Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Reford, Elsie

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Personnage historique Ministre de la Culture et des Communications 2024-03-08

Statuts antérieurs

  • Proposition de statut national, 2023-03-06
 
Inventorié --
 

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Synthèse

Née Mary Elsie Stephen Meighen le 22 janvier 1872 à Perth, en Ontario, Elsie Reford est la fille de Robert Meighen, président de la Lake of the Woods Milling Company, et d'Elsie Stephen.

Elsie Meighen s'installe à Montréal avec ses parents en 1882. Faisant partie de la grande bourgeoisie d'affaires, elle est initiée très tôt aux arts et à la musique. En 1890, elle part pour l'Europe et séjourne notamment dans les villes de Dresde et de Paris. Elle y apprend les rudiments des langues française et allemande, en plus d'y parfaire son apprentissage du violon et du piano.

De retour à Montréal, Elsie Meighen épouse l'homme d'affaires Robert Wilson Reford. Elle se consacre alors à plusieurs activités philanthropiques et charitables. Elle est notamment administratrice du comité de direction du Montreal Maternity Hospital, de 1898 à 1913, et directrice de ce comité à compter de 1908. Cherchant à promouvoir la place des femmes dans les débats publics et à ce qu'elles puissent être informées de l'actualité nationale et internationale, elle cofonde en 1907 le Women's Canadian Club de Montréal, un équivalent des Canadian Clubs qui sont réservés aux hommes. Elle fréquente des gens de lettres et de science, des industriels, des diplomates et s'entretient avec des hommes politiques, dont Lord Grey, le gouverneur général du Canada. Elle lui vient notamment en aide pour trouver le financement des fêtes du Tricentenaire de Québec, qui est célébré en 1908.

Pendant la Première Guerre mondiale, Elsie Reford rejoint ses fils en Angleterre, où elle agit comme traductrice pour le gouvernement britannique. À son retour à Montréal, elle soutient publiquement la conscription et prononce des discours pour inciter les femmes à utiliser leur droit de vote nouvellement acquis pour appuyer le Parti conservateur de son cousin, Arthur Meighen.

À l'instar de plusieurs membres de la grande bourgeoisie montréalaise, Elsie Reford passe ses étés en campagne et s'adonne à plusieurs activités de plein air comme la chasse, l'équitation et la pêche au saumon. Elle pratique ces dernières en Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent, notamment au domaine de Grand-Métis, qui appartient à son oncle, l'homme d'affaires George Stephen (Lord Mount Stephen). En 1918, Stephen fait don de sa propriété à sa nièce.

Forcée de réduire ses activités sportives en raison d'un problème de santé, Elsie Reford se consacre à l'embellissement de son domaine de Grand-Métis à compter de 1926. Sans formation en aménagement paysager, elle utilise comme guide les ouvrages de Gertrude Jekyll et de William Robinson, notamment The English Flower Garden. Pendant plus d'une trentaine d'années, avec l'aide d'une main-d'œuvre locale, elle aménage sur son domaine des jardins d'inspiration anglaise, en y faisant coexister des plantes autant indigènes qu'exotiques, comme des pavots bleus du Tibet, des lys et des gentianes. Ce domaine sera plus tard connu sous le nom des Jardins de Métis.

Elle publie des articles dans les revues Royal Horticultural Society et North American Lily Society. Elle y communique notamment les résultats de ses essais d'acclimatation de différentes plantes dans un climat nordique.

Elle est décédée à Montréal le 8 novembre 1967. Elle est inhumée dans le cimetière Mont-Royal, à Montréal.

Elle avait épousé, à Montréal, en 1894, Robert Wilson Reford, héritier de la Robert Reford Compagny Limited, fils de Robert Reford et de Katherine Drummond.

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Intérêt patrimonial

Ce personnage historique est désigné pour les motifs suivants:

« Elsie Reford a contribué de manière remarquable à l'histoire des grands jardins et à l'avancement des savoirs horticoles au Québec, notamment en tant que conceptrice des Jardins de Métis, qu'elle a élaborés de 1926 à 1958 dans son domaine de Grand-Métis. Malgré des conditions climatiques difficiles, elle y a conçu, aménagé et entretenu, avec l'aide d'une main-d'œuvre locale, de vastes jardins d'inspiration anglaise, qui sont aujourd'hui reconnus comme une véritable prouesse horticole. Elle y a aussi cultivé des espèces rares et fragiles, tant indigènes qu'étrangères, formant ainsi l'une des plus importantes collections de végétaux du Québec. De plus, elle a publié plusieurs articles dans des revues spécialisées en horticulture, ce qui participe à la reconnaissance dont elle jouit encore aujourd'hui.

Elsie Reford est également reconnue pour son engagement dans la défense des droits des femmes ainsi que pour ses activités philanthropiques et politiques. Elle a notamment cofondé en 1907 le Women's Canadian Club à Montréal, l'équivalent des Canadian Clubs qui étaient jusqu'alors réservés aux hommes, afin d'informer les femmes sur les enjeux de l'actualité et de promouvoir leur participation aux débats publics. Elle a contribué à trouver le financement des fêtes du tricentenaire de Québec et a prononcé des discours pour soutenir la conscription et des candidatures politiques. Elle s'est aussi investie, de 1898 à 1913, dans la santé maternelle et infantile en œuvrant pour le Montreal Maternity Hospital. »

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Références

Notices bibliographiques :

  • BLAIN, Dominique. Elsie; une œuvre-hommage de Dominique Blain. Rimouski, Musée Régional de Rimouski, 2006. 95 p.
  • GILL, Pauline. Une Bourgeoise d'exception : la femme derrière les Jardins de Métis : Roman. Montréal, Québec Amérique, 2019. s.p.
  • HÉBERT, Karine. « Elsie Reford ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/
  • HÉBERT, Karine. « Elsie Reford, une bourgeoise montréalaise et métissienne ». Revue d’histoire de l’Amérique française. Vol. 63 (2009), p. 276-303.
  • JASMIN, Hélène. Elsie Reford; La grande dame des Jardins de Métis. Saint-Jean-sur-Richelieu, Lidec Inc., 2015. 61 p.
  • JASMIN, Hélène. Les saisons d’Elsie : recueil des jours. s.l. La belle Amérique, 2018. s.p.
  • Les amis des Jardins de Métis. Elsie Vue par. s.l. Éditions Umanium, 2018. 167 p.
  • Les Jardins de Métis. Elsie Reford; 150 objets de passion. s.l. Éditions Umanium, 2022. 351 p.
  • REFORD, Alexander. « Elsie Reford-Un Jardin de lys dans le Bas-Saint-Laurent ». Cahier de l’Estuaire (2002), p. 21-28.
  • REFORD, Alexander. Les Jardins de Métis : le paradis d'Elsie Reford. Montréal, Éditions de l'Homme, 2004. 177 p.
  • WILLIAMS, Ron. Architecture de Paysage Du Canada. Montréal, Presse de l’université de Montréal, 2014. s.p.
  • s.a. « Histoire- Elsie Reford ». s.a. Jardins de Métis- Reford Gardens [En ligne]. http://www.jardinsdemetis.com/francais/jardins/histoire-elsie-reford.php
  • s.a. « Les Jardins de Métis ». s.a. Série documentaire Histoires oubliées [En ligne]. http://www.histoiresoubliees.ca/article/les-jardins-de-metis

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