Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Château Beauce

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Couvent des Oblates de Béthanie
  • Maison Notre-Dame-du-Rosaire
  • Maison Notre-Dame-du-Saint-Rosaire
  • Monastère des Oblates de Béthanie

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Municipalité :

  • Sainte-Marie

Date :

  • 1903 – 1904 (Construction)
  • 1937 (Surélévation)
  • 1944 (Réaménagement intérieur)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Mission contemplative)
  • Patrimoine religieux (Vie quotidienne)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Groupes associés (4)

Personnes associées (8)

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Inventaires associés (1)

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Description

Le château Beauce est une ancienne résidence bourgeoise construite en 1903 et 1904 et surhaussée en 1937. Le bâtiment présente un plan irrégulier comportant un soubassement en pierre, deux étages en brique peinte de couleur claire et un étage supplémentaire formé de la toiture en fausse mansarde couverte de tôle embossée. Le volume de la maison est caractérisé par de nombreux éléments en saillie, dont un portail surmonté d'une marquise et précédé d'un large escalier en pierre en façade, une tour polygonale semi-hors-œuvre à l'angle sud, un oriel et un tambour du côté nord-ouest, ainsi qu'une galerie couverte du côté sud-est. Le toit est percé de nombreuses lucarnes à pignon et d'un oeil de bœuf. L'ornementation est composée, entre autres, de bandeaux et de chaînes d'angle en pierre de taille, ainsi que d'une corniche évoquant des créneaux. Le château Beauce est implanté en retrait de la voie publique, sur un terrain plat gazonné et planté d'arbres, au coeur du noyau villageois de la ville de Sainte-Marie.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique aux éléments intérieurs et extérieurs du corps de bâtiment principal.

Ce bien est aussi inclus dans le site patrimonial du Château-Beauce, qui comprend également le terrain et l'ensemble des annexes, dépendances et structures s'élevant sur celui-ci.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2020-10-16
Prise d'effet : 2018-10-19

Catégories de conservation

  • 2 - Extérieur supérieur
  • 5 - Intérieur supérieur

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement prorogé, 2019-10-17
  • Avis d'intention de classement, 2018-10-18
  • Ordonnance ministérielle échue, 2018-09-19
 
Classement Situé dans un site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2020-10-16

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement prorogé, 2019-10-17
  • Avis d'intention de classement, 2018-10-18
 
Inventorié --
 

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Valeur patrimoniale

Le château Beauce présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Il est construit initialement en 1903 et en 1904 comme résidence et bureau pour le notaire et homme d'affaires Georges-Siméon Théberge et son associé, le notaire Ernest Larue, deux personnages importants de l'histoire de la Beauce. Cette résidence, située près de l'église, au coeur du noyau villageois de Sainte-Marie, se veut être un témoignage de leur succès et de leur place dans la société locale et régionale. La mission Notre-Dame-du-Rosaire est fondée en 1932 par les notaires Théberge et Larue, ainsi que par la soeur du premier, Marie-Georgiana Théberge. Les quatre premières religieuses de l'ordre des Soeurs missionnaires de l'Immaculée-Conception s'installent dans les dépendances du château Beauce. L'ensemble de la propriété est cédée à cette communauté religieuse en 1944, à la suite du décès de Larue. La communauté en fait un centre de retraites fermées pour femmes. En 1967, les Oblates de Béthanie, une autre communauté religieuse, acquièrent la maison Notre-Dame-du-Rosaire et en font leur monastère, dans lequel logent également les religieuses malades ou retraitées de la communauté. Les Oblates de Béthanie quittent leur monastère en 2014.

