Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inauguration du parc du Mont-Royal

Type :

Événement

Date :

  • 1876‑05‑24

Période historique :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thème commémoratif :

  • Sports et loisirs

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (1)

Inventaires associés (1)

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Synthèse

Le parc du Mont-Royal est inauguré le 24 mai 1876. Situé à Montréal sur le sommet le plus élevé de la montagne du même nom, il a une superficie de 2,14 kilomètres carrés.

L'idée d'aménager un espace vert sur le mont Royal émerge dans les années 1860. Parmi ses promoteurs, on retrouve des politiciens et des hommes d'affaires. Ce parc est vu comme un moyen de s'évader de la ville insalubre et de conserver intact un lieu de prestige. En 1867, un comité échevinal spécial est formé à cette fin. Le financement proviendra de trois sources. Le Conseil municipal obtient en 1869 un amendement à sa charte lui permettant d'emprunter une partie de la somme requise pour l'achat des terrains. Le gouvernement du Québec octroie aussi à la Ville un prêt de 350 000 dollars. Enfin, des fonds privés complètent l'équation grâce au mécénat d'hommes d'affaires anglophones.

À l'hiver 1871-1872, le propriétaire d'un terrain du versant sud y abat tous les arbres. Cette coupe à blanc pousse le Conseil municipal à enclencher sans tarder le processus d'expropriation. Toutefois, les fonds s'épuisent rapidement. Au terme de l'année 1872, les coûts atteignent déjà 550 000 dollars pour l'acquisition de 1,5 kilomètre carré. La Ville demande au gouvernement du Québec un prêt d'un million de dollars pour finaliser les expropriations. C'est une somme colossale à l'époque.

Pour concevoir le parc, le Conseil municipal fait appel aux services de l'architecte-paysagiste Frederick Law Olmsted. En 1854, il réalise l'Elm Park à Worchester au Massachusetts, reconnu comme étant le premier parc municipal en Amérique du Nord. Trois ans plus tard, il accepte de dessiner les plans de Central Park à New York. Olmsted est embauché par la Ville de Montréal en 1874. Son design valorise l'équilibre entre les fonctions récréatives du parc et la nature sauvage qui le compose.

L'inauguration est faite par le maire William H. Hingston le 24 mai 1876, jour de la fête de la Reine Victoria. Elle est précédée par un défilé militaire au centre-ville de Montréal. Les travaux d'aménagement se poursuivent jusqu'en 1881. Le parc devient rapidement un lieu de rencontre pour l'élite montréalaise qui habite à proximité.

Pour faciliter l'accès au sommet, la Ville de Montréal autorise en 1885 une société privée à construire un funiculaire. Le tarif est en revanche onéreux pour les familles ouvrières. Sa démolition en 1918 est une occasion pour la Ville de négocier avec la compagnie de tramways un accès en transport collectif. En 1924, une première ligne fait le lien entre le chemin de la Côte-des-Neiges et le sommet. À partir de 1930, la ligne est prolongée selon un tracé sinueux jusqu'au versant est. Après la disparition des tramways, en 1958, la Ville aménage la voie Camillien Houde, qui devient le chemin Remembrance sur le versant ouest.

Depuis son ouverture en 1876, le parc du Mont-Royal a connu des changements. En 1906, la Ville fait construire un belvédère en hémicycle sur le versant sud. La croix du Mont-Royal, érigée en 1924, devient un attrait incontournable du parc. D'autres installations emblématiques sont construites pour fournir du travail aux chômeurs durant la Grande dépression. C'est le cas du chalet du Mont-Royal et du lac aux Castors, conçus respectivement en 1932 et 1938. À partir de 1980, plusieurs travaux de restauration et d'aménagement sont réalisés. Le parc est un pôle touristique majeur à Montréal et un lieu apprécié des Montréalais pour ses fonctions récréatives, culturelles et commémoratives.

La création du parc du Mont-Royal est la première initiative publique au Québec visant à protéger un espace naturel pour le rendre accessible à la population. En 2005, le gouvernement du Québec l'inclut dans la déclaration du site patrimonial du Mont-Royal.

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Références

Notices bibliographiques :

  • DEBARBIEUX, Bernard. « Le Mont Royal, court essai de géographie historique et culturelle ». BRYANT, Christopher R., dir. et Claude MANZAGOL, dir. Montréal 2001: visages et défis d'une métropole. Montréal, Presses de l'Université de Montréal, 1998, p. 295-301.
  • DEBARBIEUX, Bernard et Claude MAROIS. « Le mont Royal. Forme naturelle, paysages et territorialités urbaines ». Cahiers de géographie du Québec. Vol. 41, no 113 (1997), p. 171-197.
  • DROUIN, Martin. « L’appropriation d’un espace urbain : le mont Royal ». Cap-aux-diamants. Vol. 110 (2012), p. 54-55.
  • KREDL, Lawrence Peter. The Origin and Development of Mount Royal Park, Montreal 1874-1900: Ideal vs Reality. York University, 1983. 189 p.
  • Les amis de la montagne. Le Mont-Royal [En Ligne]. https://www.lemontroyal.qc.ca/fr
  • MARCHAND, Denys. « Une petite chronique aléatoire du mont Royal ». Trames. Vol. 2, no 1 (1989), p. 36-49.
  • MURRAY, A. L. « Frederick Law Olmsted and the Design of Mount Royal Park, Montreal (1874) ». Journal of the Society of Architectural Historians. Vol. 26, no 3 (1967), p. 163-171.
  • Musée McCord; Bellman, David, Éd. Mont-Royal : Montréal = Mount Royal : Montreal. Ottawa, Racar, 1977. 48 p.

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