Fragments de cruche
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Date :
- 1700 – 1760 (Production)
- 1713 (Contexte archéologique)
- 2006 – 2007 (Découverte)
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Thématique :
- Patrimoine de la Nouvelle-France
Classification :
- Bien archéologique > Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : préparation et conservation des aliments
- Bien archéologique > Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : service et consommation des aliments
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Description
Les fragments de cruche en terre cuite grossière sont liés à l'alimentation, notamment au service des boissons non alcoolisées. L'objet provient d'un contexte daté de 1713. Taché de rouille de fer, il est incomplet, car il ne reste qu'une portion de la paroi, du rebord et de l'anse. Le plus gros fragment de paroi mesure 7,6 cm de largeur et 6,4 cm de hauteur. L'anse mesure 7,8 cm de hauteur.
Provenance archéologique :
- CeEt-30 > Opération 51 > Sous-opération A > Lot 105 > Numéro de catalogue 51
Site de provenance :
- Îlot des Palais
Contexte archéologique :
- Incendie
- Palais
Fonctions / usages :
La cruche sert à l'alimentation, soit à la conservation, à l'entreposage et au service d'aliments liquides comme de l'eau.
Lieu de production :
- Europe > France
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Glaçure par arrosement
- Tourné
Matériaux :
- Céramique - terre cuite grossière (commune) (Chamois glaçure verte)
Dimensions :
- Épaisseur : 0,6 centimètre(s)
- Hauteur : 7,6 centimètre(s)
- Largeur : 6,4 centimètre(s)
Intégrité :
Objet incomplet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (moins de 25% de l'objet)
Nombre de biens :
1
Nombre de fragments :
7
Numéro de l'objet :
- CARQ : 12
- Numéro archéologique : CeEt-30-51A105-51
Discipline :
- Archéologie historique
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
Les fragments de cruche sont fabriqués en France. L'importation de cette terre cuite dans la colonie débute au milieu du XVIIe siècle et se termine en 1759.
L'origine de cette terre cuite de couleur chamois couverte de glaçure colorée verte est longtemps considérée comme étant la région de la Saintonge. Cependant, il est désormais reconnu qu'elle puisse être originaire des régions Rhône-Alpes (centre-est de la France) ou Seine-Maritime (nord-ouest de la France).
L'artéfact est mis au jour entre 2006 et 2007 sur le site de l'îlot des Palais, à Québec, dans la salle sud de la partie centrale des caves du premier palais. Cette salle semble être utilisée par les intendants de la Nouvelle-France entre 1684 et 1713. Les artéfacts retrouvés dans ce lieu sont de deux natures différentes. Ils consistent en marchandises qui appartenaient au roi et en articles d'usage domestique utilisés par les intendants. Les marchandises, distribuées dans la colonie, servent à l'armement. Les articles d'usage domestique indiquent que les intendants se servent de cette salle des caves, du moins peu avant le feu de 1713, pour l'entreposage d'une portion de leurs biens, notamment des articles en céramique et en verre.
L'objet est donc probablement acquis et utilisé par l'un des intendants résidant au palais, soit Jacques de Meulles (1683-1686), Jean Bochart sieur de Champigny (1686-1702), François Beauharnois (1702-1705), Jacques Raudot (1705-1710) et son fils Antoine-Denis (1705-1709) ou Michel Bégon de la Picardière (1710-1724). Michel Bégon perd la presque totalité de ses biens, de même que ceux de son épouse et de leurs domestiques, lors de l'incendie du premier palais de l'intendant en 1713.
Le premier palais de l'intendant est aménagé à partir de la brasserie de l'intendant Jean Talon, qui est en activité de 1669 à 1675. Le palais est de nouveau agrandi vers l'est à partir de 1687, et des cages d'escaliers et des latrines extérieures sont ajoutées. La portion ancienne de l'édifice est réservée à l'intendant, à sa famille et à leurs domestiques, qui l'occupent des caves aux combles. Par la suite, une grande boulangerie est érigée perpendiculairement au palais, face à sa portion centrale. Le palais est détruit lors d'un incendie, en janvier 1713, lequel épargne cependant la boulangerie.
En 1716, les ruines du palais sont récupérées pour l'édification d'un nouvel édifice servant d'entrepôts pour les marchandises du roi utilisées dans la colonie et de boulangerie : il s'agit des magasins du Roi. Les fondations, les caves, ainsi que les anciens cachots du palais y sont intégrés. L'ancienne boulangerie est convertie en bureau des magasins. Ces deux bâtiments sont détruits par un incendie en mai 1760, lors de la contre-attaque de l'armée française contre les troupes britanniques installées dans la ville.
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
La cruche fait partie de la collection de référence archéologique du Québec, car elle est mise au jour dans une des salles des caves du palais de l'intendant, à Québec. Elle témoigne de l'utilisation de cet objet par l'un des intendants de la Nouvelle-France établis à Québec entre 1684 et 1713.
Emplacement
Localisation informelle :
Réserve archéologique de la Ville de Québec
Code Borden
CeEt-30 |
Références
Notices bibliographiques :
- BARTON, Kenneth James et E. Ann SMITH. Terres cuites grossières provenant de la forteresse de Louisbourg/Verre datant présumément du premier siège de Louisbourg. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, 1981. 275 p.
- L'ANGLAIS, Paul-Gaston. Les modes de vie à Québec et à Louisbourg au milieu du XVIIIe siècle à partir de collections archéologiques. Collection Patrimoines, série Dossiers, 86. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1994. s.p.
- L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Tome 4, volume 1 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.
- LUEGER, Richard et Marthe OLIVIER. Les terres cuites grossières des latrines de la maison Perthuis. Collection Patrimoines. Dossiers, 55. Québec, Ministère des affaires culturelles du Québec, Direction générale du patrimoine, 1984. 118 p.
- MÉTREAU, Laetitia, dir. Identifier la céramique au Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 41. Québec, CÉLAT, 2016. s.p.
- MOUSSETTE, Marcel et Françoise NIELLON. L'Habitation de Champlain. Collection Patrimoines, série Dossiers, 58. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1985. 531 p.
- MOUSSETTE, Marcel. Le site du Palais de l'Intendant à Québec : Genèse et structuration d'un lieu urbain. Nouveaux cahiers du CÉLAT, 10. Québec, Septentrion, 1994. 229 p.
- MOUSSETTE, Marcel. Les terres cuites communes des maisons Estèbe et Boisseau. Collection Patrimoines, série Dossiers, 51. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1996. 184 p.
- SIMONEAU, Daniel. Îlot des Palais : rapport des fouilles archéologiques réalisées par la Ville de Québec, saison 2006 et 2007. Cahier d'archéologie du CÉLAT, 40. Québec, CÉLAT, Ville de Québec, Ministère de la Culture et des Communications, 2014. 428 p.