Perle
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Autre(s) nom(s) :
- Perle dite « à chevrons »
- Perle oblongue
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Québec
Date :
- après 1500 – après 1900 (Production)
- 1740 – 1780 (Contexte archéologique)
- 2014 (Découverte)
Période :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
- Le Régime français (1534 à 1760)
Classification :
- Bien archéologique > Objets de communication > Moyen d'échange
- Bien archéologique > Objets personnels > Parure
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Description
La perle oblongue de verre, servant aux échanges avec les populations autochtones et à la parure des Européens (bijoux, chapelets, habillement), est fabriquée entre le XVIe et le XIXe siècle. Elle est faite de quatre couches de verre, soit des verres bleu cobalt transparent, blanc opaque, rouge brique opaque et blanc opaque, de l'extérieur vers l'intérieur. Elle est entière et possède un décor dit « à chevrons ». L'artéfact mesure 19,6 mm de longueur et 7,7 mm de diamètre.
Provenance archéologique :
- DcEs-1 > Opération 3 > Sous-opération E > Lot 2 > Numéro de catalogue 3
Contexte archéologique :
- Habitation, maison
- Poste
Fonctions / usages :
Les perles de verre sont importées en Amérique du Nord par les Européens et servent surtout aux échanges avec les Autochtones. Ceux-ci les utilisent comme monnaie d'échange et comme parure pour la confection de bijoux, de vêtements (broderie) et de ceintures. De plus, les Européens s'en servent pour la dévotion (chapelets) et la décoration des intérieurs (guirlandes, chandeliers).
Lieu de production :
- Europe
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Étiré
Matériaux :
- Verre - verre de couleur (Transparent bleu foncé)
- Verre - verre de couleur (Opaque blanc)
- Verre - verre de couleur (Opaque rouge)
- Verre - verre polychrome
Technique de décoration :
- Appliqué
Motif décoratif :
- Chevron
Décor :
La perle possédait une couche de verre bleu cobalt transparent en surface à l'origine. Elle a été « grattée » ou « polie » pour faire ressortir les couleurs blanches et rouges se trouvant en dessous. Cette pratique est attestée chez les populations autochtones d'Amérique.
Dimensions :
- Diamètre extérieur (Mesurée / subsistant) : 7,7 millimètre(s)
- Longueur (Mesurée / subsistant) : 19,6 millimètre(s)
Intégrité :
Objet complet (75% et plus de l'objet)
Nombre de biens :
1
Nombre de fragments :
1
Numéro de l'objet :
- CARQ : 9
- Numéro archéologique : DcEs-1-3E2-3
Discipline :
- Archéologie historique
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
La perle de verre de type IVk (selon la typologie élaborée par Kidd et Kidd en 1972) est fabriquée en Europe entre le XVIe et le XIXe siècle, par étirement. La technique de l'étirement nécessite deux personnes. Une bulle de verre est prise par une canne avec un trou au milieu. Cette bulle est soufflée, puis elle peut être trempée dans du verre fondu pour augmenter son volume ou pour lui ajouter d'autres couleurs. Un deuxième homme met une tige de fer à l'autre extrémité et les deux hommes tirent dans des directions opposées jusqu'à ce que le verre soit au diamètre voulu. Il est possible de torsader le tube de verre pendant l'étirement pour créer un motif, ou encore de faire passer le tube à travers une filière pour imprimer une forme au tube. Le tube est ensuite laissé à refroidir totalement avant d'être coupé en plusieurs morceaux pour obtenir des perles. Cette technique, bien qu'artisanale, permet de fabriquer plusieurs centaines de perles par jour.
Le décor de la perle est dit « à chevrons ». D'autres termes sont parfois utilisés, comme « étoile » (« star » en anglais) ou « rosetta ». Ce dernier terme est surtout utilisé pour les perles similaires trouvées sur le continent africain. Le motif à chevrons est obtenu en mettant la bulle de verre dans un moule en forme d'étoile. Des cannes de verre de couleur peuvent être insérées dans les creux de l'étoile pour créer des lignes parallèles au trou d'enfilage de la perle. Par la suite, une couche de verre est ajoutée et la bulle est étirée selon la technique de fabrication expliquée plus haut. Une fois la perle terminée, ses extrémités sont meulées pour faire ressortir les différentes couches de verre autour du trou d'enfilage.
Les perles de verre sont utilisées par les Européens au Québec principalement pour les échanges avec les Autochtones, eux-mêmes s'en servant comme monnaie d'échange ou comme parure (bijoux, vêtements, etc.). Les perles de verre sont également arborées par les Européens en Europe et au Québec pour la parure et pour la décoration sous forme de bijoux, de broderies, de décorations sur des chandeliers, etc.
L'artéfact est mis au jour en 2014 sur le site du poste de traite de Chicoutimi, dans un niveau correspondant à la construction et à l'occupation de la maison du commis (daté entre 1740 et 1780).
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
La perle fait partie de la collection archéologique de référence du Québec, car elle est représentative du type IVk issu de la typologie élaborée par Kidd et Kidd en 1972. Elle est entière et en bon état de conservation. Elle représente un type de perles produit en Europe entre le XVIe et le XIXe siècle et atteste d'une pratique connue chez les populations amérindiennes de transformation des objets européens.
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- Québec
Municipalité :
- Québec
Arrondissement municipal :
- Les Rivières
Adresse :
- 1825, rue Semple
Localisation informelle :
Laboratoire et Réserve archéologique du Québec
Code Borden
DcEs-1 |
Références
Notices bibliographiques :
- KIDD, Martha Ann et Kenneth E. KIDD. « Classification des perles de verre à l'intention des archéologues sur le terrain ». RICK, John H. Travaux d'archéologie du Service des lieux historiques nationaux, 1962-1966. Lieux historiques canadiens : cahiers d'archéologie et d'histoire, 1. Ottawa, Direction des parcs nationaux et des lieux historiques, Ministère des affaires indiennes et du Nord, 1972, p. 47-92.
- Subarctique Enr. Intervention archéologique sur le site du Poste de traite de Chicoutimi (site DcEs-1). Rapport de la phase 2 (2014). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de Saguenay/UQAC, 2015. 117 p.