Le château Beauce présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. La résidence principale est un immeuble en brique s'inscrivant dans le courant éclectique. En effet, le recours à des contrastes de couleurs et de matériaux, ainsi que l'utilisation d'un vocabulaire architectural inspiré de différentes époques, est typique de ce courant qui réunit divers éléments dans une recherche de monumentalité et d'effets visuels nouveaux. Cette résidence est surhaussée en 1937 par l'ajout d'un étage traité en fausse mansarde pour permettre l'aménagement de chambres. Le changement de fonction du bâtiment, devenu un couvent et une maison de retraites fermées, a entraîné des réaménagements à l'intérieur du château Beauce à différents moments, notamment l'aménagement d'une chapelle au rez-de-chaussée. Plusieurs éléments d'intérêt subsistent néanmoins à l'intérieur de cette résidence, principalement au rez-de-chaussée, dont les colonnes engagées et les pilastres cannelés, l'escalier monumental avec ses lambris à caissons et sa tapisserie en tissu, les chambranles moulurés, les plafonds à caissons, les foyers en marbre ou en granit ainsi que les vitraux ornant certains vitrages de portes, impostes ou contre-fenêtres. Ces espaces et éléments ornementaux sont représentatifs des intérieurs des résidences bourgeoises élevées en milieu urbain au tournant du XXe siècle. La valeur architecturale du château Beauce repose aussi sur son association avec des architectes connus. Les plans d'origine ont été dessinés par l'architecte montréalais Jean-Omer Marchand et par son associé, l'américain Samuel Stevens Haskell.

Source: ministère de la Culture et des Communications, 2020.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du château Beauce liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son implantation en retrait de la voie publique, sur un terrain plat aménagé, au cœur du noyau villageois de la ville de Sainte-Marie;
- son volume, dont le plan irrégulier, l'élévation de quatre étages (incluant le soubassement et l'étage de la toiture en fausse mansarde), la tour polygonale semi-hors-œuvre, la galerie couverte, le large escalier en façade, la marquise de l'entrée principale, l'oriel, le tambour, les saillies sur la toiture évoquant des échauguettes, la souche de cheminée;
- les matériaux, dont la brique peinte de couleur claire du parement, la tôle embossée de la toiture, la pierre à bossage du soubassement, ainsi que la pierre de taille lisse, le bois et le métal des éléments ornementaux et architecturaux;
- les ouvertures, dont le portail principal (doté d'une imposte à arc surbaissé), la porte en bois à panneaux et à vitrage de l'entrée latérale, les fenêtres rectangulaires, les fenêtres de plus petites dimensions du soubassement, les lucarnes à pignon, l'oeil-de-boeuf;
- l'ornementation, dont la corniche à motif de créneaux, les bandeaux, les chaînes d'angle, la platebande en encorbellement du portail principal, les appuis de fenêtre en saillie, la crête de faîtage de l'oriel;
- l'aménagement intérieur, dont la disposition des pièces autour d'un escalier central, les pièces d'apparat disposées au rez-de-chaussée vers l'avant, les pièces de service vers l'arrière de la résidence et les chambres et espaces privés aux étages supérieurs;
- le mobilier intégré et le décor architectural, dont l'escalier monumental en bois avec ses lambris à caissons et sa tapisserie en tissu, l'escalier tournant en bois, les plafonds et les murs à caissons, les portes en bois à panneaux ou à vitrage, les portes françaises, les impostes en verre gravé, les vitraux ornant certains vitrages de portes, impostes ou contre-fenêtres, les armoires en bois (certaines à portes vitrées), les colonnes cannelées engagées, les pilastres cannelés, les chapiteaux inspirés de l'ordre corinthien, les moulures et corniches de plafond, les chambranles moulurés, les foyers en marbre ou en granit, les luminaires en verre ou en métal.

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Informations historiques

Le château Beauce s'élève dans un secteur ancien de la municipalité de Sainte-Marie, secteur aménagé principalement à partir du milieu du XIXe siècle autour de l'église paroissiale. Le village s'accroit à la fin de ce siècle et des professionnels s'établissent à Sainte-Marie, dont le notaire Georges-Siméon Théberge (1849-1940) qui y commence sa pratique en 1881. Il est associé à Damase-Éleusippe-Ernest Larue (mort en 1944) depuis au moins 1887. Parallèlement à ses activités de notariat, Théberge investit dans plusieurs projets et amasse ainsi une fortune considérable. La construction du château Beauce découle de la volonté sa volonté de faire ériger une résidence qui témoigne de son succès et de sa place dans la société locale et régionale.

