Bague dite « jésuite »
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Québec
Date :
- 1686 – 1713 (Contexte archéologique)
- avant 1713 (Production)
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Thématique :
- Patrimoine de la Nouvelle-France
- Patrimoine religieux
Classification :
- Bien archéologique > Objets de communication > Moyen d'échange
- Bien archéologique > Objets de communication > Symbole personnel
- Bien archéologique > Objets personnels > Parure
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Description
La bague dite « jésuite » est un objet de parure datant du début du XVIIIe siècle. L'objet en laiton se compose d'une plaque ovale et d'un anneau. La face de la plaque présente un motif abstrait composé d'un ovale partiellement hachuré entouré de deux ailes ouvertes et de rameaux stylisés.
Provenance archéologique :
- CeEt-30 > Opération 27 > Sous-opération C > Lot 91 > Numéro de catalogue 1
Site de provenance :
- Îlot des Palais
Contexte archéologique :
- Magasins du Roi
Fonctions / usages :
En Nouvelle-France, les missionnaires catholiques offrent des bagues aux Autochtones qui montrent de la ferveur pour l'apprentissage des rudiments de la religion catholique. Ils leur en offrent également en échange de vivres et de petits services rendus. Les bagues étaient aussi utilisées comme objet de traite et comme présent diplomatique par les représentants du Roi auprès des Autochtones.
Lieu de production :
- Europe > France
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Assemblé
- Découpé
Matériaux :
- Métal - métaux et alliages cuivreux (Laiton)
- Métal - métaux et alliages cuivreux (Cuivre)
Technique de décoration :
- Gravé
Motif décoratif :
- Géométrique
- Linéaire
Intégrité :
Objet entier (100% de l'objet)
Nombre de biens :
1
Numéro de l'objet :
- Numéro archéologique : CeEt-30-27C91-1
Discipline :
- Archéologie historique
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
Cette bague dite « jésuite » date du début du XVIIIe siècle. Elle est composée d'une plaque ovale décorée sur sa face et d'un anneau. Le décor de la plaque est gravé au burin et est constitué d'un motif abstrait.
Le mode de fabrication de cette bague correspond au type T2.1 de Mercier. Il s'agit d'une bague découpée et assemblée, faite d'une plaque sciée puis limée et d'un anneau martelé, lesquels sont assemblés par brasage. Le motif du décor correspond au type S17 de Mercier. Ce type de motif apparaît au cours du dernier quart du XVIIe siècle et il persiste jusque dans le premier quart du XVIIIe siècle.
Ce type de bague était offert, au XVIIe siècle principalement, par les missionnaires catholiques en guise de récompense aux catéchumènes, c'est-à-dire les personnes qui apprenaient la religion catholique en vue de se faire baptiser. Les missionnaires les échangeaient aussi, avec d'autres objets profanes, à leurs hôtes autochtones en échange de vivres et de bois de chauffage et comme cadeau pour les remercier pour les petits services rendus.
Les bagues étaient aussi utilisées comme objet de traite et comme présent diplomatique par les représentants du Roi (ambassadeurs, militaires, commis de poste de traite et interprètes) auprès des Autochtones. Elles étaient portées par les hommes, les femmes et les enfants autochtones. Ils se servaient des bagues et autres parures pour leur protection auprès des esprits et pour leur prestige personnel.
La couleur de cette bague est proche de la couleur rouge du cuivre natif, qui symbolise, pour les Autochtones, l'animosité, la guerre et le pouvoir.
Cet artéfact a été mis au jour en 1988 dans la salle 4 des caves du premier palais de l'intendant (1686-1713) à Québec avec une dizaine d'autres bagues en métal cuivreux. Dans cette salle associée aux magasins du Roi, des milliers d'objets reposaient sur les restes d'un plancher en bois, sous une couche de débris contenant des fragments de bardeaux d'ardoise chauffés, résultat probable de l'effondrement du toit du palais, incendié en janvier 1713. Plusieurs de ces objets étaient emprisonnés dans une masse compacte de sol imbibé d'huile de lin, laquelle provenait sans doute des couches archéologiques supérieures s'étant déposées par-dessus lors de la destruction du deuxième palais en 1760.
Ces objets, présents en plusieurs exemplaires, sont considérés comme des marchandises appartenant au Roi. Au Canada, durant la période coloniale française, l'intendant était responsable de commander les marchandises du Roi en France, de les entreposer à Québec et de les distribuer dans la colonie.
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- Québec
Municipalité :
- Québec
Arrondissement municipal :
- La Cité
Localisation informelle :
Réserve archéologique de la Ville de Québec
Code Borden
CeEt-30 |
Références
Gestionnaires des données :
Ville de Québec
Notices bibliographiques :
- CÔTÉ, Hélène. Le site du premier palais de l'intendant à Québec : rapport préliminaire de la huitième campagne de fouilles (1989). Rapports et Mémoires de recherche du CÉLAT, 22. Sainte-Foy, CÉLAT, Université Laval, 1992. 162 p.
- MERCIER, Caroline. Bijoux de pacotille ou objets de piété? : les bagues dites « jésuites » revisitées à partir des collections archéologiques du Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 34. Québec, Célat, 2012. 234 p.
- MOUSSETTE, Marcel. Le site du Palais de l'Intendant à Québec : Genèse et structuration d'un lieu urbain. Nouveaux cahiers du CÉLAT, 10. Québec, Septentrion, 1994. 229 p.
- QUESNEL, Annie. Le site du Premier palais de l'intendant à Québec : rapport préliminaire de la septième campagne de fouilles (1988). Rapports et Mémoires de recherche du CÉLAT, 20. Sainte-Foy, CÉLAT, Université Laval, 1991. 219 p.