Présentation d'un projet de colonie permanente à Louis XIII par Samuel de Champlain
Type :
Événement
Date :
- 1618
Période historique :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Thème commémoratif :
- Commerce et services
- Défense
- Exploration du territoire
- Gouvernance
- Religion
Personnes associées (2)
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
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Inventorié | -- | ||
Synthèse
En 1618, Samuel de Champlain formule un ambitieux projet pour faire du comptoir qu'est alors Québec une colonie prospère, nommée Ludovica en l'honneur du roi de France Louis XIII.
C'est dans deux mémoires que les ambitions de Champlain sont présentées; le premier à la Chambre de commerce de Paris, orienté vers les perspectives commerciales, et le second au roi. Ces documents s'inscrivent dans un contexte de ralentissement du développement de la colonie. Malgré l'arrivée récente de récollets en 1615 et de la famille Hébert en 1617, les activités du comptoir et de sa population sont entièrement orientées vers le commerce. La prédominance de cette activité s'explique par le fait que la colonie est administrée par une compagnie commerciale, la Compagnie de Rouen et de Saint-Malo, qui poursuit un objectif de rentabilité.
Le mémoire présenté au roi expose les premières étapes d'un projet d'occupation du territoire qui doit, à terme, s'étendre à l'ensemble de la vallée du Saint-Laurent et assurer l'autonomie de l'entreprise. Des forts sont prévus à Pointe-Lévy, Tadoussac et sur le Cap-Diamant afin de contrer les ambitions territoriales des Anglais et Néerlandais dans la région. Il prévoit aussi convertir les comptoirs de Québec et de Tadoussac en ville, en plus d'évoquer le peuplement des territoires des villes de Trois-Rivières et Montréal. Pour y arriver, il demande le passage de 300 familles en Nouvelle-France. Peuplée et bien défendue, la colonie projetée serait aussi prospère puisque Champlain prévoit des activités commerciales variées et fructueuses pour complémenter le commerce des fourrures, presque unique source de revenus au moment où il élabore le mémoire. Enfin, tout cela offrirait des ressources suffisantes aux ¿uvres missionnaires afin d'appuyer leur entreprise de conversion des peuples autochtones. Enfin, la colonie serait un passage obligé du commerce avec l'Asie puisque Champlain compte toujours trouver une voie vers ce continent très convoité. Ce projet ambitieux a comme principal objectif d'augmenter la participation du pouvoir royal et des marchands dans l'entreprise menée par Champlain.
Intrigués, le roi et la Chambre de commerce donnent à Champlain et son projet leur approbation. Néanmoins, peu de mesures concrètes accompagnent l'assentiment de ce programme qui reste dans l'essentiel lettre morte. Il faut attendre jusqu'en 1663, avec l'intégration de la colonie dans le gouvernement royal, pour voir se concrétiser les orientations élaborées par Champlain.
Références
Notices bibliographiques :
- D'AVIGNON, Mathieu. Champlain et les fondateurs oubliés: les figures du père et le mythe de la fondation. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2008. 540 p.
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- HAVARD, Gilles et Cécile VIDAL. Histoire de l'Amérique française. Paris, Flammarion, 2005. 863 p.
- LITALIEN, Raymonde et Denis VAUGEOIS. Champlain : la naissance de l'Amérique française. Québec/Paris, Les éditions du Septentrion/Nouveau Monde éditions, 2004. 397 p.
- PROVENCHER, Jean. Chronologie du Québec depuis 1534. Quatrième édition mise à jour. Montréal, Boréal, 2017. 400 p.
- SÉGUIN, Maurice K. Samuel de Champlain : l'entrepreneur et le rêveur. Québec, Septentrion, 2008. 380 p.
- TRUDEL, Marcel. « Champlain, Samuel de ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/