Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Tabernacle

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Tabernacle de l'autel Sainte-Geneviève

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • après 1688 – avant 1700 (Production)
  • vers 1720 (Modification ou transformation de l'objet)
  • 1766 (Dorure)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Meuble lié à l'Eucharistie

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Groupes associés (1)

Personnes associées (1)

Voir la liste

Images

Description

Le tabernacle de l'autel Sainte-Geneviève dans l'église de Notre-Dame-des-Victoires est une pièce de mobilier liturgique liée à la célébration de l'eucharistie. L'étage de la monstrance, en noyer cendré, a été sculpté à la fin du XVIIe siècle tandis que l'étage des gradins, en pin, a été produit vers 1720. Le meuble doré sur mixtion est d'une largeur de 233,4 cm, d'une hauteur de 183 cm et d'une profondeur de 64,5 cm. Les deux gradins sculptés en pin sont ornés d'arabesques, de bouquets de fleurs, de culots, de palmettes et de feuilles d'acanthe. La porte moulurée de la réserve eucharistique est ornée d'une représentation de l'Enfant Jésus aux instruments de la Passion. La réserve eucharistique est décorée, de part et d'autre, de deux médaillons des profils de la Vierge et de saint Joseph, de brûle-parfums sculptés et d'arabesques. L'étage de la monstrance est rythmé par des colonnettes à chapiteaux composites et des culots d'acanthe. Les reliefs qui ornent les panneaux des ailes représentent l'Annonciation et celui de la niche centrale, le triangle de la Trinité en gloire avec l'inscription du tétragramme. À la hauteur du couronnement, deux reliquaires surmontent les ailes tandis que la niche centrale en hémicycle est coiffée d'une impériale à quatre branches surmontée d'une croix faitière. Ce dernier ensemble est sculpté dans du bois de tilleul.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Capitale-Nationale > Québec

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 183 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 233,4 centimètre(s)
  • Profondeur (Mesurée / intégral) : 64,5 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Noyer)
  • Bois (Pin)
  • Métal (Or)
  • Peinture
  • Bois (Tilleul)
  • Métal

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Assemblé, à tenon et mortaise
  • Doré
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Annonciation
  • Arabesques
  • Bouquet de fleurs
  • Brûle-parfums
  • Coquilles
  • Croix
  • Enfant Jésus
  • Feuilles d'acanthe
  • Fleur de lys
  • Hostie
  • Instruments de la Passion
  • Médaillons
  • Saint Joseph
  • Tétragramme
  • Triangle de la Trinité en gloire
  • Vierge Marie

Haut de la page

Informations historiques

Ce tabernacle aurait été produit pour la chapelle Sainte-Geneviève de l'église de Notre-Dame-des-Victoires. L'église est érigée entre 1688 et 1690, sous la supervision de l'architecte Claude Baillif (1635 - 1698), suivie de la chapelle dont la construction est dirigée par Jean Bochart de Champigny (vers 1643 - 1720), premier intendant de la colonie. La commande d'un tabernacle aurait été faite vers la fin du XVIIe siècle afin d'orner la chapelle dès la fin de sa construction. Toutefois, seul l'étage de la monstrance aurait alors été réalisé. Son auteur, un artisan de Québec, demeure inconnu. L'étage en noyer cendré serait inspiré de pièces françaises de mobilier religieux. La présence de noyer cendré, un bois spécifiquement nord-américain, vient confirmer l'origine québécoise du meuble.

Vers 1720, le décor intérieur de l'église est complété sous la supervision de l'architecte et maître maçon Jean-Baptiste Maillou (1668 - 1753). Le sculpteur Noël Levasseur (1680 - 1740) produit par la suite deux gradins et une réserve eucharistique pour le tabernacle de la chapelle Sainte-Geneviève.

Levasseur fait partie d'une grande famille de menuisiers et d'artistes sculpteurs qui a marqué la production artistique canadienne au cours du XVIIIe siècle. Établi à Québec en 1703, il est l'auteur de nombreuses sculptures religieuses dans la région de Québec. Il y réalise notamment le tabernacle principal de l'église de Beaumont entre 1717 et 1719. Il est également le maître d'oeuvre du tabernacle principal de la chapelle de l'Hôpital général de Québec en 1722 et de celui de Wendake à la même époque. Ses fils, François-Noël (1703 - 1794) et Jean-Baptiste-Antoine (1717 - 1775), ainsi que son cousin, Pierre-Noël Levasseur (1690 - 1770), auront également une production et une influence majeures.

Le 9 août 1759, lors des bombardements de Québec, l'église de Notre-Dame-des-Victoires est presque entièrement détruite. Le tabernacle de la chapelle Sainte-Geneviève est toutefois sauvé de l'incendie qui ravage le lieu de culte. Entre 1762 et 1766, l'église et la chapelle sont reconstruites et le tabernacle est conservé comme ornement liturgique de la chapelle. Selon le livre des recettes et dépenses des Ursulines de Québec, celles-ci auraient réalisé la dorure du tabernacle en 1766.

L'église de Notre-Dame-des-Victoires est classée en 1929. Le lieu de culte est désigné lieu historique national en 1988.

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • COUVRETTE, Sébastien. « Église Notre-Dame-des-Victoires à Québec ». s.a. Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française [En ligne]. http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article-587/Église_Notre-Dame-des-Victoires_à_Québec.html#.XGGsri0lCu4
  • NOPPEN, Luc. « Église Notre-Dame-des-Victoires ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 130-133.
  • PAYER, Claude et Daniel DROUIN. Les tabernacles du Québec des XVIIe et XVIIIe siècles. Québec, Les publications du Québec, 2016. 271 p.
  • s.a. « Les petits pains de Sainte Geneviève à Québec ». Le Soleil, 7 janvier 1951, p. 21.
  • TRUDEL, Jean. « Levasseur, Noël ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013