Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Tabernacle du maître-autel

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Lanaudière

Date :

  • 1755 – 1760 (Production)
  • 1769 – 1770 (Dorure)
  • vers 1787 (Déménagement)
  • 1824 (Modification ou transformation de l'objet)
  • 1852 (Restauration)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Meuble lié à l'Eucharistie

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Groupes associés (1)

Personnes associées (2)

Description

Le tabernacle du maître-autel de l'église de Sainte-Geneviève-de-Berthier est une pièce de mobilier liturgique liée à la célébration de l'eucharistie. Fabriqué entre 1755 et 1760, il est fait de bois de pin sculpté, peint et bronzé. Il présente une hauteur de 168 cm, une largeur de 289 cm et une profondeur de 75 cm. Il est doté de deux gradins, dont les prédelles sont ornées de motifs végétaux. Le premier gradin est décoré de feuilles d'acanthe, de volutes et de coquilles, et le deuxième, de pampres et de fruits. La porte de la réserve eucharistique, cintrée et entourée d'une moulure à motif végétal, est ornée d'un relief de ciboire sous un pavillon. Les montants de la réserve sont décorés de grandes volutes et de motifs végétaux. À l'étage de l'ordre, le stylobate, à ressauts, est dénué d'ornements. Dix colonnettes et six pilastres, cannelés et d'ordre composite, rythment l'étage qui est délimité par deux ailerons. Sur chacune des deux ailes se trouve une statuette logée dans une niche cintrée, entourée d'une moulure végétale et d'une guirlande fleurie. Celle de gauche représente saint Joseph et celle de droite, la Vierge. Quatre panneaux sculptés occupent l'espace entre les niches latérales et l'armoire de l'ostensoir. Ceux sur les ailes représentent des vignes et ceux sur les flancs de l'armoire, des feuilles d'acanthe. Le centre de l'étage est occupé par l'armoire de l'ostensoir, dont la porte cintrée est ornée d'un relief représentant cet objet liturgique. L'entablement suit le profil de mouluration de l'étage et est surmonté d'un entrelacs ajouré. L'étage du couronnement est composé de deux grands reliquaires doubles formés de volutes et de formes végétales, ainsi que d'un couronnement carré, orné d'une corbeille tressée emplie de fleurs et encadrée de volutes. Un crucifix est déposé sur le faîte du meuble liturgique.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Trois-Rivières

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 168 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 289,5 centimètre(s)
  • Profondeur (Mesurée / intégral) : 75 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Pin)
  • Verre
  • Métal

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Doré
  • Peint
  • Scié
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Ailerons enroulés
  • Arbesques
  • Christ
  • Chutes végétales
  • Ciboire
  • Fleurs
  • Ordre composite
  • Ostensoir
  • Rinceaux
  • Vierge
  • Vignes

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le tabernacle du maître-autel de l'église de Sainte-Geneviève-de-Berthier est réalisé pour la paroisse du même nom par Gilles Bolvin (1710 - 1766).

Les registres s'ouvrent en 1727. La paroisse de Sainte-Geneviève est alors desservie comme mission jusqu'à la nomination du premier curé, en 1745. La première église est construite entre 1745 et 1752 : c'est pour ce lieu de culte que Bolvin réalise le tabernacle entre 1755 et 1760.

