Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Espaces intérieurs du Grand-Séminaire-de-Montréal

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1855 – 1857 (Construction)
  • après 1857 (Décoration intérieure)
  • 1904 – 1907 (Réaménagement intérieur)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)
  • Patrimoine religieux (Mission éducative)
  • Patrimoine religieux (Vie quotidienne)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Collèges, séminaires et universités)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (3)

Groupes associés (1)

Personnes associées (3)

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Carte

Description

Les espaces intérieurs du Grand-Séminaire-de-Montréal sont des parties d'un ensemble conventuel et institutionnel aménagées à partir de 1855. Ces espaces comprennent le grand escalier central, la réserve de la bibliothèque et la chapelle des employés. Le grand escalier central est un escalier à montées divergentes qui dessert les cinq étages du bâtiment. Entièrement fait de bois, il est doté d'un garde-corps à balustres. La réserve de la bibliothèque s'étend aussi sur cinq niveaux formés par une structure suspendue, en acier. Les deuxième et troisième niveaux ont un centre dégagé et ouvert sur le premier niveau complètement occupé par les rayonnages. Ils sont séparés des deux niveaux supérieurs par un plancher. Ces quatrième et cinquième niveaux présentent la même organisation que les trois niveaux inférieurs. Pour sa part, la chapelle des employés est une pièce de petites dimensions présentant un plan rectangulaire et couverte d'une voûte surbaissée. Elle est dotée d'un décor peint représentant, entre autres, un treillis et des vignes.

Ces espaces sont classés immeuble patrimonial. Ils font aussi partie du domaine des Messieurs-de-Saint-Sulpice, classé site patrimonial.

La chapelle du Grand-Séminaire-de-Montréal est aussi classée immeuble patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2016-11-10

Catégories de conservation

  • 4 - Intérieur exceptionnel

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2015-11-17
  • Proposition de statut national, 2014-05-01
 
Inventorié --
 

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Valeur patrimoniale

Les espaces intérieurs du Grand-Séminaire-de-Montréal présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique reposant sur leur association avec la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice. Cette société de vie apostolique, qui se consacre essentiellement à la formation des prêtres, au service paroissial et à l'éducation, s'établit à Montréal en 1657. Les Sulpiciens y érigent rapidement un séminaire et assurent le service spirituel. Les prêtres de Saint-Sulpice deviennent en outre propriétaires de la seigneurie de l'Île-de-Montréal en 1663. Ils multiplient dès lors leurs efforts pour activer le peuplement de l'île. En 1685, François Vachon de Belmont (1645-1732) fait notamment construire un fort en pierre au pied du mont Royal. L'ouvrage défensif sert aussi de résidence et d'école. Les Sulpiciens demeurent seigneurs de l'île de Montréal jusqu'en 1840. À partir de ce moment, ils sont chargés par l'évêque de la formation du clergé catholique de tout le diocèse, fondé en 1836. Ils entreprennent alors la construction du Grand Séminaire dans le domaine de la Montagne, près des tours du fort du XVIIe siècle. L'architecte John Ostell (1813-1892) est engagé pour dessiner les plans du bâtiment, érigé de 1855 à 1857. Le grand escalier central, qui dessert les cinq étages du bâtiment, date de cette époque. L'espace qui servira de chapelle des employés jusqu'en 1970 est aussi présent dès la première construction. Une importante campagne de travaux a cours au séminaire, de 1904 à 1907, selon les plans de l'architecte montréalais Jean-Omer Marchand (1873-1936) et de son associé, l'américain Samuel Stevens Haskell (1871-1913). C'est notamment à ce moment qu'est aménagée la réserve de la bibliothèque. Les espaces intérieurs du Grand-Séminaire-de-Montréal témoignent donc de la vocation d'enseignement des Sulpiciens et de l'évolution des besoins de cette institution, où plus de 6 000 prêtres auraient été formés depuis le milieu du XIXe siècle.

