Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Association des frères-chasseurs

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Synthèse

Constituée en 1838, l'Association des frères-chasseurs est une organisation paramilitaire secrète dont la fondation s'inscrit dans le contexte des rebellions de 1837-1838. Elle a pour objectif de structurer les forces rebelles pour mener à bien leur tentative d'invasion du Bas-Canada.

En 1837, à la suite de l'échec des mouvements insurrectionnels du Bas-Canada, des centaines de patriotes trouvent refuge aux États-Unis. Le docteur Robert Nelson, partisan d'une prompte réaction militaire, est choisi pour prendre le commandement des patriotes exilés et organiser l'invasion du Bas-Canada. Une première incursion, en février 1838, est rapidement interceptée par les Britanniques et repoussée vers la frontière américaine. Cette déroute force les chefs patriotes à reconnaître les problèmes qui ont contribué à cette défaite, notamment l'absence de structures organisationnelles et la fuite d'informations sensibles. Pour y remédier, les chefs du mouvement, dont Robert Nelson, François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier et Édouard-Élisée Mailhot, mettent sur pied, vers le printemps 1838, l'Association des frères-chasseurs, dont le centre nerveux est établi à Saint-Albans au Vermont. Les frères-chasseurs entretiennent une correspondance fournie avec les rebelles du Haut-Canada, organisés de façon similaire autour de William Lyon Mackenzie, afin de coordonner leurs opérations.

L'Association des frères-chasseurs est constituée sur le modèle d'une armée. Au sommet se trouve le grand commandeur, Robert Nelson. Celui-ci est assisté par deux généraux, ou grands aigles. Une centaine d'hommes répondent au commandement de colonels de division, les aigles. Ces divisions sont partagées entre deux capitaines, les castors, qui supervisent chacun cinq caporaux, les raquettes, commandant eux-mêmes neuf soldats, les chasseurs. Les membres des frères-chasseurs prêtent un serment d'allégeance selon lequel ils s'engagent entre autres à préserver les secrets de l'Association.

En septembre 1838, les frères-chasseurs sont répartis entre plus de 35 loges situées surtout dans la région de Montréal, bien qu'on trouve des loges jusqu'à Montmagny. Pendant les deux mois qui suivent, l'activité et le recrutement des chasseurs s'intensifient. En novembre, différents témoins de l'époque estiment que l'organisation compte entre 40 000 et 200 000 personnes.

Le 3 novembre, le plan d'invasion du Bas-Canada est mis en branle. Presque au même moment où les rebelles du Haut-Canada lancent une offensive, Nelson traverse de nouveau la frontière et installe son quartier général à Napierville où doivent se rejoindre l'essentiel des frères-chasseurs. Simultanément, les patriotes déjà au pays, commandés par le grand aigle Édouard-Élisée Mailhot, doivent se réunir à Saint-Ours et tenter de prendre le contrôle du fort Sorel.

Le plan d'invasion du Bas-Canada éprouve des ratés de toute part. Le 9 novembre, les forces de Nelson sont vaincues par des volontaires royalistes et des soldats réguliers lors de la bataille d'Odelltown. Quelques jours plus tard, les patriotes de Mailhot, n'ayant pu remplir leur objectif, se dispersent. Ces deux échecs s'inscrivent dans une série de défaites qui provoque vraisemblablement la fin des activités des frères-chasseurs au Bas-Canada, consacre la fin des mobilisations armées des patriotes et constitue le dernier épisode militaire des rebellions de 1837-1838.

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Références

Notices bibliographiques :

  • AUBIN, Georges et Marcel RHEAULT. Médecins et patriotes. Québec, Septentrion, 2006. 350 p.
  • CAZZANIGA, Gian Mario. Frères chasseurs, brother hunters - Une histoire méconnue de charbonnerie canadienne et les églises chrétiennes et la franc-maçonnerie. Québec, Les presses de l'université Laval, 2008. 63 p.
  • DROUIN, François. « La république de 1838 ». Cap-aux-Diamants : la revue d'histoire du Québec. No 53 (1998), p. 14-16.
  • KINCHEN, Oscar A. The Rise and Fall of the Patriot Hunters. New York, Bookman Associates, 1956. 150 p.
  • MORIN, Victor. « La "république canadienne" de 1838 ». Revue d'histoire de l'amérique française. Vol. 2, no 4 (1949), p. 483-512.
  • MORTON, Desmond. Une histoire militaire du Canada, 1608-1991. Sillery, Les Éditions du Septentrion, 1992. 414 p.
  • s.a. Les Patriotes de 1837 à 1838 [En Ligne]. http://www.1837.qc.ca

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