Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Tabernacle de maître-autel

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Tabernacle de l’ancien maître-autel de l’église de L’Ange-Gardien

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • après 1694 – avant 1706 (Production)
  • 1753 (Dorure)
  • 1901 (Modification ou transformation de l'objet)
  • 1925 (Modification ou transformation de l'objet)
  • 1931 (Déménagement)
  • 1931 (Modification ou transformation de l'objet)
  • 1972 (Dorure)
  • 1974 (Vente)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Meuble lié à l'Eucharistie

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Groupes associés (1)

Personnes associées (2)

Description

Le tabernacle du maître-autel de l'ancienne église de L'Ange-Gardien est une pièce de mobilier liturgique liée à la célébration de l'eucharistie. Ce meuble en bois de noyer cendré et de pin, entièrement doré, vraisemblablement réalisé entre 1695 et 1705, est d'une largeur de 274 cm, d'une hauteur de 186 cm et d'une profondeur de 72 cm. L'organisation architecturale de ce tabernacle forme trois pyramides posées sur deux gradins qui logent la réserve eucharistique. Le gradin inférieur est orné d'entrelacs de blé et de vignes et le gradin supérieur est décoré de rinceaux de feuilles d'acanthe. L'étage de la monstrance, à ressauts, est rythmé par des colonnettes à chapiteaux corinthiens et comporte neuf niches à coquille destinées à contenir des statuettes. L'étage du couronnement est composé, au centre, d'une niche à dôme surmonté d'une croix. Cet étage comporte aussi aux ailes de larges niches servant de reliquaires. Cet étage est également orné de nombreux pots à feu, de volutes et de motifs végétaux.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Capitale-Nationale

Dimensions :

  • Hauteur : 286 centimètre(s)
  • Largeur : 274 centimètre(s)
  • Profondeur : 72 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Noyer)
  • Bois (Pin)

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Assemblé, à tenon et mortaise
  • Cloué
  • Collé
  • Doré, à la feuille
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Coquille en éventail
  • Croix
  • Feuille d'acanthe
  • Gerbe de blé
  • Vigne

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Ce tabernacle de maître-autel est conçu entre 1695 et 1705 pour l'ancienne église de L'Ange-Gardien. Construite entre 1675 et 1676 selon les plans de Claude Baillif (1635 – 1698), il s'agit de la première église en pierre de la paroisse. La réalisation du décor intérieur du lieu de culte est dirigée par le curé de l'époque, Louis-Gaspard Dufournel (1663 – 1757). Celui-ci commande notamment à Jacques Leblond de Latour (1671 – 1715) des toiles, des statues, les retables latéraux et le maître-autel de l'église.

Leblond de Latour est originaire de Bordeaux où il est formé en peinture et en sculpture, notamment par son père Antoine (vers 1630 – 1706). L'artiste arrive en Nouvelle-France en 1690. Tout en poursuivant sa carrière de sculpteur, il étudie au Séminaire de Québec. Au début du XVIIIe siècle, il prend une part importante à la réalisation des décors intérieurs des églises de la Côte-de-Beaupré, soit celles de Château-Richer, de Sainte-Anne-de-Beaupré et de L'Ange-Gardien. L'ampleur de sa contribution personnelle reste cependant à préciser.

En 1694, Mgr de Saint-Vallier (1653 – 1727) nomme Dufournel curé de L'Ange-Gardien. L'année suivante, ce dernier commande un tabernacle à Leblond de Latour pour l'église. L'artiste termine le meuble liturgique vers 1705, puis il est ordonné prêtre. À partir de 1706, Leblond de Latour aurait grandement diminué son travail de sculpteur pour totalement arrêter au cours des années suivantes.

En 1753, Dufournel entreprend de faire entièrement dorer à la feuille d'or le tabernacle par les Ursulines de Québec.

L'église de L'Ange-Gardien est largement transformée en 1840, puis élargie en 1875.

La niche d'exposition, aujourd'hui vide, est occupée vers 1880 par un crucifix sculpté. À cette époque, des statuettes représentant des saints garnissent les neuf niches de l'étage de la monstrance. En 1925, une statuette représentant la Vierge à l'Enfant remplace le crucifix de la niche d'exposition. Aussi, jusqu'en 1925, l'armoire de la réserve eucharistique possède une porte décorée d'un ciboire couronné d'une hostie rayonnante.

Le lieu de culte de L'Ange-Gardien est la proie des flammes le 2 février 1931. Lors de l'incendie, plusieurs des pièces les plus anciennes et des meubles sont sauvés, dont le maître-autel. Ces derniers sont alors conservés, puis rapidement déménagés dans la nouvelle église de L'Ange-Gardien inaugurée le 25 décembre 1931.

Le tabernacle est vendu en 1974 au Musée du Québec (devenu aujourd'hui le Musée national des beaux-arts du Québec).

En 1990, un examen approfondi, suivi d'une intervention de conservation préventive, est réalisé par Claude Belleau, restaurateur du Musée. Des soulèvements de la couche préparatoire de la première dorure sont consolidés, des éléments instables sont sécurisés et un nettoyage de surface est effectué.

Des inscriptions en français et en latin, sous les prédelles, identifient les campagnes de restauration précédentes, soit celles de 1972, 1931, 1925 et 1901. Certaines pourraient être plus anciennes.

La dorure d'origine est sur bolus brun-rouge. Le meuble a ensuite été redoré à quatre reprises. La dorure à l'eau sur bolus orangé, ensuite couverte d'une couche de vernis, date peut-être de 1753. Les trois couches suivantes sont de la dorure sur mixtion. Des retouches de dorure sur mixtion et de bronzine datent de 1972.

Quatre des quatorze colonnes sont de facture différente et leur base est doublée. Elles ont probablement été récupérées d'un autre meuble. La réserve eucharistique a possiblement été remaniée à une date indéterminée, comme le laissent supposer les ailerons qui ne se poursuivent pas sur le deuxième gradin. Le tabernacle aurait aussi été élargi au cours de son histoire.

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Références

Notices bibliographiques :

  • ALLARD, Denise. Une expertise unique au service du patrimoine: le Centre de conservation du Québec. Québec, Centre de conservation du Québec, 2014. 68 p.
  • CASGRAIN, René Édouard. Histoire de la paroisse de L'Ange-Gardien. Québec, Dussault & Proulx, 1902. 374 p.
  • GARIÉPY, Raymond. « Dufournel, Louis-Gaspard ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/fr/bio/dufournel_louis_gaspard_3F.html
  • GAUTHIER, Raymonde. Les tabernacles anciens du Québec des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1974. 112 p.
  • LAVALLÉE, Gérard et Claude PAYER. « Un tabernacle inédit de Jacques Leblond de Latour ». Annales d'histoire de l'art canadien. Vol. 34, no 1 (2013), p. 126-147.
  • PAYER, Claude et Daniel DROUIN. Les tabernacles du Québec des XVIIe et XVIIIe siècles. Québec, Les publications du Québec, 2016. 271 p.
  • POULIOT, Georges. « La paroisse de l'Ange-Gardien a 300 ans d'existance ». L'Action catholique, 31 mars 1962, p. 3-3.
  • TRUDEL, Jean. « Leblond de Latour, Jacques ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/fr/bio/leblond_de_latour_jacques_2F.html

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