Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Tabernacle

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Ancien tabernacle de la chapelle du collège de Saint-Laurent
  • Ancien tabernacle de l’église de Saint-Laurent
  • Tabernacle de la chapelle de la Conception

Région administrative :

  • Montréal

Date :

  • vers 1743 (Production)
  • 1748 (Modification ou transformation de l'objet)
  • 1751 (Déménagement)
  • vers 1835 (Déménagement)
  • vers 1864 (Déménagement)
  • vers 1924 (Déménagement)
  • 1966 (Donation)
  • avant 1966 (Modification ou transformation de l'objet)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

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Patrimoine mobilier associé (2)

Personnes associées (2)

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Description

Le tabernacle du Musée des maîtres et artisans du Québec est une pièce de mobilier liturgique liée à la célébration de l'eucharistie. Ce meuble en bois, vraisemblablement fabriqué aux environs de 1743, présente une hauteur de 73,9 cm, une largeur de 194,8 cm et une profondeur de 38,2 cm. Le stylobate ne comporte aucune décoration. L'étage de l'ordre, à ressauts, est rythmé par six colonnettes cannelées d'ordre corinthien. Deux ailerons enroulés de forme végétale sont placés aux extrémités du tabernacle. Les ailes sont ornées de deux panneaux décorés de bas-reliefs de style rocaille. Celui de gauche présente deux palmes croisées et encadrées d'arabesques végétales, tandis que celui de droite présente deux tiges de roses fleuries, croisées et encadrées des mêmes arabesques. Les flancs de la réserve portent les motifs sculptés d'un serpent d'airain à gauche et d'une torchère allumée à droite. La porte de la réserve eucharistique est cintrée à oreille et est ornée d'un ciboire à fausse coupe godronnée couvert d'un pavillon et surmonté d'une croix. Au-dessus de la porte, une palmette à neuf lobes occupe l'espace, surmontée elle-même de deux cornes d'abondance formant un arc. L'entablement suit les ressauts des colonnettes et sa corniche est ornée de denticules.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 1966.2.1-3

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec

Dimensions :

  • Hauteur : 73,9 centimètre(s)
  • Largeur : 194,8 centimètre(s)
  • Profondeur : 38,2 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Noyer)

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Chevillé
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Ciboire
  • Corne d'abondance
  • Croix
  • Palmes
  • Roses
  • Serpent
  • Torchère

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

L'historien Gérard Lavallée (1933 - 2018) date la fabrication du tabernacle vers 1756. Cette assertion se base sur deux éléments : d'abord, il attribue la conception du tabernacle à Antoine Cirier (1718 - 1798). Il se base sur la parenté stylistique du meuble liturgique avec les tabernacles latéraux qui se trouvaient à l'église de Pointe-aux-Trembles, réalisés de 1741 à 1743 par Cirier, subséquemment détruits lors d'un incendie en 1937. D'après les photographies antérieures à l'incendie, il apparaît que l'ordonnance et les éléments décoratifs sont identiques. Ensuite, la datation de 1756 se base sur une entrée du livre de comptes de la paroisse, qui mentionne que Cirier est payé pour façonner le retable et la corniche de l'église de Saint-Laurent.

Toutefois, il serait logique de penser que, peu après la complétion des autels latéraux de Pointe-aux-Trembles en 1743, la paroisse de Saint-Laurent, désireuse d'en avoir un semblable, en ait passé la commande au sculpteur. Cette hypothèse concorderait avec d'autres entrées du livre de comptes qui mentionnent un paiement effectué pour un tabernacle en 1743, puis une autre dépense en 1748 pour un « tabernacle et bouquets dorés ». Finalement, en 1751, des frais sont engagés par la paroisse pour faire transporter un tabernacle. S'il s'agit bien du tabernacle conçu par Cirier, il est fort probable que ce contrat ait incité la paroisse à en offrir un autre au sculpteur, alors invité à réaliser le retable et la corniche de l'église.

