Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Boutroue d'Aubigny, Claude de

Type :

Personne

Autre(s) nom(s) :

  • Bouteroue, Claude de
  • Bouteroue d'Aubigny, Claude de

Date :

  • 1615‑07‑09 – vers 1678

Occupation :

  • Avocat
  • Intendant
  • Juge
  • Économiste

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Personnage historique Ministre de la Culture et des Communications 2013-09-12
 
Inventorié --
 

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Synthèse

Né le 9 juillet 1615 en France, Claude de Boutroue (Bouteroue) d'Aubigny est le fils de Claude de Boutroue, procureur au Parlement de Paris, et de Claude Rolland.

Après avoir effectué des études en droit, Boutroue d'Aubigny pratique le métier d'avocat. De 1634 à 1654, il travaille pour le Parlement de Paris et plaide notamment aux requêtes du Palais et à la Cour des aides. En 1654, alors qu'il est aussi premier marguiller de la paroisse de Saint-Josse, il achète une charge de conseiller à la Cour des monnaies. Numismate, il étudie les monnaies de France et tente de contrecarrer leur contrefaçon.

En 1668, Boutroue d'Aubigny est convoqué par Jean-Baptiste Colbert pour remplacer Jean Talon à titre d'intendant de la Nouvelle-France. Dans ses nouvelles fonctions, il doit, entre autres, stimuler le défrichement des terres par les habitants et s'assurer de l'augmentation de la population, notamment par une politique d'incitation au mariage précoce. Spécialiste des questions financières, il a la responsabilité de développer le secteur manufacturier, le commerce maritime, les pêcheries et possiblement le secteur minier.

Boutroue d'Aubigny reçoit aussi la tâche d'enquêter sur les avantages et les inconvénients de la vente d'eau-de-vie aux Autochtones, interdite jusqu'alors par un arrêt royal. Il fait adopter par le Conseil souverain en 1668 une ordonnance permettant, avec peu de réserve, la vente d'alcool aux peuples autochtones. Constatant les effets pervers de la consommation d'eau-de-vie chez les Autochtones, l'intendant prohibe, un an plus tard, la vente d'alcool dans les villages autochtones.

Au printemps 1669, Boutroue d'Aubigny est rappelé en France. Il demeure dans la colonie jusqu'au retour de Talon en 1670, mais c'est le secrétaire de ce dernier, Jean-Baptiste Patoulet, qui dirige les affaires courantes pendant l'intérim.

En 1671, Boutroue d'Aubigny est lieutenant général civil et criminel à l'amirauté de Dunkerque, fonction qu'il occupe jusqu'à sa mort.

Il a publié Recherches curieuses des monnayes de France... (1666).

Il est décédé en France vers 1678.

Il avait épousé, en 1644, Marie Lescot, fille de François Lescot, marchand drapier, et de Marie Lescot.

Ce personnage historique a été désigné par le ministre de la Culture et des Communications le 12 septembre 2013.

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Intérêt patrimonial

Ce personnage historique est désigné, avec les autres intendants de la Nouvelle-France, pour les motifs suivants:

Avec l'instauration d'une province royale, une nouvelle figure d'autorité fait son entrée dans la colonie. Nommé en 1663, mais présent sur le territoire seulement à partir de 1665, l'intendant de la Nouvelle-France dispose de pouvoirs étendus. Figurant hiérarchiquement au second rang derrière le gouverneur, l'intendant n'en occupe pas moins un rôle central dans la direction des affaires coloniales. Le premier à en assumer pleinement la charge est Jean Talon. Responsable de l'administration civile, l'intendant s'occupe de la justice, de la police et des finances. Premier officier de justice, il peut délibérer à la fois sur des causes civiles et criminelles et préside de facto le Conseil souverain. Chargé de la police, il s'affaire à maintenir l'ordre public et à développer le réseau routier. En tant que financier, il détient les cordons de la bourse : de sa gestion du budget dépend le bon fonctionnement de l'administration. Le régime de l'intendance prend fin en 1760 avec la Conquête britannique et le départ de son dernier titulaire, François Bigot.

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Références

Notices bibliographiques :

  • CAMPEAU, Lucien. « Mgr de Laval et le Conseil souverain ». Revue d'histoire de l'Amérique française. Vol. 27, no 3 (1973), p. 323-359.
  • DUBÉ, Jean-Claude. Les intendants de la Nouvelle-France. Montréal, Fides, 1984. 327 p.
  • DUBÉ, Jean-Claude. « Les intendants de la Nouvelle-France et la République des Lettres ». Revue d'histoire de l'Amérique française. Vol. 29, no 1 (1975), p. 31-48.
  • ECCLES, William John. « BOUTROUE D'AUBIGNY, CLAUDE DE ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada
  • Législature de Québec. Jugements et délibérations du Conseil souverain de la Nouvelle-France. Québec, Imprimerie A. Côté et cie, 1885. 1084 p.
  • OUELLET, Marie-Eve. Le métier d'intendant en France et en Nouvelle-France au XVIIIe siècle. Québec, Septentrion, 2018. 392 p.
  • TRUDEL, Marcel. Histoire de la Nouvelle-France. La seigneurie de la Compagnie des Indes occidentales, 1663-1674. Montréal, Fides, 1997. 895 p.

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