Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Savonnières de La Troche, Marie de

Type :

Personne (Femme)

Autre(s) nom(s) :

  • Marie de Saint-Bernard
  • Marie de Saint-Joseph
  • Marie de Savonnières de La Troche de Saint-Joseph
  • Marie la sainte fille
  • Mère de Saint-Joseph

Date :

  • 1616‑09‑07 – 1652‑04‑04

Occupation :

  • Enseignant / professeur
  • Membre d'une communauté religieuse

Éléments associés

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
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Synthèse

Née le 7 septembre 1616 à Channay (Channay-sur-Lathan), en France, Marie de Savonnières de La Troche est la fille de Simon de Savonnières de La Troche, seigneur de Saint-Germain, et de Jeanne Raoul.

Marie de Savonnières de La Troche entre comme pensionnaire chez les Ursulines de Tours en 1625. Reçue au noviciat vers 1630, elle prend ensuite l'habit sous le nom de Marie de Saint-Bernard, avant de faire sa profession religieuse deux ans plus tard. Souhaitant participer aux missions étrangères, elle s'offre en 1639 pour accompagner Marie Guyart de l'Incarnation au Canada. Lorsque ses parents s'opposent à son départ, elle implore saint Joseph. Une fois le consentement de ceux-ci obtenu, elle change son nom pour Marie de Saint-Joseph.

Le 1er août 1639, Marie de Saint-Joseph arrive en Nouvelle-France aux côtés des mères Marie de l'Incarnation et Cécile Richer de Sainte-Croix. Installée dans une petite maison de la Basse-Ville, elle a la responsabilité de la sacristie et de la lingerie de la communauté naissante. En plus de l'étude de la langue algonquine, elle se fait pionnière dans l'apprentissage du huron. La religieuse est également la première à occuper la tâche de maitresse des élèves issues de cette nation. Maitresse de choeur, elle se distingue par son talent musical. À la fin de sa vie, elle remplit l'office d'assistante.

Lors de l'incendie qui détruit le monastère des Ursulines en 1650, elle rompt, avec l'aide de soeur Anne Bataille de Saint-Laurent, la grille du cloitre, permettant à plusieurs enfants d'évacuer le bâtiment en flamme. À l'instar de plusieurs religieuses réfugiées dans la résidence de la bienfaitrice Marie-Madeleine de Chauvigny de La Peltrie, elle souffre de l'exiguïté des lieux. Elle est la première ursuline française à mourir en sol canadien.

Elle est décédée à Québec le 4 avril 1652. Elle est inhumée dans l'oratoire Marie-de-l'Incarnation du monastère des Ursulines de Québec.

La mère Anne Le Bugle de Sainte-Claire écrit dans une lettre du 2 septembre 1640 : «La mère de St Joseph est de fort bonne humeur ; au temps de la récréation, elle nous fait souvent pleurer à force de rire ; il serait bien difficile d'engendrer mélancolie avec elle ; c'est une fille qui a beaucoup de belles parties : elle est maitresse de nos petites séminaristes qu'elle aime comme une mère fait ses enfants. Après le catéchisme, elle leur apprend à chanter et toucher sur la viole des cantiques spirituels ; parfois, elle les fait danser à la mode des sauvages».

Dans une lettre datée du 3 octobre 1645, Marie de l'Incarnation indique : «La mère Marie de Saint-Joseph est toujours elle même, et elle croît visiblement en vertu. Elle a le soin des enfants où elle exerce son zèle d'une manière très édifiante. [...] Si cette chère mère eut été élue supérieure, comme on l'en avait menacée, je crois qu'elle fut morte de déplaisir, de se voir privée d'un troupeau de sauvagesses, qu'elle aime beaucoup mieux conduire que des religieuses».

Cette dernière rédige, au printemps 1652, une longue notice nécrologique concernant sa compagne de Tours : «Le nom Marie Joseph, c'est ainsi qu'ils l'appelaient, était fameux dans le pays des Hurons et des Algonquins ; et ces bons néophytes parlaient d'elle avec estime et amour à ceux qui ne la connaissaient pas encore, et par ce moyen elle fut connue en peu de temps de tout le monde. On l'appelait la sainte fille».

Dans la Relation des Jésuites de 1652, le père Paul Le Jeune dit : «La mère de S. Joseph avait l'esprit vif et net, et beaucoup éclairé. Sa conversation était aimable, son industrie à gagner les coeurs de ceux qui tenaient le timon, était ravissante [...] Ces talents et ces grâces lui donnaient un ascendant sur l'esprit des Français et des Autochtones, qui en étaient charmés [...] Comme elle avait une belle voix, et qu'elle entendait bien la musique, non seulement elle chantait et psalmodiait, mais elle conduisait encore le choeur».

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Références

Notices bibliographiques :

  • CHABOT, Marie-Emmanuel. « Savonnières de La Troche, Marie de, dite Marie de Saint-Joseph ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca
  • DESJARDINS, Marie-Paule. Dictionnaire biographique des femmes célèbres et remarquables de notre histoire. Montréal, Guérin, 2007. 600 p.
  • Mère Sainte-Croix. Glimpses of the Monastery. Scenes from the History of the Ursulines of Quebec during two hundred years, 1639-1839. Québec, L. J. Demers et Frère, 1897. s.p.
  • OURY, Guy-Marie. Les Ursulines de Québec, 1639-1953. Sillery, Septentrion, 1999. 370 p.
  • OURY, Guy-Marie. Marie de l'Incarnation (1599-1672), Correspondance. Solesmes, Abbaye Saint-Pierre, 1985. 1071 p.
  • POMMEREUSE, Marie de. Les chroniques de l'ordre des Ursulines recueillies pour l'usage des religieuses du même ordre. Paris, Chez Jean Henault, 1673. s.p.
  • SAINT-THOMAS, mère. Les Ursulines de Québec depuis leur établissement jusqu'à nos jours. Tome 1. Québec, C. Darveau, 1863. 579 p.
  • s.a. Annales du monastère des Ursulines de Québec de 1639 à 1984. Tome 1 (1639-1822). Québec, Archives du monastère des Ursulines de Québec, s.d. s.p.
  • s.a. Relations des Jésuites : contenant ce qui s'est passé de plus remarquable dans les missions des Pères de la Compagnie de Jésus dans la Nouvelle-France. Vol. I à VI. Montréal, Éditions du Jour, 1972. s.p.

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