En 1903, Théberge acquiert un terrain à cette fin de la succession de Gabriel-Narcisse-Achille Fortier, qui l'avait acheté en 1864. La propriété de Théberge sera agrandie en 1927 par l'achat d'un terrain adjacent.

L'emplacement choisi par Théberge est avantageusement situé au centre de la municipalité de Sainte-Marie, à proximité de l'église et de son presbytère. Il confie la réalisation des plans de sa résidence à l'architecte montréalais Jean-Omer Marchand (1873-1936) et à son associé, l'américain Samuel Stevens Haskell (1871-1913). Marchand est notamment le premier architecte québécois et canadien à obtenir un diplôme de l'École des beaux-arts de Paris. Il s'associe à Haskell, qu'il a rencontré à Paris, dès son retour au Canada.

Les travaux de maçonnerie sont réalisés par l'entrepreneur Joseph Couture (1850-1931), de Lévis. L'auteur des travaux de menuiserie intérieure est inconnu. Par ailleurs, l'exécution tant de l'extérieur que de l'intérieur s'écarte parfois des plans dressés par les architectes. Une écurie et une laiterie sont aussi érigées sur la propriété, probablement à la même époque que la résidence.

La mission Notre-Dame-du-Rosaire est fondée en 1932 par les notaires Théberge et Larue, ainsi que par la soeur du premier, Marie-Georgiana Théberge. Les quatre premières religieuses s'installent cette année-là dans l'ancienne écurie, réaménagée peu de temps auparavant. Un acte de donation à la communauté des Sœurs missionnaires de l'Immaculée-Conception est signé par Théberge et Larue, qui se réservent cependant l'usufruit de leur résidence jusqu'à leur décès, à l'exception du bâtiment aménagé pour les religieuses.

En 1937, le notaire Théberge prépare sa résidence à sa future vocation religieuse. Il fait alors surhausser d'un étage la maison pour l'aménagement de chambres. Les plans ont possiblement été préparés par l'architecte Jean-Berchmans Gagnon et les travaux auraient été exécutés par l'entrepreneur Irénée Giguère.

En avril 1943, plus de deux ans après le décès de Théberge, Larue se retire chez son neveu à Saint-Raymond. À la fin de l'été, des travaux sont réalisés pour adapter la maison aux retraites fermées, notamment en aménageant une chapelle au rez-de-chaussée et en disposant des petites chambres autour d'un hall central au premier étage. Entre 1944 et 1959, les religieuses auraient accueillies plus de 20 000 femmes et jeunes filles pour des retraites fermées. C'est dans ce contexte que la communauté fait construire une annexe en 1955, reliant la maison et l'ancienne écurie.

En 1967, les Sœurs missionnaires de l'Immaculée-Conception cèdent la propriété aux Oblates de Béthanie, qui s'y installent la même année. En 1988, ces dernières font ériger une infirmerie derrière l'ancienne écurie.

Les Oblates de Béthanie quittent leur monastère de Sainte-Marie à la fin de 2014. Le bâtiment est cédé à la Société Alzheimer Chaudière-Appalaches en 2015.

Le château Beauce est classé en 2020. Le site patrimonial du Château-Beauce, qui comprend également le terrain et l'ensemble des annexes, dépendances et structures s'élevant sur celui-ci, est classé au même moment.

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Emplacement

Region administrative :

  • Chaudière-Appalaches

MRC :

  • La Nouvelle-Beauce

Municipalité :

  • Sainte-Marie

Adresse :

  • 102, rue Notre-Dame Sud

Latitude :

  • 46° 26' 13.3"

Longitude :

  • -71° 1' 15.2"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 961 129

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Références

Notices bibliographiques :

  • BOUCHER, Benoît. « Sainte-Marie de Beauce ». Continuité. No 45 (1989), p. 20-26.
  • PÉRUSSE, Johanne. J.-O. Marchand, premier architecte canadien diplômé de l'École des beaux-arts de Paris, et sa contribution à l'architecture de Montréal au début du vingtième siècle. Université Concordia, 1999. 209 p.
  • PROVOST, Honorius. Sainte-Marie de la Nouvelle-Beauce. Québec, Société historique de la Chaudière, 1967. 625 p.

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