréal ainsi que sur l'économie canadienne, entre autres comme président de la Banque de Montréal et comme cofondateur et président du Canadian Pacific Railway. La reine Victoria (1819-1901) l'élève au rang de baronnet en 1886, et il est reçu à la Chambre des lords en 1891.

George Stephen fait construire sa demeure devant la maison de pierre qu'il occupe alors. Les plans sont de William Tutin Thomas (1829-1892), l'un des architectes les plus en demande de cette banlieue montréalaise à la fin du XIXe siècle. Il a déjà réalisé plusieurs maisons dans le secteur du Mille carré doré, notamment la maison Shaughnessy (1874-1875). La maison de George Stephen comprend à l'origine un jardin d'hiver (une structure de fer et de fonte) du côté sud.

Stephen repart pour l'Europe avec sa famille en 1888. Il prête alors sa maison à son beau-frère Robert Meighen (1837-1911), qui en fait l'achat en 1890. En 1926, la demeure est acquise par un groupe d'hommes d'affaires anglophones qui la transforme en un club privé auquel ils donnent le nom de Mount Stephen, en l'honneur du premier propriétaire. D'origine anglaise, les clubs privés apparaissent à Montréal au tournant du XXe siècle et sont nombreux dans la métropole à cette époque. Ils regroupent l'élite masculine du monde de la finance et de la politique ou encore sont réservés aux membres d'une profession ou aux diplômés d'une université.

En 1927, le jardin d'hiver est remplacé par une construction en pierre de même forme qui sert de salon privé pour les dames. Ce salon est agrandi du côté sud en 1948. L'édifice est de nouveau agrandi, cette fois du côté nord, en 1953. Enfin, un dernier agrandissement est réalisé à l'arrière du bâtiment en 1956-1957.

L'édifice du Mount Stephen Club est classé en 1975 et désigné lieu historique national du Canada en 1971. Il bénéficie d'une aire de protection depuis 1978. En 2007, il abrite toujours un club privé.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 1440, rue Drummond

Latitude :

  • 45° 29' 56.3"

Longitude :

  • -73° 34' 32.6"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 338 870

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • MERRETT, Brian et François RÉMILLARD. Demeures bourgeoises de Montréal. Le Mille carré doré. 1850-1930. Montréal, Éditions du Méridien, 1986. 244 p.
  • NOPPEN, Luc. « Mount Stephen Club ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 109-111.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 4. Montréal, Éditions du Méridien, 1991. 504 p.

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