Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Collection d'objets du dispensaire de La Corne

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Abitibi-Témiscamingue

Municipalité :

  • La Corne

Date :

  • après 1930 – avant 1980 (Datation des éléments contenus dans l'ensemble)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (308)

Personnes associées (1)

Images

Description

La collection d'objets du dispensaire de La Corne est un ensemble de 395 biens mobiliers constitué à partir des années 1930. Ces objets sont principalement faits de bois, de métal, de papier, de carton, de verre, de fibre, de cuir, de caoutchouc, de plastique et de textiles divers. Plusieurs contiennent des liquides ou des comprimés. La collection comprend notamment des outils et équipements de médecine, du mobilier médical et domestique, des accessoires de maison, des appareils, des contenants, des objets documentaires et personnels, des objets de transport, des outils et équipements pour la communication et des outils et équipement reliés à l'alimentation. L'ensemble est conservé dans le dispensaire de La Corne.

Cet ensemble est classé ensemble patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2020-10-22
Prise d'effet : 2019-10-26

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2019-09-12
 
Inventorié --
 

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Valeur patrimoniale

La collection d'objets du dispensaire de La Corne présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le dispensaire de La Corne est établi dans le contexte de la colonisation de l'Abitibi-Témiscamingue, au moment de la grande dépression. Le gouvernement et le clergé prônent alors l'établissement de familles sur des terres agricoles en région éloignée. Pour donner des soins médicaux à ces populations, des dispensaires sont mis en place. Le Service médical aux colons est créé en 1936 pour financer et administrer le réseau de dispensaires. D'abord sous la responsabilité du ministère de la Colonisation, il devient, à partir de 1943, une division du ministère de la Santé et s'étend à la grandeur du Québec. Entre 1932 et 1962, plus de 100 dispensaires sont établis dans différentes régions du Québec. Celui de La Corne compte parmi la cinquantaine d'établissements du genre implantés dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue. Il est probablement construit en 1940 pour l'infirmière Gertrude Duchemin (1910-1990), installée temporairement dans la chapelle-école du lieu depuis 1936. L'État fournit aux infirmières le logement, l'entretien et un moyen de transport, puisqu'elles doivent se déplacer sur de vastes territoires. Disponible en tout temps, l'infirmière de colonie a des fonctions diversifiées couvrant toutes les disciplines médicales, de la psychologie à la pédiatrie, en passant par la chirurgie et l'obstétrique. Elle doit appliquer les principes généraux d'hygiène publique, surveiller et contrer l'éclosion de maladies contagieuses et superviser la santé dans les écoles. Elle doit même à l'occasion faire des embaumements et soigner des animaux. La fonction d'infirmière de colonie, qui doit être provisoire, s'avère souvent permanente. Ainsi, de nombreuses infirmières de colonie s'enracinent dans leur milieu de travail. Gertrude Duchemin prodigue des soins dans le dispensaire de La Corne jusqu'en 1976, puis y réside jusqu'à la fin de sa vie. La collection d'objets rappelle la contribution de Gertrude Duchemin, comme des centaines d'autres infirmières, à la mise en application des politiques de santé publique en territoire de colonisation.

