Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Bâton de bedeau

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Date :

  • vers 1820 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Arts décoratifs > Orfèvrerie
  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet de procession

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Personnes associées (1)

Images

Description

Le bâton de bedeau est un objet de cérémonie lié au culte catholique. Il est constitué d'une baguette d'acajou couverte d'un vernis légèrement pigmenté. Une face de la baguette est plane, l'autre est cintrée. Des ferrures en argent ornent les extrémités de la baguette, complétée par une ferrure médiane. Ces ferrures présentent des motifs gravés simples en bordure. Une croix et deux clous sont gravés sur le côté plat de la ferrure médiane. Une des extrémités du bâton est couronnée d'une fleur de lys en argent. Le bâton mesure 125,5 cm de hauteur, 4,5 cm de largeur, et 1,5 cm d'épaisseur. Il pèse 388,51 g. La pièce ne présente aucun poinçon.

Le bien est classé objet patrimonial.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec

Dimensions :

  • Poids : 388,51 gramme(s)

Matériaux :

  • Bois (Acajou)
  • Métal (Argent)

Technique de fabrication :

  • Verni

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2022-06-16
Prise d'effet : 2021-12-18

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2021-12-09
 
Inventorié --
 

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Valeur patrimoniale

Le bâton de bedeau présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. L'objet témoigne de l'histoire de la paroisse de Saint-Michel. Érigée canoniquement en 1678, elle figure parmi les 10 premières paroisses créées sur le territoire québécois. Tout au long de son histoire, la fabrique fait affaire avec des artistes de renom pour doter l'église de biens mobiliers liés aux célébrations religieuses. À partir de 1806, après l'incendie de la deuxième église paroissiale, Laurent Amiot se voit confier la réalisation de plusieurs pièces d'orfèvrerie. Il réalise vers 1820 un bâton de bedeau orné de 3 ferrures en argent. Transféré dans les différentes églises qui se sont succédé, le bâton fait toujours partie du trésor d'orfèvrerie de la paroisse de Saint-Michel.

Le bâton de bedeau présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. L'objet témoigne de l'importance et de la diversité de la production de Laurent Amiot. Né à Québec, Amiot y commence son apprentissage avant d'aller se perfectionner à Paris. À son retour au pays en 1787, il ouvre un atelier où il répond aux commandes de maintes paroisses du Bas-Canada. Amiot contribue au renouvellement du vocabulaire de l'orfèvrerie au Québec en y introduisant notamment l'esthétique épurée du style Louis XVI et celle du néoclassicisme anglais. Le bâton de bedeau qu'il a conçu pour la fabrique de Saint-Michel est raffiné. Il est composé d'une baguette en acajou doté de trois ferrures en argent. Elles sont décorées de motifs gravés en traits formant des lignes droites ou ondulées. La ferrure médiane présente également une croix gravée selon la même technique. Elle est flanquée de deux clous.

Source: Ministère de la Culture et des Communications, 2022.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du bâton de bedeau liés à ses valeurs historique, artistique et ethnologique comprennent, notamment :
son volume, dont la baguette présentant une face plane et une face cintrée et ornée de 3 ferrures; la hauteur totale de 125,5 cm, la largeur de 4,5 cm et l'épaisseur de 1,5 cm;
- ses matériaux, dont l'argent et le bois d'acajou couvert d'un vernis légèrement pigmenté;
- les éléments ornementaux, dont les motifs gravés en traits formant des lignes droites ou ondulées, la croix gravée flanquée de deux clous, ainsi que la fleur de lys moulée couronnant l'une des extrémités.

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Informations historiques

Le bâton de bedeau est fabriqué pour la paroisse de Saint-Michel-de-Bellechasse, érigée canoniquement en 1678. Plusieurs lieux de culte se succèdent à l'emplacement du noyau religieux. La deuxième église de l'endroit est détruite par un incendie le 13 juin 1806. Les autorités paroissiales décident de reconstruire aussitôt un nouveau lieu de culte à partir des murs subsistants. La masse d'argent provenant des vases sacrés fondus lors de l'incendie est récupérée et confiée à Laurent Amiot (1764-1839) pour réaliser deux ciboires et un ostensoir. Dans les années subséquentes, l'orfèvre réalise plusieurs autres oeuvres pour la même paroisse, dont le bâton de bedeau.

Né à Québec, Amiot apprend d'abord son métier auprès de son frère aîné Jean Nicolas Amiot (1750-1821). Il poursuit sa formation à Paris durant cinq ans. À son retour à Québec en 1787, il installe sa boutique sur la rue de la Montagne, où sont établis quelques autres orfèvres. Dès lors, ses oeuvres, inspirées des courants artistiques européens en vogue, ont un succès et une influence considérables. Amiot renouvelle le langage de l'orfèvrerie au Québec en y introduisant notamment l'esthétique épurée du style Louis XVI et celle du néoclassicisme anglais.

Bien qu'Amiot ait produit plusieurs bâtons de bedeau au cours de sa carrière, celui de l'église de Saint-Michel-de-Bellechasse serait l'un des seuls exemplaires subsistants qui puissent lui être attribués avec certitude. L'oeuvre ne porte pas de poinçon, mais la fleur de lys qui couronne le bâton présente plusieurs similitudes avec d'autres fleurs de lys réalisées par l'orfèvre, notamment sur des croix de procession.

Le bâton de bedeau est utilisé comme objet de cérémonie dans l'église de Saint-Michel-de-Bellechasse à partir de 1820 environ. L'objet fait partie du costume du bedeau, le responsable du maintien de l'ordre et de la tranquillité dans l'église. Il tenait souvent en main une baguette, destinée à l'origine à l'aider dans ses fonctions de serre-file et de maintien de l'ordre, mais devenue au fil de temps une représentation symbolique de son autorité. La baguette, parfois plus massive ou plus ornée, prend aussi le nom de bâton, de verge ou de masse de bedeau.

La troisième église de Saint-Michel-de-Bellechasse est remplacée par un nouveau lieu de culte à partir de 1857. Ce dernier est également détruit par un incendie en 1872. Le bâton de bedeau est sauvegardé et transféré dans l'église actuelle consacrée en 1873. L'usage de l'objet tombe en désuétude au cours du XXe siècle, mais est tout de même conservé.

Le bâton est modifié à une date inconnue, alors que la ferrure médiane est placée plus haut qu'à l'origine pour dissimuler une fracture dans la baguette.

L'objet a été exposé à quelques reprises, notamment en 2018, au Musée des beaux-arts du Canada, dans une exposition consacrée à l'oeuvre de Laurent Amiot.

Le bâton de bedeau est classé objet patrimonial en 2022.

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