Les espaces intérieurs du Grand-Séminaire-de-Montréal présentent également un intérêt patrimonial pour leur valeur architecturale. Le grand escalier central à volées divergentes, en bois, a peu d'équivalents au Québec. Il se distingue par sa monumentalité, sa cage ouverte sur cinq étages et la qualité de sa facture. La chapelle des employés, aménagée au sous-sol du corps central du séminaire, est dotée d'un décor peint inspiré des catacombes romaines. Ce décor est l'oeuvre du sulpicien Pierre Dupaigne (1872-1953). Il est constitué, notamment, d'un motif de treillis et de vigne sur la voûte, de motifs végétaux tels que des palmes et des branches d'olivier sur les murs, d'autres motifs chrétiens anciens comme des poissons, ainsi que d'inscriptions latines apposées sur des panneaux peints. Ce type de décor est inusité dans l'architecture religieuse québécoise. La réserve de la bibliothèque est aménagée sur cinq niveaux. À l'origine, les trois niveaux inférieurs étaient utilisés par le Grand Séminaire et les deux niveaux supérieurs, par le Collège de Montréal. Cette utilisation initiale explique la configuration des lieux. Ainsi, les deuxième et troisième niveaux ont un centre dégagé et ouvert sur le premier niveau complètement occupé par les rayonnages. Ils sont séparés des deux niveaux supérieurs par un plancher. Ces quatrième et cinquième niveaux présentent la même organisation que les trois niveaux inférieurs. Par ailleurs, la structure suspendue des rayonnages et des planchers, en acier, constituait une nouveauté technologique au moment de sa construction, en 1907.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2016.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques des espaces intérieurs du Grand-Séminaire-de-Montréal liés à leurs valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- les caractéristiques du grand escalier central desservant cinq étages, dont ses deux volées par étage (une première volée droite, centrale, et une seconde à montées divergentes), les paliers formant un corridor le long des murs de cage, le départ évasé, les repos en planches, les limons menuisés à motifs curvilignes, les garde-corps à balustres, les poteaux de départ et d'arrivée des volées, la main courante menuisée (plus inclinée à l'arrivée des volées), les astragales faisant retour, la sobriété de l'ornementation des murs de cage (constituée principalement de plinthes et d'encadrements de portes menuisés), les colonnes d'ordre dorique et les traces d'usure sur les marches;
- les caractéristiques de la réserve de la bibliothèque, dont le plan presque carré, l'élévation sur cinq étages, le regroupement des trois premiers étages, le centre ouvert et dégagé des deuxième et troisième étages offrant une vue sur le premier étage, le regroupement des quatrième et cinquième étages, le centre ouvert et dégagé du cinquième étage offrant une vue sur le quatrième étage, la structure suspendue des rayonnages et des planchers, faite en acier, les garde-corps métalliques ceinturant le dégagement central des deuxième, troisième et cinquième étages, l'escalier en vis en fonte;
- les caractéristiques de la chapelle des employés, dont sa localisation au sous-sol du Grand Séminaire, son plan rectangulaire de petites dimensions, l'élévation d'un étage, la voûte surbaissée, les portes en bois (une à panneaux percée de deux ouvertures cintrées ornées de vitraux, l'autre ornée de motifs chrétiens), la fenêtre rectangulaire de petites dimensions fermant une baie cintrée, les retraits dans les murs (inscrits sous des arcs cintrés ou surbaissés), ainsi que le décor peint (comportant, entre autres, un motif de treillis et de vigne sur la voûte, des motifs végétaux, dont des palmes et des branches d'olivier, d'autres motifs chrétiens, dont des poissons, ainsi que des inscriptions latines).

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Informations historiques

Les espaces intérieurs du Grand-Séminaire-de-Montréal résultent des modifications apportées au fil du temps à une institution dirigée par les Sulpiciens. La Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, qui se consacre essentiellement à la formation des prêtres, au service paroissial et à l'éducation, est étroitement liée à l'histoire de Montréal. En effet, dès 1657, quatre sulpiciens s'établissent à Montréal, érigent un séminaire et assurent le service spirituel de la paroisse Notre-Dame. Les prêtres de Saint-Sulpice deviennent en outre propriétaires de la seigneurie de l'Île-de-Montréal en 1663. Ils multiplient dès lors leurs efforts pour activer le peuplement de l'île. En 1685, François Vachon de Belmont (1645-1732), supérieur de la Compagnie en Nouvelle-France, fait notamment construire un fort en pierre au pied du mont Royal. L'ouvrage défensif sert aussi de résidence et d'école.

Les Sulpiciens demeurent seigneurs de l'île de Montréal jusqu'en 1840, année de l'abolition du régime seigneurial à cet endroit. À partir de ce moment, ils sont chargés par l'évêque de la formation du clergé catholique de tout le diocèse, fondé en 1836. Ils entreprennent alors la construction du Grand Séminaire dans le domaine de la Montagne, près des tours du fort du XVIIe siècle. L'architecte John Ostell (1813-1892) est engagé pour dessiner les plans du bâtiment, érigé de 1855 à 1857. Plusieurs espaces intérieurs de cette époque ont été conservés au fil du temps, notamment le grand escalier central, un escalier à montées divergentes qui dessert les cinq étages du bâtiment. L'espace qui servira de chapelle des employés jusqu'en 1970 date aussi de la fin des années 1850. Cependant, son décor peint est effectué plusieurs décennies plus tard par le sulpicien Pierre Dupaigne (1872-1953). Ce décor, inspiré des catacombes romaines, présente notamment un motif de treillis et de vigne.

Une vaste campagne de travaux de réaménagement a cours, de 1904 à 1907, selon les plans de l'architecte montréalais Jean-Omer Marchand (1873-1936) et de son associé, l'américain Samuel Stevens Haskell (1871-1913). Les transformations touchent en premier lieu la chapelle, complètement remaniée, à laquelle on a ajouté une nouvelle sacristie et une entrée. C'est également à ce moment qu'est réaménagée la bibliothèque, au-dessus de la nouvelle entrée de la chapelle. Aussi conçue par Marchand, cette réserve s'élève sur cinq niveaux formés d'une structure suspendue, en acier. À l'origine, les trois niveaux inférieurs sont utilisés par le Grand Séminaire et les deux niveaux supérieurs, par le Collège de Montréal. Ils sont aujourd'hui tous consacrés à la réserve du Grand Séminaire.

Les tours du Fort-des-Messieurs-de-Saint-Sulpice sont classées en 1974 et elles bénéficient d'une aire de protection depuis 1975. Le domaine des Messieurs-de-Saint-Sulpice est pour sa part classé en 1982. En 1990, les volées de l'escalier menant au premier étage sont restaurées.

Les espaces intérieurs du Grand-Séminaire-de-Montréal, plus précisément le grand escalier central, la réserve de la bibliothèque et la chapelle des employés, sont classés en 2016, en même temps que la chapelle, l'entrée de celle-ci, la sacristie et la crypte. Des objets de la crypte (loculi, croix, panneaux en bois et cadres) sont en outre classés au même moment.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 2065, Rue Sherbrooke Ouest

Latitude :

  • 45° 29' 38.7"

Longitude :

  • -73° 35' 7.54"

Désignation cadastrale :

  • Lot 6 295 149

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