La collection d'objets du dispensaire de La Corne présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur ethnologique. Elle témoigne de l'évolution des services de santé dans les régions éloignées à partir des années 1930 jusque vers la fin des années 1970, et plus particulièrement en Abitibi-Témiscamingue. La collection comprend 395 objets ayant appartenu et servi à Gertrude Duchemin dans le cadre de sa pratique médicale. Ces objets renseignent notamment sur sa formation, ses activités, ses moyens de transport et ses vêtements de travail. La collection comprend également les pièces d'ameublement et les accessoires qui ont été fournis par le gouvernement lors de l'établissement du dispensaire de La Corne. Il s'agit de la seule collection connue au Québec associée à un dispensaire.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2020.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la collection d'objets du dispensaire de La Corne liés à ses valeurs historique et ethnologique comprennent, notamment :
- les 395 objets acquis ou utilisés par Gertrude Duchemin;
- les matériaux, dont le bois, le papier, le carton, le métal, les fibres et les textiles, le verre, le cuir, la fourrure, le plastique, le caoutchouc, le liège, la céramique;
- le mobilier médical et domestique, dont la table d'examen, l'armoire à pharmacie, la bibliothèque, le buffet, le bureau, la table, les chaises, la chaise de bureau, le classeur, le fauteuil et le pouf;
- les outils et l'équipement de médecine, dont les trousses de chirurgie, les trousses de médecine générale, les trousses pour vaccins, les thermomètres, les stéthoscopes, l'ophtalmoscope, les sphygmomanomètres, les seringues et les aiguilles hypodermiques, les bouteilles à anesthésie, les cache-oeil, les bains d'oeil, les rouleaux de pansements, les bandages, les serviettes stériles jetables, la soie à suture, les abaisse-langue, les daviers dentaires, la pince pour cordon ombilical, les forceps, les ciseaux ombilicaux, les ciseaux courbes, le champ stérile, les sacs à lavement, les cathéters, les pinces à dents, le miroir dentaire, le brûleur pour ventouses, les bouillotes, le stérilisateur, la bonbonne à oxygène, l'atomiseur, les bassines, la boîte de vaccins antipoliomyélitique, le virus vaccinal antivariolique, de même que les médicaments et leurs contenants (notamment les boîtes de pastilles, les boîtes de suppositoires, la boîte de laxatifs, la boîte de comprimés de Solucamphre, la boîte de comprimés de gluconate de calcium, les ampoules d'adrénaline, de morphine, de rhomnol strychno-arsenié, de sel d'ammoniaque, les ampoules et comprimés de Complamine, les pots d'onguents, les bouteilles de xylocaïne, d'huile de gaulthérie, de Bétadine chirurgicale, d'essence impériale russe et de codéine, la cartouche d'éther, la fiole de morphine, le mercurochrome, le peroxyde d'hydrogène, la lotion antiseptique, le sirop Mentholeine, la lotion antipsorique, l'élixir à base d'extrait d'artichaut, la bouteille d'iodure de potassium, le pot de Pyribenzamine);
- les outils et l'équipement pour la communication, dont l'agenda médical, le bon de commande, les bouteilles d'encre, les cahiers de notes de sténographie, les carnets de notes, la carte-réponse professionnelle, les cartes de commande, le catalogue publicitaire, le coupe-papier, le fanion de mise en quarantaine, la pince à papier, le porte-plume, la radio, le sous-main, le stylo et le téléphone;
- les outils et l'équipement liés à l'alimentation, dont la cuisinière combinée à bois et à l'électricité, le batteur, le beurrier, le biberon, la bouilloire, la cafetière, le grille-pain, le hachoir, la huche à pain, la jarre à café, l'ouvre-boîte mural, le presse-citron, la salière et la poivrière;
- les accessoires de maison, dont les fers à repasser, le portemanteau, le porte-papier, la poubelle, le pot de chambre et le cendrier;
- les appareils d'éclairage, dont la lampe de bureau, la lampe murale, la lampe à l'huile, la lampe sur pied et la cuisinière combinée à bois et à l'électricité;
- les objets de transport, dont les bâtons de ski, les bottes de ski et les skis;
- les objets personnels, dont les sarraus, la tunique d'infirmière, la casquette, le manteau, la sacoche et les médailles de service de la Croix-Rouge;
- les contenants, dont les bouteilles de produits pharmaceutiques;
- les objets documentaires, dont les diplômes académiques, les livres, les revues et les enveloppes du ministère de la Santé.

