Bégin, Louis-Nazaire

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Né le 10 janvier 1840 à Lévis, Louis-Nazaire Bégin est le fils de Charles Bégin, cultivateur, et de Luce Paradis.

Bégin entreprend ses études au Séminaire de Québec et les poursuit à Rome à partir de 1863. Il y est ordonné prêtre en 1865 et obtient son doctorat en droit canonique l'année suivante.

De retour à Québec en 1868, Bégin devient professeur à l'Université Laval, puis préfet des études au petit séminaire de Québec en 1877 et principal de l'école normale Laval en 1885. Il publie un manuel sur l'enseignement de l'histoire canadienne et, à la demande de Mgr Elzéar-Alexandre Taschereau, un nouveau catéchisme qui sera utilisé de 1888 à 1951. Membre fondateur de la Société royale du Canada en 1882, il devient président de la section consacrée à la littérature française, l'histoire et l'archéologie en 1908.

Bégin est sacré évêque de Chicoutimi en 1888. Il revient à Québec trois ans plus tard, au moment où il est nommé coadjuteur par l'archevêque, monseigneur Taschereau. Il appuie ce dernier lors de ses conflits avec les évêques Ignace Bourget et Louis-François Laflèche. En 1894, Mgr Taschereau lui confie l'administration de l'archidiocèse. Quatre ans plus tard, Bégin devient archevêque de Québec. Il est promu cardinal en 1914.

Au cours de son épiscopat, Bégin érige plus de soixante paroisses et accueille une trentaine de communautés religieuses à Québec. Il encourage la participation du clergé à la création de coopératives de production, de consommation et d'épargne. Précurseur du syndicalisme catholique, il intervient lors d'un conflit entre employeurs et travailleurs de la chaussure en 1900 et reconnaît du même coup le syndicat catholique des ouvriers-cordonniers. Il se porte à la défense des droits des minorités catholiques et francophones, notamment en ce qui concerne les questions des écoles confessionnelles au Manitoba et de l'enseignement bilingue en Ontario. Craignant l'assimilation des minorités francophones, il n'apprécie pas que Rome nomme des évêques anglophones dans l'Ouest canadien. En 1907, il met sur pied le mouvement de L'Action sociale catholique qui encourage la création d'associations, de cercles d'études, de conférences, de congrès et de publications visant le progrès social catholique. Afin de montrer la loyauté de l'Église envers les Britanniques, il appuie la participation canadienne à la Première Guerre mondiale en 1914, mais il désapprouve la conscription imposée trois ans plus tard. Tout au long de sa carrière, il effectue plus d'une trentaine de voyages à Rome afin de s'y ressourcer.

Il est décédé à Québec le 18 juillet 1925. Il est inhumé dans la crypte de la basilique-cathédrale de Notre-Dame-de-Québec.

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