Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial du Campus-Notre-Dame-de-Foy

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Campus Notre-Dame-de-Foy

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Saint-Augustin-de-Desmaures

Thématique :

  • Patrimoine de la modernité

Usage :

  • Services et institutions (Collèges, séminaires et universités)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (7)

Personnes associées (1)

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Carte

Description

Le site patrimonial du Campus-Notre-Dame-de-Foy est un ensemble institutionnel consacré à l'enseignement aménagé entre 1963 et 1965. Le site comprend six bâtiments, soit le pavillon de l'enseignement et les résidences De-La-Salle, Marianiste, André-Coindre, De-La-Mennais et Champagnat. Tous les bâtiments sont en béton blanc ou gris pâle, parfois couverts de tôle. Les volumes sont simples et constitués principalement de prismes rectangulaires verticaux ou horizontaux. Quelques volumes se détachent de ces assemblages de prismes, notamment des chapelles aux formes arrondies ou inclinées. Les résidences André-Coindre, De-La-Mennais et Champagnat sont dotées d'une tour reposant sur une base de plan distinct. Plusieurs bâtiments présentent des sections reposant sur pilotis. Les ouvertures sont rectangulaires et disposées de façon régulière, le plus souvent détachées les unes des autres, et formant plus rarement des bandeaux horizontaux ou verticaux.

Les bâtiments sont implantés sur un vaste terrain relativement plat, sauf dans la partie nord-ouest, présentant des dénivellations plus marquées. Un réseau de voies de circulation automobile et piétonne lie les bâtiments et les espaces de stationnement. Des terrains de sport ainsi que des espaces verts, comprenant de larges surfaces gazonnées et des zones plantées plus densément d'arbres, occupent une part importante du site. L'ensemble est situé à proximité de l'ancien séminaire Saint-Augustin, sur un plateau près du fleuve Saint-Laurent, dans la ville de Saint-Augustin-de-Desmaures.

Ce bien est classé site patrimonial. La protection s'applique aux terrains et à l'extérieur des bâtiments.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2016-09-01
Prise d'effet : 2015-09-15

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 7 - Terrain exceptionnel

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2015-09-10
  • Proposition de statut national, 2006-09-11
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial du Campus-Notre-Dame-de-Foy présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le site témoigne d'une période charnière de l'histoire de l'éducation au Québec. Au milieu du XXe siècle, l'enseignement secondaire est encore largement l'affaire des communautés religieuses qui dirigent, entre autres, les collèges classiques menant aux études universitaires et les écoles normales où sont formés les instituteurs. Dans les années 1960, de profondes réformes sont entreprises pour démocratiser l'accès aux études universitaires et améliorer la formation des enseignants. C'est dans ce contexte que les Frères des écoles chrétiennes, les Frères de l'instruction chrétienne, les Frères maristes, les Frères marianistes et les Frères du Sacré-Coeur fondent l'école normale Notre-Dame-de-Foy, inaugurée en septembre 1965. En se regroupant et en mettant en commun leurs ressources, ces communautés espèrent améliorer la qualité de leur enseignement et démontrer la pertinence de leur institution. Dès 1967, la réorganisation majeure du système d'éducation contraint néanmoins les religieux à revoir la mission de l'école normale, qui devient un établissement d'enseignement collégial privé, le campus Notre-Dame-de-Foy, qui est toujours en activité aujourd'hui.

Le campus Notre-Dame-de-Foy présente aussi un intérêt patrimonial pour ses valeurs urbanistique et paysagère. L'ensemble constitue un exemple achevé d'urbanisme moderne au Québec. Pour la conception du campus, l'architecte Jean-Marie Roy (1925-2011) s'inspire des principes de la Charte d'Athènes de 1933, notamment en privilégiant les constructions en hauteur, éloignées les unes des autres pour optimiser l'ensoleillement et l'éclairage, en séparant clairement les différentes fonctions et en portant une attention particulière aux voies de circulation automobile et piétonne, traitées de façon distincte. La distance entre les bâtiments, en plus de créer davantage d'intimité, dégage de vastes espaces verts qui sont réservés au jeu, au sport et à la détente. Les aménagements paysagers ont été conçus avec la collaboration de l'urbaniste Georges Robert (né en 1928) et de l'architecte-paysagiste Georges Daudelin (1928-2003). La végétation et la topographie du site sont respectées autant que possible, les travaux d'excavation sont réduits au minimum et le système de distribution électrique est enfoui. Une attention particulière a donc été accordée à la conservation du caractère naturel du lieu ainsi qu'à l'harmonisation de l'ensemble.

