Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Bague dite « jésuite »

Type :

Patrimoine mobilier (Bien archéologique)

Autre(s) nom(s) :

  • Bague à plaque dite « jésuite »
  • Bague de Jésuite
  • Bague jésuite

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • après 1660 – avant 1730 (Typologie)
  • 1686 – 1713 (Contexte archéologique)
  • avant 1713 (Production)
  • 1989 (Découverte)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine de la Nouvelle-France
  • Patrimoine religieux

Classification :

  • Bien archéologique > Objets de communication > Moyen d'échange
  • Bien archéologique > Objets de communication > Symbole personnel
  • Bien archéologique > Objets personnels > Parure

Éléments associés

Inventaires associés (2)

Images

Description

La bague dite « jésuite » est un objet de parure en usage entre le troisième quart du XVIIe siècle et le premier tiers du XVIIIe siècle. La bague en alliage cuivreux mesure 2,5 cm de largeur sur 1,7 cm de hauteur. L'anneau est fragmenté et déformé. La plaque ovale est ornée d'un décor composé de trois clous disposés en éventail, d'un monogramme christique composé des lettres IHS et d'une croix.

Provenance archéologique :

  • CeEt-30 > Opération 27 > Sous-opération E > Lot 51 > Numéro de catalogue 89

Site de provenance :

  • Îlot des Palais

Contexte archéologique :

  • Magasins du Roi

Fonctions / usages :

La bague dite « jésuite » est un objet de parure porté en Nouvelle-France à la fois par les Français et les Autochtones. Elle joue également un rôle important dans les relations franco-autochtones.

Lieu de production :

  • Europe > France

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Brasure
  • Courbé
  • Martelé

Matériaux :

  • Métal - métaux et alliages cuivreux

Technique de décoration :

  • Estampé

Motif décoratif :

  • Croix

Représentation iconographique :

  • Clous
  • Croix
  • Monogramme christique

Inscription :

Sur la plaque : IHS

Dimensions :

  • Hauteur, Plaque (Mesurée / intégral) : 1,05 centimètre(s)
  • Hauteur (Mesurée / subsistant) : 1,7 centimètre(s)
  • Largeur, Plaque (Mesurée / intégral) : 0,95 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / subsistant) : 2,5 centimètre(s)

Intégrité :

Objet complet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (75% et plus de l'objet)

Nombre de biens :

1

Nombre de fragments :

2

Numéro de l'objet :

  • CARQ : 13
  • Numéro archéologique : CeEt-30-27E51-89

Discipline :

  • Archéologie historique

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

Haut de la page

Informations historiques

La bague dite « jésuite » est confectionnée dans un alliage de cuivre impur ou de laiton à faible titre de zinc. Les fondeurs des XVIIe et XVIIIe siècles ne distinguent pas nécessairement ces deux alliages, qui partagent plusieurs propriétés. Cette bague est associée au modèle de bague estampée-assemblée. Importé de France, ce modèle aurait été embarqué à Rochefort, une base navale active dès sa construction en 1666. Le port militaire est approvisionné par les centres de production de l'Angoumois, de l'Aunis, de la Dordogne, de la Saintonge et du Limousin. C'est par là que transite la plus grande partie des objets offerts aux Autochtones en guise de présents diplomatiques. Les navires en partance de Rochefort assurent la surveillance et la défense de la Nouvelle-France, en plus de ravitailler les membres de l'administration coloniale, les troupes royales et les divers chantiers royaux.

La mise en forme de la bague combine plusieurs techniques pour fabriquer la plaque et l'anneau, puis pour les assembler. La fabrication de la plaque débute par la mise en forme au marteau d'une petite masse de métal, appelée flan. Une fois amené à la dimension souhaitée, le flan est placé dans une matrice, nommée étampe. Il s'agit d'un moule en métal qui comporte en creux la forme et le décor de la pièce à produire. Le métal est ensuite frappé pour prendre l'empreinte de la matrice, soit à l'aide d'un marteau, soit à l'aide d'une machine (balancier ou mouton). Cette technique donne simultanément à la plaque une forme ovale et un décor estampé en relief.

