Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Tabernacle inférieur

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Ancien tabernacle de la chapelle du monastère des Récollets
  • Grand tabernacle

Région administrative :

  • Mauricie

Date :

  • vers 1718 (Production)
  • vers 1779 (Déménagement)
  • vers 1845 (Déménagement)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Meuble lié à l'Eucharistie

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

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Patrimoine mobilier associé (2)

Groupes associés (1)

Personnes associées (1)

Description

Ce tabernacle constitue la partie inférieure du tabernacle de la sacristie de l'église de Saint-Maurice.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Mauricie > Trois-Rivières

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 118,9 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 293 centimètre(s)
  • Profondeur (Estimée / intégral) : 50 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Pin)

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Doré
  • Peint
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Ciboire
  • Pampres
  • Rinceaux
  • Végétaux

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le tabernacle inférieur est réalisé dans le premier quart du XVIIIe siècle pour le maître-autel de la première chapelle du monastère des Récollets de Trois-Rivières. C'est entre 1700 et 1703 que les Récollets font ériger cette chapelle en bois adjacente à leur monastère. Vers 1718, ils confient la réalisation d'un tabernacle au sculpteur Jean Jacquiés dit Leblond (avant 1688 - 1723). Originaire de Bruxelles, ce sculpteur serait arrivé en Nouvelle-France en 1705 ou avant. Il travaille d'abord chez les Ursulines de Québec pour lesquelles il réalise un tabernacle. En 1712, il est engagé par Noël Levasseur (1680 - 1740) pour travailler dans son atelier. Il met fin à cette association et entre au service des Récollets de Montréal dès l'année suivante. Il s'établit définitivement à Trois-Rivières après 1715 et réalise principalement des pièces de mobilier liturgique pour des communautés religieuses.

Le meuble qu'il réalise pour les Récollets se caractérise par des gradins ornés de rinceaux et de pampres. L'étage de l'ordre est rythmé par des colonnettes composites, un choix d'ordonnance plutôt rare pour les tabernacles. Le centre du meuble est occupé par un avant-corps à pans coupés percé de niches. Celle du centre, qui correspond aussi à la porte de l'armoire de l'ostensoir, est soulignée par un portail imitant la pierre à bossage. L'étage du couronnement, aujourd'hui disparu, était probablement composé d'une niche à trois baies.

En 1754, les Récollets font construire une nouvelle chapelle (aujourd'hui l'église Saint-James) et le tabernacle de Jacquiés y est transféré. À la suite du traité de Paris (1763), les Britanniques interdisent aux Récollets de recruter de nouveaux membres. L'absence de relève les force à abandonner leur monastère en 1776. Le gouvernement britannique prend ensuite possession de la propriété et la chapelle est notamment utilisée pour la célébration du culte anglican. Inquiets du sort réservé aux oeuvres de l'ancienne chapelle des Récollets, les Trifluviens catholiques font retirer vers 1779 plusieurs objets religieux pour les déposer chez les Ursulines. Ces dernières acquièrent alors un tabernacle doré qui pourrait correspondre à celui de Jacquiés. Il est possible que les Ursulines aient vendu le meuble au début du XIXe siècle ou qu'elles l'aient conservé jusqu'au milieu du XIXe siècle.

Vers 1845, la paroisse de Saint-Maurice reçoit, par l'entremise du curé de la paroisse de Trois-Rivières Thomas Cooke (1792 - 1870), ainsi que de l'avocat et politicien Lewis Thomas Drummond (1813 - 1882), le tabernacle provenant de la chapelle du monastère des Récollets de Trois-Rivières. Quelques années plus tard, soit entre 1862 et à 1864, la paroisse se dote d'un nouveau lieu de culte de style néogothique. Le tabernacle de Jacquiés est alors installé dans la sacristie de cette église.

À une date indéterminée, le meuble est coiffé d'un second tabernacle réalisé en France à la fin du XVIIe siècle. Le tabernacle inférieur, aujourd'hui peint et doré, était à l'origine entièrement doré. Cette dorure sur bolus est toujours présente sous les couches de repeints.

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Références

Notices bibliographiques :

  • BELISLE, Jean et John R. PORTER. La sculpture ancienne au Québec : trois siècles d'art religieux et profane. Montréal, Éditions de l'Homme, 1986. 503 p.
  • DÉSY, Léopold et John R. PORTER. « L'ancienne chapelle des Récollets de Trois-Rivières ». Bulletin de la Galerie nationale du Canada. No 18 (1971), p. 1-36.
  • LAVALLÉE, Gérard. « Des oeuvres à la loupe : hypothèses et restitutions ». DEROME, Robert, dir. L’art ancien du Québec et Gérard Lavallée. Actes du colloque hommage tenu le 25 mars 2002. Montréal, Université du Québec à Montréal, 2005, p. 17-34.
  • PAYER, Claude et Daniel DROUIN. Les tabernacles du Québec des XVIIe et XVIIIe siècles. Québec, Les publications du Québec, 2016. 271 p.

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