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Informations historiques

La collection d'objets est liée au dispensaire de La Corne, qui fait partie d'un réseau de dispensaires mis en place par le Service médical aux colons. En effet, durant la crise économique des années 1930, l'État met en place des politiques pour favoriser la colonisation agricole des régions du Québec, telles que la Mauricie, le Lac-Saint-Jean, la Gaspésie, le Témiscamingue et l'Abitibi. C'est dans ce contexte qu'en 1935, une vingtaine de familles venues de différents endroits au Québec, mais notamment du comté de Nicolet s'établissent sur le territoire du canton de La Corne, à mi-chemin entre Amos et Val d'Or. Dès leur arrivée, les colons de La Corne, comme toutes les populations des établissements récents, réclament des services religieux et médicaux.

Pour diverses raisons, notamment les contraintes budgétaires, l'État préfère envoyer des infirmières plutôt que des médecins dans ces régions éloignées. Un réseau de plus d'une centaine de postes de soins, appelés dispensaires, desservis par des infirmières forme le Service médical aux colons (SMC). L'État fournit aux infirmières le logement, l'entretien et un moyen de transport, puisqu'elles doivent se déplacer sur de vastes territoires. Disponible en tout temps, l'infirmière de colonie a des fonctions diversifiées couvrant toutes les disciplines médicales, de la psychologie à la pédiatrie, en passant par la chirurgie et l'obstétrique. Elle doit appliquer les principes généraux d'hygiène publique, surveiller et contrer l'éclosion de maladies contagieuses et superviser la santé dans les écoles. Elle doit même à l'occasion faire des embaumements et soigner des animaux. La fonction d'infirmière de colonie, qui doit être provisoire, s'avère souvent permanente. Ainsi, de nombreuses infirmières de colonie s'enracinent dans leur milieu de travail.

L'abbé Henri Richard, curé résident de Saint-Benoit-de-La-Corne, fait ériger une chapelle-école dans laquelle s'installera aussi temporairement Gertrude Duchemin (1910-1990), nommée au poste d'infirmière de colonie ouvert à La Corne en décembre 1936. Née à Saint-Tite, Duchemin fait ses études d'infirmière à l'hôpital Saint-Joseph de Lachine de 1929 à 1932. Au moment où elle arrive à La Corne, la population du comté de Vassan compte alors environ 700 personnes disséminées sur un territoire de plus de 40 kilomètres carrés. Le bâtiment multifonctionnel où elle réside d'abord accueille au rez-de-chaussée le presbytère, l'école et le logement de l'institutrice ainsi que le dispensaire et le logement de l'infirmière, tandis que l'étage supérieur sert d'église paroissiale.

Le ministère de la santé acquiert en septembre 1940 un terrain appartenant à Néré Morin afin d'y faire construire le dispensaire. Celui-ci est construit d'après les exigences du Service médical aux colons. Le bâtiment sert à la fois de cabinet de consultation et de résidence. Les objets de la collection incluent des biens liés au travail de Gertude Duchemin mais aussi à sa vie quotidienne.

En 1962, le SMC est aboli comme division du ministère de la santé. Toutefois, les infirmières, bien intégrées à leur collectivité, continuent de pratiquer leur profession et sont intégrées à la division des unités sanitaires, qui sera elle-même abolie en 1972 à la suite des travaux de la commission Castonguay-Nepveu. Gertrude Duchemin reste en fonction jusqu'en décembre 1976. À sa retraite, elle devient propriétaire de son dispensaire et y habite jusqu'à son décès en 1990.

Le dispensaire est cité en 1993. Il est ouvert au public en 1997 comme lieu d'interprétation de la vie des infirmières de colonie de l'Abitibi. Il est désigné lieu historique national du Canada en 2004.

La collection d'objets du dispensaire de La Corne est classée en 2020, en même temps que le dispensaire et le fonds Gertrude Duchemin.

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Emplacement

Region administrative :

  • Abitibi-Témiscamingue

MRC :

  • Abitibi

Municipalité :

  • La Corne

Adresse :

  • 339, route 111

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