Le décor de cet artéfact, le monogramme christique formé des lettres IHS surmontées d'une croix, est le décor le plus répandu sur les bagues à plaque découvertes en Amérique du Nord. Ce serait d'ailleurs l'une des raisons ayant incité les archéologues à accoler le qualificatif « jésuite » à cet objet. Dans les faits, le motif décoratif possède une connotation religieuse ou magico-religieuse plus complexe. Utilisé comme abréviation pour le nom grec de Jésus (IHSOUS ou IHSOYS) depuis l'Antiquité (IVe-Ve siècles), il est popularisé en Europe par saint Bernardin de Sienne (1380-1444) et par saint Ignace de Loyola (1491-1556). Ce dernier en fait le blason de la Compagnie de Jésus, qu'il fonde en 1540. Du XVe au XVIIIe siècle, la piété populaire fait également du monogramme christique un puissant symbole de protection, qui est apposé autant sur les objets de dévotion que sur les objets du quotidien.
En Nouvelle-France, la bague dite « jésuite » est un objet de parure porté à la fois par les Français et les Autochtones. Elle joue également un rôle important dans les relations franco-autochtones.

Cette bague, fragmentée et déformée, est mise au jour en 1989 sur le site de l'îlot des Palais, à Québec. Elle provient d'une couche de sol témoignant de l'occupation et de l'incendie des magasins du roi du premier palais de l'intendant (1686-1713). Les denrées et les marchandises qui y étaient entreposées servaient à approvisionner les armées royales et l'administration coloniale. Ces magasins contenaient aussi des articles destinés au commerce et au maintien des relations diplomatiques avec les Autochtones. La bague dite « jésuite » fait son apparition sur les sites archéologiques nord-américains après 1660 et perdure jusque vers 1730.

Haut de la page

Évaluation d'inventaire

  • Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - )
    Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière


  • La bague dite « jésuite » fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle est représentative du type stylistique « monogramme christique ». Or, les trois clous placés sous les lettres IHS en font un exemplaire unique. Elle a aussi été choisie en raison de son contexte archéologique de découverte, soit dans un entrepôt géré par l'administration coloniale.

    Haut de la page

    Emplacement

    Region administrative :

    • Capitale-Nationale

    MRC :

    • Québec

    Municipalité :

    • Québec

    Arrondissement municipal :

    • La Cité

    Localisation informelle :

    Réserve archéologique de la Ville de Québec

    Code Borden

    CeEt-30      

    Haut de la page

    Références

    Gestionnaires des données :

    Ville de Québec

    Notices bibliographiques :

    • CÔTÉ, Hélène. Le site du premier palais de l'intendant à Québec : rapport préliminaire de la huitième campagne de fouilles (1989). Rapports et Mémoires de recherche du CÉLAT, 22. Sainte-Foy, CÉLAT, Université Laval, 1992. 162 p.
    • MERCIER, Caroline. Bijoux de pacotille ou objets de piété? : les bagues dites « jésuites » revisitées à partir des collections archéologiques du Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 34. Québec, Célat, 2012. 234 p.
    • MOUSSETTE, Marcel. Le site du Palais de l'Intendant à Québec : Genèse et structuration d'un lieu urbain. Nouveaux cahiers du CÉLAT, 10. Québec, Septentrion, 1994. 229 p.
    • QUESNEL, Annie. Le site du Premier palais de l'intendant à Québec : rapport préliminaire de la septième campagne de fouilles (1988). Rapports et Mémoires de recherche du CÉLAT, 20. Sainte-Foy, CÉLAT, Université Laval, 1991. 219 p.

    Multimédias disponibles en ligne :

    Haut de la page

    Gouvernement du Québec

    © Gouvernement du Québec, 2013