Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Fragment de mur d'église

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • vers 1734 (Construction)
  • 1759 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Structures > Élément de bâtiment

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Description

Le fragment de mur est un artefact retrouvé dans l'église de Saint-François-de-l'île-d'Orléans, construite en 1734 et achevée en 1736. La surface de la pièce, d'une hauteur de 64 centimètres et d'une largeur de 59 centimètres, porte une inscription permettant de dater l'objet. Toujours déchiffrable, le texte révèle entre autres choses l'auteur et la date : « David Chapman August 26th 1759 Belonging to her / Majestys Ship Neptune ». Ce bloc de mortier est maintenant accroché dans la nouvelle église de Saint-François, classée immeuble patrimonial. Il est protégé par une vitre à la vue du grand public.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 2017.98

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec

Dimensions :

  • Hauteur : 65 centimètre(s)
  • Largeur : 59 centimètre(s)

Inscription :

Centre : David Chapman August 26th 1759 Belonging to her / Majestys Ship Neptune

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le fragment de mur est un artefact retrouvé dans la deuxième église de Saint-François. La première église paroissiale, construite en 1707, est rapidement remplacée par une deuxième église plus spacieuse. Construite en pierre, les premiers travaux débutent en 1734 et l'église s'ouvre à la dévotion à partir de l'année 1736. Quelques décennies plus tard, le lieu de culte subit des dégâts causés par les Anglais.

Ainsi, l'inscription confirme la présence britannique sur l'île d'Orléans pendant la guerre de Conquête. De fait, la flotte anglaise remonte le fleuve Saint-Laurent pour atteindre l'île d'Orléans en 1759. Le Neptune, un vaisseau dirigé par l'amiral Hartwell, fait partie des forces navales. Muni de 90 canons et doté d'un équipage composé de 770 hommes, le navire accoste à la pointe est de l'île au mois d'août 1759. Après avoir mis pied à terre, les soldats incendient les maisons et les bâtiments de ferme. Seules les églises sont préservées.

Le 8 août 1759, un lieutenant, six officiers cadets et 106 hommes participent à l'érection de fortifications autour de l'église de Saint-François, futur hôpital des troupes ennemies. L'inscription retrouvée en ses murs met en lumière la présence du second artilleur du Neptune, David Chapman, le 26 août 1759. Il est cependant impossible de préciser si c'est en tant que blessé ou visiteur qu'il met les pieds en ces lieux. Lors de la bataille des plaines d'Abraham, le Neptune fait encore partie des vaisseaux ayant participé à l'attaque de Québec aux côtés de l'armée du général Wolfe. Quant à David Chapman, il sert encore à bord du Neptune en juin 1760.

Après le départ des Anglais, l'église de Saint-François bénéficie des soins d'architectes, de charpentiers et plus tard, de restaurateurs. En plus d'une nouvelle sacristie, le chaulage de la structure est effectué à quelques reprises et le texte de l'artilleur se dissimule progressivement derrière les couches de crépi. Dans les années 1950, Gérard Morisset dirige une entreprise de restauration qui mène au classement patrimonial du lieu de culte en 1957.

La permanence des améliorations n'est que de courte durée. Un incendie, survenu dans la nuit du 1er juin 1988, ravage l'église, mais permet toutefois le dévoilement du fragment. Cet incident, provoqué par un couple d'automobilistes ayant intentionnellement percuté la façade de l'église de Saint-François, cause d'importants dégâts et réduit en cendres. Au lendemain de l'évènement, seul le carré de maçonnerie a résisté.

Le ministère des Affaires culturelles du Québec, le comité d'art sacré diocésain et le conseil de la fabrique de la paroisse évaluent la situation et le devenir de l'église. Parallèlement, ils entreprennent des fouilles archéologiques et des relevés architecturaux en vue d'une reconstruction. C'est lors des fouilles archéologiques et de l'évaluation de la maçonnerie que l'inscription de David Chapman est mise au jour. Le vestige épigraphique, localisé dans l'embrasure de la porte latérale, est découvert le 29 septembre 1988 par l'architecte Roger Picard.

À la suite de cette trouvaille, le Centre de conservation du Québec envoie une équipe de spécialistes pour retirer le fragment afin de le restaurer et le replacer dans la nouvelle église de Saint-François, reconstruite en 1991 et 1992 sur le modèle de 1734. Le fragment, accessible au grand public, est maintenant protégé par une vitre et conservé à température contrôlée.

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Références

Contributeur de données :

Fabrique de la paroisse Sainte-Trinité-d'Orléans

Notices bibliographiques :

  • CHASSÉ, Béatrice. « De Beaulieu à Argentenay ». Cap-aux-Diamants. Vol. 5, no 1 (1989), p. 19-21.
  • DOUGLAS, W.A.B. « Le Saint-Laurent : une voie d’accès stratégique ». Cap-aux-Diamants. No 43 (1995), p. 19-23.
  • GAUTHIER, Richard. Le devenir de l'art d'eglise dans les paroisses catholiques du Quebec : architecture, arts, pratiques, patrimoine (1965-2002). Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2005. 183 p.
  • LAPOINTE, Camille. « Lieux de culte et sépultures ». Cap-aux-Diamants : la revue d'histoire du Québec. No 26 (1991), p. 65.
  • LESSARD, Michel. « Quarante-deux milles de choses tranquilles… ». Cap-aux-Diamants. No 73 (1997), p. 23-34.
  • s.a. Un graffiti de 1759: un nom, une date, un navire!. Québec, Éditions Continuité, s.d. 4 p.

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