Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Guerre d'Aroostook

Type :

Événement

Autre(s) nom(s) :

  • la guerre non sanglante d'Aroostook

Date :

  • 1839 – 1842‑08‑09

Période historique :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thème commémoratif :

  • Défense

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (2)

Plaques commémoratives associées (1)

Personnes associées (3)

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Synthèse

La guerre d'Aroostook est un conflit frontalier entre les États-Unis et la Grande-Bretagne qui se déroule de 1839 à 1842. Ce conflit n'est pas une guerre, puisqu'il n'y a pas eu de déclaration officielle des hostilités. Il est généralement appelé « la guerre non sanglante d'Aroostook ».

Le conflit tire son origine des ambiguïtés contenues dans le traité de Paris de 1783 qui a mis fin à la guerre d'Indépendance américaine et dans lequel la Grande-Bretagne reconnaissait officiellement les États-Unis. L'article 2 de ce traité définit, mais de façon assez vague, la frontière entre les possessions britanniques d'Amérique du Nord et celles de la république voisine.

Rapidement, le sens de l'article est interprété différemment par les deux pays. Jusqu'en 1839, les autorités britanniques et américaines revendiquent un vaste territoire comprenant les vallées des rivières Saint-Jean, Madawaska, Aroostook et Sainte-Croix. Dès le lendemain de la guerre d'Indépendance, l'État du Massachussetts, dont dépend le territoire du Maine, délivre des titres de propriété dans la région de l'Aroostook, au sud de la rivière Saint-Jean. Pendant la guerre de 1812, les Britanniques occupent presque la totalité de l'est du Maine, soit les comtés de Washington, d'Hancock et de Penobscot qu'ils ont bien l'intention d'annexer.

Le traité de Gand met un terme à la guerre et rétablit les frontières de 1783. La tension monte malgré tout et, après 1827, les incidents se multiplient. Des routes militaires et des forts sont construits des deux côtés de la rivière Saint-Jean alors que des mouvements de troupes et des arrestations se produisent de part et d'autre. Le conflit met en jeu les vastes ressources en bois d'oeuvre de la région.

Durant l'hiver 1838-1839, des bûcherons canadiens pénètrent dans la région de l'Aroostook pour y effectuer des coupes forestières. En février, ils s'emparent de l'agent des terres du Maine qui était venu les expulser en compagnie du shérif du comté de Penobscot et de 200 miliciens. Le gouverneur du Maine mobilise près de 8 000 miliciens pour occuper le territoire. Le gouvernement du Nouveau-Brunswick réagit et mobilise à son tour près de 1 200 miliciens. De son côté, le gouverneur du Bas-Canada, affaibli par les rébellions de 1837-1838, éprouve plus de difficulté à recruter des volontaires. Il envoie quatre compagnies du 11e régiment, basé à Québec, dans la région du Madawaska, au nord de la rivière Saint-Jean. Il souhaite particulièrement protéger une route utilisée durant l'hiver par les militaires pour circuler du Nouveau-Brunswick au Bas-Canada.

La guerre menace d'éclater entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, mais aucune des deux puissances ne la désire réellement. Le président américain, Martin Van Buren, envoie le général Winfield Scott dans la zone de conflit. Celui-ci parvient à conclure un accord avec les autorités du Maine et du Nouveau-Brunswick, évitant ainsi le déclenchement des hostilités. La Grande-Bretagne accepte de porter le litige devant une commission frontalière conjointe, et une trêve est conclue en mars 1839. Des incursions américaines surviennent toutefois au cours de l'été suivant. Les militaires britanniques réagissent en construisant notamment le fort Ingall.

Entre 1839 et 1842, une série de rencontres de négociations entre Daniel Webster, secrétaire d'État américain, et Alexander Baring, 1er baron d'Ashburton, membre du Conseil privé et banquier très influent, débouchent sur le traité Webster-Ashburton ou traité de Washington. Ce traité, signé le 9 août 1842, délimite clairement les frontières dans cette région. Les États-Unis gagnent une partie du territoire contesté, mais la Grande-Bretagne conserve l'accès au chemin militaire qui le traverse.

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Références

Notices bibliographiques :

  • LANG, Nicole. « Une population séparée à jamais : le conflit de la frontière internationale au Madawaska, 1830-1842 ». Les Cahiers du GERHICO. Vol. 1, no 2 (2001), p. 133-144.
  • s.a. Patrimoine militaire canadien [En Ligne]. http://www.cmhg.gc.ca/cmh/fr/page_1.asp

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