Arrivée de la Société des vingt-et-un au Saguenay
Type :
Événement
Autre(s) nom(s) :
- Les Entrepreneurs des bois dans et sur le Territoire du Saguenay
- Société des 21
- Société des Pinières du Saguenay
Date :
- 1837‑06‑11
Période historique :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Thème commémoratif :
- Exploitation des ressources naturelles
- Exploration du territoire
- Groupes sociaux
Patrimoine immobilier associé (1)
Patrimoine mobilier associé (1)
Événements associés (1)
Personnes associées (2)
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Désignation | Événement historique | Ministre de la Culture et des Communications | 2013-06-06 |
Statuts antérieurs
|
|||
Inventorié | -- | ||
Synthèse
En 1837, un groupe d'hommes de La Malbaie s'associe pour former une société d'exploitation forestière au Saguenay. Leur incursion sur un territoire jusque là fermé à la colonisation est considérée comme l'événement ayant permis le développement et l'implantation de colons dans la région.
Durant la première moitié du XIXe siècle, les raisons abondent pour coloniser les territoires peu exploités du Bas-Canada. D'une part, les terres de la vallée du Saint-Laurent sont surpeuplées. D'autre part, le blocus continental mis en place au cours des guerres napoléoniennes force le Royaume-Uni à se tourner vers ses colonies nord-américaines pour s'approvisionner en bois. L'impulsion impériale pousse alors les investisseurs à développer l'industrie forestière en encourageant la marche colonisatrice vers des territoires neufs.
Dans ces circonstances et face aux demandes populaires pour l'ouverture de nouvelles régions, l'Assemblée législative du Bas-Canada mandate, en 1828, une commission chargée de se renseigner sur le potentiel du territoire du Saguenay pour la colonisation. Le rapport des commissaires est clair : le sol du Saguenay est extrêmement fertile, le climat est propice à l'établissement de colons et la région regorge de forêts variées. À la suite de ce rapport, des pétitions sont signées dans Charlevoix, en 1829 et en 1835, afin que le Saguenay soit ouvert à la colonisation. Malgré les 250 signatures recueillies pour la première et les 1 800 pour la seconde, ces pétitions restent lettre morte.
Le principal obstacle au peuplement du Saguenay provient du monopole exercé par la Compagnie de la Baie d'Hudson. Détentrice des droits d'exploitation forestière de la région, elle ne souhaite pas que des colons s'y installent. En 1836, l'entreprise tente, sans succès, de mener elle-même les opérations. Devant cet échec, elle se résigne finalement, en 1837, à vendre sa licence à un groupe d'habitants de La Malbaie, à condition que ceux-ci consentent à limiter leurs activités à la coupe de bois. Sous le nom de la Société des Pinières du Saguenay, communément appelée la Société des vingt-et-un, ces habitants s'associent pour réunir le capital nécessaire à l'entreprise. La société est d'abord composée de 21 actionnaires, regroupés par Alexis Tremblay dit Picoté et représentés par Thomas Simard.
En 1838, la Société des vingt-et-un s'entend avec William Price, auprès de qui elle s'approvisionne en matériel et vend son bois. Ce dernier pourrait d'ailleurs être à la source de la création du regroupement. Au printemps, une équipe de 27 hommes dépêchés par la société s'installent notamment à L'Anse-Saint-Jean et à La Grande Baie, à compter du 11 juin. Rejoints progressivement par de nouvelles recrues, les sociétaires s'établissent à divers endroits où ils érigent neuf moulins à scie. Ce ne sont pas tous les associés qui participent à l'expédition; plusieurs d'entre eux ne viennent même jamais au Saguenay et leur contribution à l'entreprise n'est que pécuniaire.
De 1838 à 1842, malgré les limitations imposées par la Compagnie de la Baie d'Hudson, des engagés de la Société des vingt-et-un et leur famille se mettent à défricher des terres et à s'y installer. Les efforts de la compagnie pour les déloger s'avèrent vains. En 1842, lors du renouvellement du bail de la Compagnie de la Baie d'Hudson pour l'exploitation du Saguenay, le gouvernement modifie les termes du contrat et place les terres agricoles aux enchères, ce qui met un terme à la clandestinité des colons. La colonisation de ces territoires neufs est dorénavant permise. C'est donc l'arrivée de la Société des vingt-et-un qui érode la résistance à la colonisation et marque le début des établissements permanents dans le Saguenay. Aux prises avec des difficultés financières, la société est dissoute en 1843, après que les actifs aient été vendus à William Price and Company.
Cet événement historique a été désigné par le ministre de la Culture et des Communications le 6 juin 2013.
Intérêt patrimonial
Cet événement historique est désigné pour les motifs suivants:
L'arrivée de la Société des Vingt-et-Un au Saguenay est un événement déterminant pour la colonisation et le développement de cette région. Formée en 1837 par un groupe d'habitants de La Malbaie, la Société des Vingt-et-Un obtient une licence de coupe de bois de la Compagnie de la Baie d'Hudson, qui est alors détentrice d'un monopole d'exploitation de la région. À compter du 11 juin 1838, les colons dépêchés par la société s'installent notamment à L'Anse-Saint-Jean et à La Grande Baie. Au cours des années suivantes, malgré les limitations imposées par la Compagnie de la Baie d'Hudson, de nouveaux engagés s'établissent dans la région et défrichent les terres. En 1842, lors du renouvellement du bail de la Compagnie de la Baie d'Hudson pour l'exploitation du Saguenay, le gouvernement du Canada-Uni modifie les termes du contrat et place les terres agricoles aux enchères, ce qui met un terme à la clandestinité des colons. C'est donc l'arrivée de la Société des Vingt et Un qui a érodé la résistance à la colonisation et marqué la naissance de plusieurs villes et villages du Saguenay¿Lac-Saint-Jean.
Références
Notices bibliographiques :
- BOUCHARD, Gérard, Yolande LAVOIE et Christian POUYEZ. Les Saguenayens : introduction à l'histoire des populations du Saguenay, XVIe-XXe siècles. Sillery, Presses de l'Université du Québec, 1983. 386 p.
- BOUCHARD, Russel. Histoire de Chicoutimi. Chicoutimi-Nord, 1992. 241 p.
- GIRARD, Camil et Normand PERRON. Histoire du Saguenay-Lac Saint-Jean. Les Régions du Québec, 2. Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1989. 665 p.
- TREMBLAY, Éric. « La Société des Vingt-et-Un et la colonisation du Saguenay-Lac-Saint-Jean ». Histoire Québec. Vol. 19, no 1 (2013), p. 13-15.
- TREMBLAY, Victor. Histoire du Saguenay - Depuis les origines jusqu'à 1870. Chicoutimi, La librarie régionale inc., 1968. 463 p.