Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Création d'Hydro-Québec

Type :

Événement

Autre(s) nom(s) :

  • Première phase de nationalisation de l'électricité au Québec

Date :

  • 1944‑04‑14

Période historique :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thème commémoratif :

  • Gouvernance

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (2)

Plaques commémoratives associées (1)

Groupes associés (2)

Personnes associées (4)

Images

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Événement historique Ministre de la Culture et des Communications 2019-06-13
 
Inventorié --
 

Haut de la page

Synthèse

Le 14 avril 1944, l'Assemblée législative de la province de Québec adopte la Loi établissant la Commission hydroélectrique de Québec, créant ainsi l'entreprise publique connue sous le nom d'Hydro-Québec, responsable de la production, du transport et de la distribution de l'électricité sur tout le territoire québécois.

Antérieurement à la création d'Hydro-Québec, les ressources énergétiques du Québec sont exploitées en majeure partie par des entreprises privées. La Montreal Light, Heat and Power Consolidated, l'une de ces puissantes compagnies, exerce un monopole sur l'île de Montréal et engrange des profits considérables, tout en offrant des services plus ou moins adéquats.

La lutte contre le trust de l'électricité prend son essor au début des années 1930. Télesphore-Damien Bouchard, député libéral et maire de Saint-Hyacinthe, qui prône la municipalisation des services d'électricité, et le dentiste Philippe Hamel, qui milite pour la nationalisation des compagnies, figurent parmi les chefs de file du mouvement. En 1933, l'École sociale populaire prend position en faveur de la création d'une hydro provinciale. Face aux pressions populaires croissantes, le gouvernement de Louis-Alexandre Taschereau crée en 1934 la Commission de l'électricité (Commission Lapointe), qui dénoncera dans son rapport les pratiques des compagnies, sans pour autant recommander la nationalisation.

La nationalisation de l'électricité devient un enjeu électoral en 1936, alors que l'Union nationale s'engage dans cette voie. Une fois élue, l'Union nationale crée plutôt le Syndicat national de l'électricité, une entreprise publique chargée de construire des centrales hydroélectriques dans certaines régions du Québec. En 1939, le Parti libéral est reporté au pouvoir au terme d'une campagne pendant laquelle son chef Adélard Godbout promet l'étatisation de la Montreal Light Heat and Power Consolidated.

Malgré la campagne d'opposition de la compagnie et de la presse d'affaires, le projet de loi visant la création d'une hydro québécoise, l'étatisation de la Montreal Light, Heat and Power Consolidated et l'électrification rurale est déposé le 23 mars 1944. Adoptée et sanctionnée le 14 avril 1944, la loi donne le mandat à Hydro-Québec « de fournir l'énergie aux municipalités, aux entreprises industrielles ou commerciales et aux citoyens de cette province aux taux les plus bas compatibles avec une saine administration financière ».

Le lendemain de l'adoption de la loi, les commissaires d'Hydro-Québec prennent possession des actifs électriques et gaziers de la Montreal Light, Heat and Power Consolidated et de ses deux filiales. La nouvelle société d'État acquiert ainsi quatre centrales hydroélectriques en activité et le monopole du transport et de la distribution de l'électricité et du gaz sur l'île de Montréal. Le processus de compensation des expropriés prendra fin en 1953.

La création d'Hydro-Québec a des retombées économiques majeures. Par cette expropriation, l'État québécois prend possession du marché montréalais de l'électricité. À court terme, cette prise de contrôle entraine la réduction des tarifs, ce qui favorise le développement du marché domestique et l'extension du réseau de distribution. À plus long terme, la création d'Hydro-Québec contribue à l'électrification des régions du Québec et au développement d'une expertise québécoise en production et en transport d'énergie hydroélectrique.

En 1963, le gouvernement de Jean Lesage complète la nationalisation de l'électricité en permettant à Hydro-Québec d'acquérir et d'intégrer à son réseau les actifs de onze autres compagnies privées d'électricité. Hydro-Québec devient alors un véritable levier économique. Elle contribue à l'autonomie de l'État québécois et à nourrir la fierté de sa population.

De nos jours, Hydro-Québec est l'un des plus importants producteurs d'hydroélectricité au monde et continue de jouer un rôle déterminant dans le développement économique du Québec.

Haut de la page

Intérêt patrimonial

Cette désignation repose sur les motifs suivants:

Le 14 avril 1944, le gouvernement d'Adélard Godbout fait adopter par l'Assemblée législative de la province de Québec une loi donnant naissance à Hydro-Québec et étatisant les actifs de la Montreal Light, Heat and Power Consolidated. La nouvelle entreprise publique acquiert ainsi quatre centrales en activité et le monopole du transport et de la distribution de l'électricité et du gaz sur l'île de Montréal.

