Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Tabernacle

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Tabernacle de maître-autel du Musée des maîtres et artisans du Québec
  • Tabernacle principal de l’ancienne chapelle des Jésuites de Montréal

Région administrative :

  • Montréal

Date :

  • vers 1694 (Production)
  • 1760 (Vente)
  • 1760 – 1761 (Modification ou transformation de l'objet)
  • vers 1840 (Déménagement)
  • après 1884 – avant 1960 (Modification ou transformation de l'objet)
  • vers 1888 (Déménagement)
  • après 1940 – avant 1960 (Déménagement)
  • 1984 (Déménagement)
  • 1999 – 2006 (Restauration)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Groupes associés (3)

Personnes associées (2)

Images

Description

Le tabernacle de maître-autel du Musée des maîtres et artisans du Québec est une pièce de mobilier liturgique liée à la célébration de l'eucharistie. Ce meuble en bois de noyer cendré doré à la feuille, vraisemblablement fabriqué aux environs de 1694, présente une hauteur de 101,3 cm, une largeur de 233,2 cm et une profondeur de 45,5 cm. Il est doté d'un seul gradin, dont la contremarche est ornée de rinceaux de pampre et de gerbes de blé. L'étage de la colonnade affiche un plan rythmé d'avancées et de retraits. Le stylobate est décoré de couronnes de laurier, de festons de draperies et de fleurs de lys. Dix colonnettes d'ordre corinthien sont distribuées sur l'étage intermédiaire. Les niches latérales ont un fond galbé avec une voûte en coquille et des piédestaux circulaires, et elles sont surmontées d'un cul-de-lampe. Elles sont encadrées de paires d'ailerons à champs plat, enroulés et à liséré. Les niches d'angle ont un fond plat, des piédestaux carrés et leur voûte est créée par une coquille à volutes en console. L'entablement, comme le stylobate, suit le profil de mouluration avec des ressauts et des retraits, et sa frise est ornée de feuilles de refend. La réserve eucharistique est décorée de chutes de feuillage et de festons surmontés d'un lys. Le cintre de l'entablement du corps central repose sur deux consoles. La porte de la réserve eucharistique, dotée d'une serrure française, est ornée d'un ostensoir présentant le monogramme IHS surmonté d'une croix et complété d'un coeur enflammé.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 732-0386.1.1-6

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Québec

Dimensions :

  • Hauteur : 101,3 centimètre(s)
  • Largeur : 233,2 centimètre(s)
  • Profondeur : 45,5 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Noyer)
  • Bois (Pin)

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Chevillé
  • Doré, à la feuille
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Coeur enflammé
  • Croix
  • Gerbe de blé
  • Lys
  • Monogramme IHS
  • Ostensoir
  • Vigne

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Ce tabernacle est conçu pour la Compagnie de Jésus, qui reçoit en 1692 la permission de Mgr de Saint-Vallier (1653 - 1727) de s'établir sur l'île de Montréal. Ses membres y font construire un ensemble d'édifices, incluant une chapelle, une habitation et une église. Ce tabernacle serait alors commandé à Jacques Leblond de Latour (1671 - 1715) pour orner la nouvelle chapelle qui est bénie par Mgr de Saint-Vallier en 1694. Le meuble liturgique serait donc conçu entre 1692 et 1694, puis doré par les Ursulines de Québec.

L'attribution à Leblond de Latour par Claude Payer et Gérard Lavallée est basée sur deux éléments : le premier est la parenté stylistique entre ce meuble et l'ancien maître-autel de l'église de L'Ange-Gardien, du même artiste. Cette parenté est visible dans les motifs qui ornent les gradins, les ailerons, le motif des coquilles en console, ainsi que dans le rythme des ressauts et des retraits de l'étage de la colonnade. Le deuxième est la technique de fabrication. La méthode d'assemblage des différentes parties du meuble utilisée pour le tabernacle, non conventionnelle, est exclusive au travail de Jacques Leblond de Latour : les tenons, au lieu d'être reliés longitudinalement au meuble, méthode traditionnellement utilisée au Québec, s'assemblent plutôt perpendiculairement. De plus, l'essence de bois utilisée, le noyer cendré, sans être exclusive à cet artisan, a été privilégiée systématiquement par ce sculpteur.

Vers 1760, alors que la Compagnie de Jésus est expulsée de l'île de Montréal par les Britanniques, le tabernacle est vendu à l'église de Sainte-Geneviève pour 500 livres. Il est alors posé sur un nouveau tombeau.

La paroisse de Sainte-Geneviève est établie en 1739 et la première église est ouverte en 1751. Une nouvelle église de plus grandes dimensions, construite par Thomas Baillairgé (1791 - 1859), la remplace en 1847. C'est vers cette époque que le tabernacle serait donné à la chapelle de Notre-Dame-de-Bon-Secours, qui l'utilise au maître-autel. Il y reste pendant près de 40 ans, avant que sa trace ne soit perdue après 1888, moment où des rénovations d'envergure sont effectuées sur le décor intérieur de la chapelle et les autels, changés pour de nouveaux en marbre.

Lorsque le tabernacle est acquis par Jean-Marie Gauvreau (1903 - 1970) dans les années 1960 à 1980 pour enrichir la collection de l'École du meuble de Montréal, il avait déjà subi plusieurs modifications. Plusieurs parties auraient été amputées, telles que l'ensemble du couronnement, le deuxième gradin et la réserve eucharistique inférieure. La largeur du meuble aurait aussi été réduite d'au moins 40 centimètres. Les dimensions originales du meuble sont estimées à 230 cm de hauteur et à 270 cm de largeur. Le revers est doublé d'un mur de lattes de bois et la dorure est recouverte d'une épaisse couche de peinture. Sa niche centrale, à l'origine, aurait été constituée d'un portique donnant sur une armoire pour contenir l'ostensoir. Dans l'état actuel des connaissances, l'utilisation de ces deux éléments sur un même tabernacle constituerait une caractéristique unique pour un tel meuble datant de la fin du XVIIe siècle.

En 1984, le tabernacle fait partie de la collection du Musée des maîtres et artisans du Québec. Suscitant la curiosité des chercheurs, des études et des examens sont menés à partir de 1993. Dès 1999, le meuble liturgique est restauré par le Centre de conservation du Québec, où une équipe de restaurateurs retire les surpeints afin de retrouver la dorure d'origine, consolide le meuble et conçoit des répliques d'éléments manquants au niveau de la corniche et des appliques des gradins. Le bois, du noyer cendré, y est laissé à nu afin de différencier ces ajouts.

Après cette intervention, le tabernacle est retourné au Musée en 2006, où il y est encore exposé.

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Références

Notices bibliographiques :

  • LAVALLÉE, Gérard et Claude PAYER. « Un tabernacle inédit de Jacques Leblond de Latour ». Annales d'histoire de l'art canadien. Vol. 34, no 1 (2013), p. 126-147.
  • PAYER, Claude et Daniel DROUIN. Les tabernacles du Québec des XVIIe et XVIIIe siècles. Québec, Les publications du Québec, 2016. 271 p.
    • L'image intitulée Tabernacle. Vue générale, après restauration. dans l'onglet Images en fait partie.
    • L'image intitulée Tabernacle. Vue générale, avant restauration dans l'onglet Images en fait partie.
  • TRUDEL, Jean. « Leblond de Latour, Jacques ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/fr/bio/leblond_de_latour_jacques_2F.html

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