Gilles Bolvin, né à Saint-Nicolas d'Avennes en 1710, arrive en Nouvelle-France vers 1729, déjà initié aux arts de la sculpture. Au cours de sa carrière, il est principalement actif dans la région de Trois-Rivières. Il sculpte des meubles liturgiques présentant un foisonnement de motifs décoratifs de fleurs, d'entrelacs et de festons. Il se fait connaître vers 1734 avec la réalisation du décor intérieur de l'église trifluvienne de l'Immaculée-Conception, dont il devient marguiller responsable cinq ans plus tard. Il est très actif au cours des années suivantes, concevant entre autres les tabernacles de l'église de Sainte-Famille de Boucherville (1745 - 1750) et le retable de Sainte-Anne-de-la-Pérade. Le tabernacle de Sainte-Geneviève-de-Berthier est réalisé vers la fin de sa carrière : pour ce faire, l'artiste s'inspire d'une commande précédente, soit le tabernacle de Bécancour (vers 1755), et reprend plusieurs motifs qu'il avait utilisés pour le tabernacle de Lachenaie (1737). Il prévoit aussi, à l'origine, de larges consoles sur le gradin supérieur pour y déposer deux anges agenouillés. Toutefois, l'artiste ne peut pas mener son contrat à terme, puisqu'il décède, insolvable, en 1766. La fabrique de Sainte-Geneviève perd les 2 000 livres qu'elle lui avait avancées au début du contrat.

Le tabernacle du maître-autel est envoyé à Québec en 1769-1770 pour se faire dorer par les « soeurs religieuses », tel qu'il est inscrit dans les registres de la paroisse. Si l'on se fie aux montants impliqués, il est vraisemblable qu'il s'agisse des Augustines de l'Hôpital général de Québec. En effet, ces dernières enregistrent des montants d'ouvrage de « dorerie » correspondant sensiblement à la dépense de la paroisse pour la dorure du tabernacle, au contraire des Ursulines qui ne reçoivent que de très petits montants en 1769-1770 pour de la dorure.

Une deuxième église est érigée de 1782 à 1787, dans laquelle est réinstallé le maître-autel de Bolvin.

En 1821, la fabrique de Sainte-Geneviève-de-Berthier engage Amable Gauthier (1792 - 1873) et Alexis Milette (1793 - 1869), sculpteurs formés à l'atelier des Écores par Louis Quévillon (1749 - 1823), afin de réaliser le décor intérieur du nouveau lieu de culte. Ce chantier s'étirera sur une quinzaine d'années. Enchâssé dans un lieu au décor devenu plus imposant, le tabernacle du maître-autel est modifié par Gauthier en 1824. Le premier gradin de ce rare tabernacle à trois gradins est alors retiré et le couronnement est simplifié afin de laisser de l'espace au tableau du choeur. Les ailes sont repoussées vers l'extérieur afin de remplir l'espace entre les colonnes du nouveau retable. Les vides ainsi laissés sont comblés avec des appliques végétales vraisemblablement récupérées du premier gradin et du couronnement. Finalement, l'ensemble du meuble est redoré sur mixtion par l'artiste.

Une entrée au livre de comptes de la paroisse en 1852 indique que toutes les dorures de l'église sont nettoyées, suivant les prescriptions de Gauthier. Cette opération inclut vraisemblablement le tabernacle de Bolvin.

En 1875, un nouveau crucifix est commandé pour le « grand autel », vraisemblablement celui qui se trouve sur le faîte du tabernacle aujourd'hui. Les statuettes des niches se trouvaient, dans les années 1940, sur les autels latéraux.

Le tabernacle du maître-autel se trouve toujours dans le choeur de l'église de Sainte-Geneviève-de-Berthier, où il sert encore au culte.

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Références

Notices bibliographiques :

  • BAZIN, Jules, Edgar GARIÉPY, Gérard MORISSET et Jean-Paul MORISSET. Berthier-en-Haut, Berthier – Église. Rapport de l'inventaire des oeuvres d'art [document inédit], 1950. 106 p.
  • CAUCHON, Michel et André JUNEAU. « Bolvin, Gilles ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca
  • KAREL, David. Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord : peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, photographes et orfèvres. Québec, Musée du Québec / Les Presses de l'Université Laval, 1992. 962 p.
  • MAGNAN, Hormisdas. Dictionnaire historique et géographique des paroisses, missions et municipalités de la province de Québec. Arthabaska, Imprimerie d'Arthabaska, 1925. 738 p.
  • PAYER, Claude et Daniel DROUIN. Les tabernacles du Québec des XVIIe et XVIIIe siècles. Québec, Les publications du Québec, 2016. 271 p.

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