Une information datée de 1791 permet d'identifier l'utilisation du tabernacle : en effet, cette année-là, la paroisse de Saint-Laurent demande à Louis-Amable Quévillon (1749 - 1823) de faire « un petit tabernacle à la chapelle Saint-François conforme à celui de la chapelle de la Conception ». Le programme iconographique du tabernacle de Cirier correspond à ce thème : les roses fleuries symbolisent la maternité de Marie et le cierge allumé (ici une torchère), l'annonce du Christ incarné animé du Saint-Esprit, comme annoncé par les sibylles. Les palmes croisées accompagnent l'entrée triomphale du Christ à Jérusalem et le serpent d'airain préfigure le Christ. Il a donc été conçu pour une chapelle latérale dédiée à la Conception.

Le tabernacle est d'abord utilisé dans la première église de Saint-Laurent, construite de 1732 à 1735, puis il est déménagé dans la nouvelle église qui la remplace en 1835. Lorsque les pères de Sainte-Croix reprennent la gestion de la paroisse en 1863, il est fort probable qu'ils aient transféré le tabernacle de l'église de Saint-Laurent dans leur nouvelle chapelle, construite de 1863 à 1864. La chapelle fait partie du Collège de Saint-Laurent (ouvert en 1852) et le tabernacle de Cirier y sert au culte durant plusieurs années. La chapelle est ensuite démontée en 1924 lors de travaux effectués sur le pavillon principal. Le tabernacle serait alors entreposé dans le collège. Une nouvelle chapelle est acquise en 1930 par les pères de Sainte-Croix auprès du Canadien National : il s'agit d'une ancienne église presbytérienne connue sous le nom de « St. Andrew's and St. Paul's Church ». Le bâtiment est démonté de son emplacement d'origine du centre-ville de Montréal, déménagé sur le campus du collège et reconstruit en 1931. Il y sert de chapelle jusqu'en 1975, année où le bâtiment est désacralisé pour y loger le Musée d'art de Saint-Laurent.

En 1966, le tabernacle fait partie de la collection muséale du Collège de Saint-Laurent, alors nommée « Nova et Vetera », et montée par Gérard Lavallée. À ce moment-là, le meuble est déjà amputé d'un gradin, décapé et verni. Cette dernière opération aurait été réalisée autour de 1941 ou 1942 par un dénommé Vermander, un ébéniste-menuisier d'origine belge. La collection est incorporée au Musée d'art de Saint-Laurent en 1977, qui devient le Musée des maîtres et artisans du Québec en 2003.

Le tabernacle fait toujours partie de la collection de ce musée.

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Références

Notices bibliographiques :

  • Cégep de Saint-Laurent. Notre histoire [En Ligne]. https://www.cegepsl.qc.ca/cegep/presentation/notre-histoire/
  • LABERGE, Jean. Énoncé de l'intérêt patrimonial: cégep de Saint-Laurent, arrondissement de Saint-Laurent. Montréal, Ville de Montréal, 2018. 8 p.
  • LAVALLÉE, Gérard. Les églises et le trésor de Saint-Laurent en l'île de Montréal. Saint-Laurent, Musée d'art de Saint-Laurent, 1983. 194 p.
  • MORISSET, Gérard. Saint-Laurent, Île de Montréal - Églises Saint-Laurent et Notre-Dame-de-Fatima. Rapport de l'inventaire des oeuvres d'art [document inédit], 1950. 60 p.
  • Musée des maîtres et artisans du Québec. La collection permanente du musée [En Ligne]. http://www.mmaq.qc.ca
  • PAYER, Claude et Daniel DROUIN. Les tabernacles du Québec des XVIIe et XVIIIe siècles. Québec, Les publications du Québec, 2016. 271 p.
  • s.a. Église Saint-Laurent [En Ligne]. http://upsaintlaurent.org/Unite_pastorale_Saint-Laurent/Eglise_SL.html

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