Vestiges du rempart palissadé de Berthelot de Beaucours
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Vestiges du rempart palissadé de 1693
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Québec
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Thématique :
- Patrimoine de la Nouvelle-France
Patrimoine immobilier associé (1)
- Site patrimonial du Vieux-Québec - Anciennement situé(e) en ce lieu
Patrimoine mobilier associé (1)
Personnes associées (1)
- Dubois Berthelot de Beaucours, Josué (vers 1662 – 1750) - Architecte / concepteur(-trice)
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
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Inventorié | -- | ||
Informations historiques
Le rempart palissadé de Beaucours est la première enceinte permanente de Québec. Il constitue un jalon important dans l'histoire des fortifications de la ville.
Dès son arrivée en 1608, Samuel de Champlain construit une habitation sur la pointe de Québec. Autant par crainte des Autochtones que des compagnies européennes, elle est dotée de moyens défensifs : palissades, plate-forme, fossés et pont-levis. À ces structures s'ajoutent graduellement une redoute et, en 1620, un petit fort sur les hauteurs du cap Diamant. Par la suite, les fortifications de la ville sont continuellement améliorées sans jamais constituer un système défensif complet, le flanc ouest demeurant ouvert.
La guerre de la Ligue d'Augsbourg engendre la première guerre intercoloniale entre la Nouvelle-France et la Nouvelle-Angleterre. Le gouverneur Louis de Buade de Frontenac et l'intendant Jean Bochart de Champigny font abattre des arbres en vue de construire une palissade pour défendre Québec. En 1690, surpris par l'arrivée imminente de la flotte de William Phips devant la ville, Frontenac commande au major François Provost de construire une enceinte temporaire composée de pieux plantés dans la terre. Bien que cette palissade ferme pour la première fois le flanc ouest de Québec, elle n'a pas la solidité nécessaire pour résister aux hivers ni aux tirs d'artillerie.
Après l'attaque de Phips, les autorités coloniales décident de renforcer les défenses de Québec en faisant ériger une enceinte durable. Ils désignent Josué Dubois Berthelot de Beaucours, capitaine de la Marine, pour tracer les plans des fortifications et superviser les travaux. Ce dernier a fait bonne impression auprès de Frontenac en 1691 par la qualité des ouvrages défensifs qu'il a érigés à Trois-Rivières. Les travaux de construction s'échelonnent de l'été 1693 au printemps 1694. Ils sont menés par le régiment de Beaucours et ce chantier est approvisionné par plusieurs artisans et marchands de Québec. Les habitants sont encouragés à participer à l'édification du terre-plein qui constitue l'essentiel du rempart.
Beaucours construit un système défensif complet qui comprend, entre autres, la redoute du cap Diamant, le cavalier du Moulin, la redoute Dauphine, des fortifications avancées qui protègent le palais de l'intendant et un rempart palissadé, composé de bastions à orillons et de courtines, et percé de portes et de poternes, qui ferme tout le flanc ouest de Québec.
Mis à part la redoute du cap Diamant, le cavalier du Moulin et la redoute Dauphine, les ouvrages de Beaucours ont disparu. La plupart des matériaux utilisés pour le rempart palissadé, essentiellement de la terre et du bois et des pierres taillées pour les portes, ont été récupérés au fil des ans, principalement lors de la construction des fortifications de Chaussegros de Léry.
Depuis les années 1970, quelques éléments de l'enceinte de Beaucours ont été mis au jour. Le 6 novembre 2018, une découverte archéologique importante est annoncée aux médias par le premier ministre du Québec. Il s'agit des éléments de fondation d'une section du rempart et des éléments d'un bastion, en l'occurrence le bastion Saint-Louis.
C'est ainsi qu'une portion de près de 30 m du flanc droit de ce bastion a été dégagée. L'empâtement du bastion mesure près de 1,5 m de large. Il se compose de pièces massives de bois (30 cm de côté) équarries à la hache. Des pieux de près de 75 cm de long sont plantés à leurs extrémités afin d'assurer leur solidité. Une terre sableuse et une terre graveleuse comblent l'espace compris entre les soles. Le tout est recouvert de fascines de bois qui servent à maintenir en place les sols graveleux. Des lisses de bois sont disposées sur les soles et, d'après les marques mises au jour, ces lisses en ont supporté d'autres.
Après l'annonce de cette découverte, environ 7,5 m des fondations du rempart sont extraits du site et pris en charge par le Centre de conservation du Québec.
Emplacement
Références
Notices bibliographiques :
- BERNIER, Serge, Jacques CASTONGUAY, André CHARBONNEAU, Yvon DESLOGES et Larry OSTOLA. Québec, ville militaire. Montréal, Art global, 2008. 347 p.
- CHARBONNEAU, André, Yvon DESLOGES et Marc LAFRANCE. Québec, ville fortifiée du XVIIe au XIXe siècle. Québec, Éditions du Pélican, 1982. 491 p.