Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Tabernacle

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Tabernacle de la chapelle votive de Notre-Dame-de-Cap
  • Tabernacle du Petit Sanctuaire de Notre-Dame-du-Cap

Région administrative :

  • Mauricie

Date :

  • après 1649 – avant 1700 (Production)
  • après 1717 – avant 1721 (Déménagement)
  • après 1849 – avant 1900 (Modification ou transformation de l'objet)
  • 1888 (Modification ou transformation de l'objet)
  • avant 1920 (Dorure)
  • avant 1920 – avant 1925 (Modification ou transformation de l'objet)
  • après 1925 – avant 1950 (Modification ou transformation de l'objet)
  • vers 1950 (Modification ou transformation de l'objet)
  • après 1975 (Modification ou transformation de l'objet)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Meuble lié à l'Eucharistie

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (2)

Fait partie de :

Autres biens associés :

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Groupes associés (1)

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Description

Le tabernacle du maître-autel du Petit Sanctuaire de Notre-Dame-du-Cap est une pièce de mobilier liturgique liée à la célébration de l'eucharistie. Ce meuble en bois peint en blanc et rehaussé de dorure est réalisé durant le dernier quart du XVIIe siècle et présente une hauteur de 162,5 cm et une largeur de 236,8 cm. Il est doté de deux gradins, dont le premier est orné de festons et le deuxième de rinceaux. Le boîtier de la réserve eucharistique, en laiton, possède une porte bombée ornée d'une croix rayonnante. L'étage de l'ordre se compose d'un corps central en avancée et de deux ailes en retrait. Il est ponctué de douze colonnettes torses géminées d'ordre corinthien qui encadrent les éléments sculptés de l'étage, soit les trois statuettes et le relief de l'Annonciation. Ce dernier, séparé en deux tableaux cintrés à oreille, orne les ailes. Deux niches d'angles occupent les flancs du corps central et abritent des statuettes, l'une de saint Pie V et l'autre de saint Dominique, qui sont soutenues par un piédestal en console et entourées d'une moulure végétale. La niche centrale contient une statuette de la Vierge à l'Enfant. L'étage est flanqué, à ses extrémités, de deux ailerons enroulés à liséré. L'entablement, à ressauts, est orné d'une frise de motifs végétaux et surmonté d'une balustrade. Douze pots à feu, placés en paire sur la balustrade, constituent les amortissements des colonnes géminées. L'étage du couronnement est marqué par deux ailes formées d'ailerons et de motifs végétaux, ainsi que par la niche d'exposition du corps central, contenant une statuette du Bon Pasteur. Un dôme à pans coupés et à nervures torsadées couronne le corps central et est ponctué de deux pots à feu. Une statue de plâtre polychrome de la Vierge, posée sur une base en demi-sphère constellée d'étoiles, constitue le faîte du dôme.

Lieu de production :

  • Europe > France

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 162,5 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 136,8 centimètre(s)
  • Profondeur (Mesurée / intégral) : 40 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Chêne)
  • Métal (Laiton)
  • Métal (Or)

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Chevillé
  • Doré, à la feuille
  • Peint
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Annonciation
  • Bon Pasteur
  • Croix rayonnante
  • Festons
  • Pots à feu
  • Rinceaux
  • Saint Dominique
  • Saint Pie V
  • Végétaux
  • Vierge à l'enfant

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le tabernacle de la chapelle votive de Notre-Dame-du-Cap, ou Petit Sanctuaire, serait fabriqué en France dans le dernier quart du XVIIe siècle. La tradition orale veut qu'il ait été ramené de France par les Jésuites au XVIIIe siècle.