La création d'Hydro-Québec a des retombées économiques majeures. À court terme, la prise de possession du marché montréalais de l'énergie entraine la réduction des tarifs des consommateurs, ce qui favorise l'expansion du marché domestique et l'extension du réseau de distribution. À plus long terme, la création d'Hydro-Québec contribue à l'électrification des campagnes et au développement d'une expertise québécoise dans le secteur de l'énergie hydroélectrique.

La création d'Hydro-Québec constitue la première phase du processus de nationalisation de l'électricité au Québec. Ce processus est complété en 1963 par le gouvernement de Jean Lesage qui permet à Hydro-Québec d'acquérir et d'intégrer à son réseau les actifs de onze autres compagnies privées d'électricité. Hydro-Québec devient un véritable levier économique qui contribuera dès lors à l'autonomie de l'État québécois.

De nos jours, Hydro-Québec est responsable de la production, du transport et de la distribution de l'électricité sur tout le territoire québécois. L'entreprise continue de jouer un rôle déterminant dans le développement économique du Québec et est l'un des plus importants producteurs d'hydroélectricité au monde.

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • Archemi inc. Aménagement des Cèdres, Inventaire du patrimoine bâti et technologique, vol. 1 - Rapport principal. Montréal, 2004. 161 p.
  • GALLICHAN, Gilles, dir. et Assemblée nationale du Québec. Hydro-Québec : débats parlementaires, Loi 17 - 1944. Québec, econstitution des débats, Bibliothèque de l'Assemblée nationale, 1994. 156 p.
  • BELLAVANCE, Claude, Roger LEVASSEUR et Yvon ROUSSEAU. « De la lutte antimonopoliste à la promotion de la grande entreprise. L'essor de deux institutions: Hydro-Québec et Desjardins, 1920-1965 ». Recherches sociographiques. Vol. XL, no 3 (1999), p. 551-578.
  • BELLAVANCE, Claude. « Les origines économiques et techniques de la nationalisation de l'électricité au Québec : l'expérience du régime mixte, de 1944 à 1963 ». Annales historiques de l'électricité. Vol. 1, no 1 (2003), p. 37-52.
  • BELLAVANCE, Claude. Shawinigan Water and Power (1898-1963). Formation et déclin d'un groupe industriel au Québec. Montréal, Boréal, 1994. 448 p.
  • Bibliothèque et Archives nationales du Québec. La ligne du temps du Québec [En Ligne]. https://numerique.banq.qc.ca/ligne-du-temps
  • BLAIS, Christian. Histoire parlementaire du Québec, 1928-1962 : la crise, la guerre, le duplessisme, l'État providence : introduction. Québec, Septentrion, 2015. s.p.
  • BOLDUC, André. « L'histoire de l'électricité au Québec ». Hydro-Québec. Hydro-Québec [En ligne]. http://www.hydroquebec.com/comprendre/histoire/index.html
  • BOLDUC, André, Clarence HOGUE et Daniel LAROUCHE. Québec : un siècle d'électricité. Montréal, Libre expression, 1984. 430 p.
  • BROUILLETTE, Benoît. « Notre Milieu. Combustible et force motrice ». Le Devoir, 4 mars 1941, p. p.2.
  • DORION, Marie-Josée. Les coopératives et l'électrification rurale du Québec, 1945-1964. Université du Québec à Trois-Rivières, 2008. 628 p.
  • FAUCHER, Albert. « La question de l'électricité au Québec durant les années trente ». L'Actualité économique. Vol. 68, no 3 (1992), p. 415-432.
  • GALLICHAN, Gilles. « De la Montreal Light, Heat and Power à Hydro-Québec ». BÉLANGER, Yves et Robert COMEAU. Hydro-Québec : autres temps, autres défis. Les leaders du Québec contemporain. Québec, Université du Québec, 1995, p. 63-70.
  • LEROUX, Carole. « La passionnante histoire de la nationalisation de l'électricité au Québec ». L'Écho. Journal du Syndicat professionnel des ingénieurs d'Hydro-Québec. Vol. 49, no 6 (2013), p. p.7.
  • PROVENCHER, Jean. Chronologie du Québec depuis 1534. Quatrième édition mise à jour. Montréal, Boréal, 2017. 400 p.
  • SAVARD, Stéphane. Hydro-Québec et l'État québécois, 1944-2005. Québec, Septentrion, 2013. 435 p.
  • Société d'aménagement technologique Inc. (SOTAR). Inventaire du patrimoine bâti et technologique d'Hydro-Québec : évaluation comparative des installations hydroélectriques. Vol. 1. s.l. 1995. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013