Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Les Iroquoiens du Saint-Laurent accueillent Jacques Cartier à Hochelaga

Type :

Événement

Date :

  • 1535‑10‑02

Période historique :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thème commémoratif :

  • Exploration du territoire

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Synthèse

Le 2 octobre 1535, les Iroquoiens d'Hochelaga, dans l'île de Montréal, accueillent le navigateur français Jacques Cartier et son équipage à proximité de leur village.

En mai 1535, Jacques Cartier quitte la France pour rejoindre le Nouveau Monde. Le but de son deuxième voyage est de pénétrer à l'intérieur du continent pour découvrir le royaume mythique identifié sous le nom de Saguenay où se trouverait de l'or, richesse convoitée par les puissances européennes. Cartier arrive à Terre-Neuve après une traversée de 50 jours, puis remonte le Saint-Laurent jusqu'à Stadaconé (Québec). Sans guide ni interprète, il quitte ce village iroquoien le 19 septembre à bord de l'Émérillon pour poursuivre la remontée du fleuve et atteindre le royaume de Saguenay. Neuf jours plus tard, il doit jeter l'ancre aux battures du lac Saint-Pierre et continuer en barque.

Le 2 octobre 1535, Cartier débarque dans l'île de Montréal. Son point d'arrivée est probablement situé au pied du courant Sainte-Marie, bien que certains historiens le placent plutôt au Sault-au-Récollet. C'est la première fois que des Européens s'aventurent aussi loin dans l'axe du Saint-Laurent. Les Iroquoiens avaient entendu parler de la venue imminente d'étrangers et ont organisé une fête pour accueillir les Français avec des offrandes de toutes sortes. Cartier offre à son tour des articles ménagers aux femmes et des couteaux aux hommes. Les Autochtones lui présentent du même coup des cristaux de quartz et des pièces de cuivre. Sans valeur en Europe, ces métaux ont en revanche une grande signification dans la culture iroquoienne puisqu'ils confèreraient des pouvoirs de guérison à ceux qui les détiennent. Avant de se rendre à Hochelaga, les Français optent pour une nuit de repos à leur point d'accostage. Le lendemain 3 octobre, Cartier s'aventure dans une forêt de chênes sur quelques kilomètres. À mi-chemin, il rencontre un chef iroquoien qui l'invite à suspendre son excursion le temps de livrer un discours. Les Français se font ensuite guider à travers des champs de maïs et arrivent aux portes du village.

Situé au pied de la montagne, cet établissement est entouré d'une palissade en bois d'une hauteur de dix mètres. Selon le récit de voyage de Cartier, on y retrouve une cinquantaine de maisons dont les dimensions atteignent jusqu'à 35 mètres de long et 7 mètres de large. Chaque maison longue héberge plusieurs familles d'une même lignée matriarcale. On estime que la population d'Hochelaga était d'environ 1500 personnes. Lors de sa visite, Cartier fait la connaissance du grand chef (agouhanna) qui lui organise un banquet.

Le court passage de Jacques Cartier au village d'Hochelaga se termine par l'ascension de la montagne qu'il nomme mont Royal. Une fois au sommet, il constate la présence des rapides de Lachine. Cet obstacle naturel freine abruptement ses ambitions initiales. Cartier et son équipage rebroussent chemin le 5 octobre 1535. Ils passent l'hiver à Stadaconé et regagnent la France en 1536.

Cette expédition n'est que la première d'une longue histoire qui mènera les Français loin à l'intérieur du continent nord-américain. Le voyage de Jacques Cartier à Hochelaga est le premier contact connu entre les Français et les Iroquoiens de la région de Montréal. Nonobstant le choc culturel et la barrière linguistique, la rencontre des deux communautés est cordiale. C'est le début de relations en dents de scie dont les enjeux ont encore un écho dans la société québécoise.

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Références

Notices bibliographiques :

  • TREMBLAY, Roland et al. Les Iroquoiens du Saint-Laurent : peuple du maïs. Montréal, Les Éditions de l'Homme / Pointe-à-Callière, Musée d'archéologie et d'histoire de Montréal, 2006. 139 p.
  • ALLAIRE, Bernard. « Jacques Cartier ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/jacques-cartier
  • Bibliothèque et Archives nationales du Québec. La ligne du temps du Québec [En Ligne]. https://numerique.banq.qc.ca/ligne-du-temps
  • GAGNÉ, Michel. « Hochelaga ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/hochelaga
  • MALCHELOSSE, Gérard. « Jacques Cartier va à Hochelaga ». Le cahier des Dix. Vol. 21 (1956), p. 31-53.
  • PENDERGAST, J.F. et Bruce G. TRIGGER. Cartier's Hochelaga and the Dawson Site. Montréal et Londres, McGill-Queen's University Press, 1972. 388 p.
  • PENDERGAST, J.F. « The Confusing Identities Attributed to Stadacona and Hochelaga ». Revue d'études canadiennes. Vol. 32 (1997), p. 149-167.
  • PERRAULT, Claude. « La découverte de Montréal par Jacques Cartier ». Revue d'histoire de l'Amérique française. Vol. 20, no 2 (1966), p. 236-261.
  • TREMBLAY, Roland. « Regards sur le passé : réflexions sur l’identité des habitants de la vallée du Saint-Laurent au XVIe siècle ». Recherches amérindiennes au Québec. Vol. 29, no 1 (1999), p. 41-52.

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