Toutefois, une autre hypothèse tend à identifier ce tabernacle comme étant celui qui se trouvait dans la petite chapelle du Cap-de-la-Madeleine, construite par Pierre Boucher (1622 - 1717) en 1659. Cette hypothèse est basée sur la facture du meuble, qui correspond davantage à une production antérieure au XVIIIe siècle. De plus, lors de l'acte de donation de propriété de Pierre Boucher aux Jésuites de 1662, il est mentionné que la chapelle contient déjà un autel. Finalement, si le tabernacle faisait partie du mobilier de la chapelle dès 1659, il aurait été déménagé en même temps que la chapelle vers 1662, afin de servir d'église à la mission jésuite du Cap-de-la-Madeleine, et il aurait été transféré dans la nouvelle église de pierre qui la remplace en 1720. Cette chapelle est donc devenue la chapelle votive de Notre-Dame-du-Cap. Si cette hypothèse s'avérait juste, elle ferait alors de ce tabernacle l'un des plus anciens meubles liturgiques qui soient parvenus au Québec.

De nouvelles sculptures sont ajoutées au tabernacle au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, correspondant vraisemblablement à la construction de la nouvelle église, ainsi qu'au changement de vocation du tabernacle. Un miracle connu sous le nom de « pont du chapelet » serait à l'origine de la nouvelle vocation de la chapelle. Au cours de l'hiver 1878-1879, la ferveur des paroissiens récitant le rosaire chaque semaine et la promesse du curé Luc Désilet de dédier l'ancienne église à la Vierge Marie auraient créé le pont de glace tant attendu afin de transporter les pierres nécessaires à la construction de la nouvelle église. Lorsque la nouvelle église est achevée en 1888, l'ancien bâtiment est dédié à Notre-Dame du Très Saint Rosaire. Les statuettes représentent saint Dominique ainsi que saint Pie V, deux saints dévoués au rosaire, et une statue de la Vierge Marie, réalisée en 1854 et autrefois gardée dans une chapelle latérale, est placée au-dessus du tabernacle sur un piédestal en 1888. Un miracle lui est d'ailleurs attribué, celui du « prodige des yeux », alors que la sculpture aurait ouvert les yeux et pris une expression de sévérité mêlée de tristesse pendant une dizaine de minutes.

Le tabernacle est redoré, vraisemblablement sur mixtion, avant 1920. Entre 1920 et 1925, la statuette du Bon Pasteur de la niche du couronnement ainsi que les statuettes des niches d'angle sont remplacées par des reliefs de coeur enflammé. Par la suite, les coeurs des niches d'angle sont retirés peu avant 1925. Les statuettes sont remises en place avant 1950.

Au milieu du XXe siècle, la réserve eucharistique est changée pour une armoire en laiton, modifiant la hauteur de l'armoire de l'ostensoir. Cette section du stylobate est surélevée, empiétant sur l'espace de la niche centrale. La porte d'origine de la réserve est toujours conservée dans la collection des Oblats de Notre-Dame-du-Cap. L'armoire de l'ostensoir qui occupait le centre de l'étage de l'ordre est aussi retirée et une niche est aménagée. Après 1975, le piédestal de la sculpture de la Vierge est aussi raccourci, permettant de déposer l'oeuvre sur le dôme du couronnement, qui est lui aussi diminué. La croix faîtière qui s'y trouvait est conséquemment retirée. Malgré les épais surpeints, le tabernacle conserve toujours sa riche dorure d'origine sur bolus rouge.

Le tabernacle se trouve toujours dans la chapelle votive du Sanctuaire de Notre-Dame-du-Cap, où il sert encore au culte.

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Références

Notices bibliographiques :

  • MAGNAN, Hormisdas. Dictionnaire historique et géographique des paroisses, missions et municipalités de la province de Québec. Arthabaska, Imprimerie d'Arthabaska, 1925. 738 p.
  • PAYER, Claude et Daniel DROUIN. Les tabernacles du Québec des XVIIe et XVIIIe siècles. Québec, Les publications du Québec, 2016. 271 p.
  • s.a. Mauricice: Base de données en histoire régionale [En Ligne]. http://mauricie.cieq.ca/icono_fiche.php?-action=browse&-recid=3506
  • s.a. Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap [En Ligne]. https://www.sanctuaire-ndc.ca/

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