Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inauguration du canal de Lachine

Type :

Événement

Date :

  • 1824‑08‑24

Période historique :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thème commémoratif :

  • Transports

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Synthèse

Le canal de Lachine est inauguré le 24 août 1824 et ouvert à la navigation l'année suivante. Traversant le sud-ouest de Montréal, du lac Saint-Louis jusqu'au Vieux-Port, il permet de contourner les rapides de Lachine.

Depuis les premiers efforts de peuplement européen dans la vallée du Saint-Laurent, ces rapides constituent une barrière naturelle à la navigation. Ils sont considérés comme un obstacle au développement économique et à la pénétration au cœur du continent nord-américain. Seul un long portage permet de les contourner.
En 1819, des hommes d'affaires anglophones de Montréal se regroupent pour former la Compagnie des propriétaires du canal de Lachine. Dirigée par John Richardson, la société embauche l'ingénieur britannique Thomas Burnett. En 1821, l'entreprise est contrainte de céder la responsabilité des travaux au gouvernement bas-canadien puisqu'elle n'a pas été capable de lever les fonds nécessaires. Le gouvernement forme alors un organisme pour mener à bien le projet. La construction du canal de Lachine est financée en grande partie par une subvention impériale. Les travaux sont inaugurés le 17 juillet 1821 et se terminent en 1826. Le canal est néanmoins ouvert au trafic maritime dès 1825.

Parcourant une distance de 13,4 kilomètres, le canal a une largeur de 14,6 mètres et une profondeur de 1,4 mètre. À l'époque, seuls les voiliers de petites dimensions peuvent s'y aventurer et franchir les sept écluses sur son trajet étroit. L'ouverture du canal de Lachine accentue le rôle de Montréal comme plaque tournante des échanges en Amérique du Nord et lieu de rencontre du commerce transatlantique et de la navigation intérieure. Pour répondre à la croissance du trafic, le canal est rénové à deux reprises. De 1843 à 1848, son gabarit est doublé à 37 mètres de largeur et 2,8 mètres de profondeur pour rendre l'accès possible aux navires à vapeur. Ce chantier donne lieu à un conflit ouvrier important. L'agrandissement permet de capter de l'énergie hydraulique pouvant faire tourner la machinerie des usines à proximité des écluses. Beaucoup plus ambitieuse, la seconde phase de réfection se tient de 1874 à 1885 et porte les dimensions de la voie navigable à leurs niveaux actuels, soit une largeur 45 mètres et une profondeur moyenne de 4,3 mètres.

Plus qu'une simple voie navigable, le canal de Lachine crée un corridor industriel et contribue à l'urbanisation du sud-ouest de Montréal. Le canal attire des sociétés d'envergure dans la manutention des matières premières (blé, charbon, bois), la fabrication, l'entreposage et la navigation. Son rôle stratégique est renforcé par les liens étroits avec le transport ferroviaire dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
Dans les années 1950 et 1960, le canal est de moins en moins utilisé. La taille des navires augmente alors que le gabarit du canal ne peut être élargi. Les manufacturiers, attirés par les opportunités du camionnage, vont progressivement s'établir en bordure des axes autoroutiers. À partir de 1959, la Voie maritime, avec ses écluses de 223 mètres et sa profondeur de 9,1 mètres, permet le contournement des rapides de Lachine par un lien fluvial plus moderne sur la rive sud. Le canal demeure d'abord ouvert pour une poignée entreprises, mais le secteur se désindustrialise. La navigation y cesse le 30 novembre 1970. Dans les décennies suivantes, les établissements industriels sont démolis ou convertis en résidences et bureaux. Depuis 1978, le canal de Lachine est géré par Parcs Canada et transformé en parc linéaire. Le 18 mai 2002, il est rouvert à la navigation récréotouristique.

La construction du canal de Lachine permet de développer la navigation du Saint-Laurent en amont de Montréal. Elle contribue par la suite à l'industrialisation de la métropole.

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Références

Notices bibliographiques :

  • Bibliothèque et Archives nationales du Québec. La ligne du temps du Québec [En Ligne]. https://numerique.banq.qc.ca/ligne-du-temps
  • BLIEK, Desmond et Pierre GAUTHIER. « Understanding the Built Form of Industrialization along the Lachine Canal in Montreal ». Urban History Review / Revue d'histoire urbaine. Vol. 35, no 1 (2006), p. 3-17.
  • DESJARDINS, Pauline. L'organisation spatiale du corridor du canal de Lachine au 19e siècle. Thèse présentée à la Faculté des études supérieures en vue de l'obtention du grade de Philosophiae Doctor en anthropologie. s.l., Université de Montréal, 1999. 391 p.
  • DESLOGES, Yvon et Alain GELLY. Le canal de Lachine: du tumulte des flots à l'essor industriel et urbain, 1860-1950. Sillery, Septentrion, 2002. 216 p.
  • GELLY, Alain. Vapeur, thermoélectricité et hydroélectricité comme force motrice le long du corridor industriel du canal de Lachine, des années 1850 à la Seconde Guerre mondiale. Université Laval, 2010. 331 p.
  • MCNALLY, Larry. « The Relationship between Transportation and Water Power on the Lachine Canal in the Nineteenth Century ». JARRELL, Richard A., dir. et Arnold E. ROOS, dir. Critical Issues in the History of Canadian Science, Technology and Medicine. Thornhill, HSTC Publications, 1983, p. 76-88.
  • PROVENCHER, Jean. Chronologie du Québec depuis 1534. Quatrième édition mise à jour. Montréal, Boréal, 2017. 400 p.
  • STEVENS, George Roy. Ogilvie, pionniers de la meunerie au Canada, 1801-1951. Montréal, 1951. 72 p.
  • WILLIS, John. « Le Canal de Lachine jusqu'en 1870: origine et fonction d'un canal hydraulique ». s.a. Traditions maritimes au Québec. Québec, Commission des biens culturels du Québec, 1985, p. 471-492.
  • WILLIS, John. The Lachine Canal, 1840-1900 : preliminary report. Ottawa, Parcs Canada, 1983. 191 p.

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