Le campus Notre-Dame-de-Foy présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Sa construction représente un moment fort de la modernité en architecture au Québec. En plus de Jean-Marie Roy, d'autres architectes de renom sont associés au projet, dont Fernand Tremblay (né en 1925), Gaston Amyot (1909-1966) et Jean-Claude Leclerc (né en 1934). Le pavillon d'enseignement ainsi que les résidences De-La-Salle et Marianiste présentent un volume bas et horizontal, tandis que les résidences André-Coindre, De-La-Mennais et Champagnat sont dotées d'une tour reposant sur un volume horizontal qui leur sert de base. Inspirés du style international et conçus à partir de lignes directrices émises par Roy pour arriver à un ensemble homogène, les bâtiments présentent des volumes rectangulaires simples, sans ornements, en béton peint en blanc ou en gris clair et coiffés de toits en terrasse. Les ouvertures sont disposées de façon régulière et sont généralement dépourvues d'encadrement. Les chapelles, les balcons, les escaliers et les brise-soleil sont traités de façon sculpturale et se détachent nettement des volumes principaux. Le campus Notre-Dame-de-Foy constitue un exemple particulièrement achevé et harmonieux de l'influence du mouvement moderne sur l'architecture québécoise.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2016.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial du Campus-Notre-Dame-de-Foy liés à ses valeurs historique, urbanistique, paysagère et architecturale comprennent, notamment :
- son aménagement sur un plateau à proximité du fleuve Saint-Laurent et du lac Saint-Augustin;
- le vaste terrain généralement plat, présentant toutefois quelques dénivellations plus marquées dans sa partie nord-ouest, et comprenant de vastes zones gazonnées et quelques zones boisées;
- la présence de cinq résidences (André-Coindre, De-La-Mennais, Champagnat, De-La-Salle et Marianiste) construites autour du pavillon de l'enseignement;
- le réseau de voies de circulation automobile et piétonne reliant les bâtiments et les espaces de stationnement;
- les installations des nombreux terrains de sport;
- les caractéristiques du pavillon de l'enseignement, dont son grand volume bas et allongé horizontalement, son plan rectangulaire, le toit plat, le parement en panneaux de béton gris pâle, les portails constitués de portes vitrées à double vantail encadrées de vastes baies latérales et d'impostes vitrées rectangulaires, les fenêtres rectangulaires coulissantes (certaines disposées en bandeaux ou groupées pour former des murs-rideaux), les escaliers en béton, les pièces d'acier horizontales en saillie, les supports verticaux métalliques, les saillies couvertes de brique brune, les brise-soleil;
- les caractéristiques des résidences André-Coindre, De-La-Mennais et Champagnat, dont leur base rectangulaire de un à trois étages (les dénivellations du terrain dégageant un étage supplémentaire du côté ouest), les pilotis dégageant du sol une partie de la base, leur tour de six ou neuf étages décentrée et débordant de la base sur certains côtés et reposant sur pilotis, sur des piliers écartés ou sur un noyau plus étroit, le prisme vertical aveugle complétant une tour, les volumes sculpturaux des chapelles (volume triangulaire, incliné et évidé en dessous de la chapelle reposant sur des culées de béton ou volume irrégulier posé sur la base), les volumes irréguliers ou cubiques des portiques et des entrées, les toits plats, la terrasse aménagée autour du noyau technique sur le toit, le béton des murs (gris pâle ou peint en blanc), les autres parements blancs ou gris pâle, les systèmes d'escaliers, de balcons et de passerelles se détachant des volumes principaux, en béton ou dotés d'un parement en pierre naturelle, les parements en brique, les bandes vitrées verticales sur les tours, la disposition régulière des fenêtres rectangulaires horizontales coulissantes sans encadrement sur les tours, les fenêtres rectangulaires des bases (certaines formant des bandeaux), les portes de grandes dimensions aménagées aux étages inférieurs, les pilastres en béton rythmant certaines façades et les éléments ornementaux stylisés en métal;
- les caractéristiques des résidences De-La-Salle et Marianiste, dont les plans en croix latine et en « T », les élévations de trois étages, les toits plats (certains dotés de puits de lumière), la chapelle de la résidence De-La-Salle (dont son volume arrondi reposant sur pilotis et lié au reste de l'immeuble par une passerelle en hauteur, le béton crépi des murs, les étroites fenêtres verticales ornées de vitraux, les petites fenêtres carrées et rectangulaires disposées de façon irrégulière et la croix métallique), la chapelle de la résidence Marianiste (dont son imbrication dans la partie supérieure de l'aile arrière, son toit incliné percé d'une large fenêtre, ses murs en béton, les rainures et la croix ornant le mur arrière), le béton blanc, les parements de brique de certaines sections, les autres parements blancs ou gris pâle, les fenêtres rectangulaires horizontales coulissantes disposées de façon régulière (sans encadrement ou dotées d'encadrement de béton), le portique cubique légèrement décentré et les portes métalliques (certaines à vitrage et encadrées de baies latérales et d'impostes vitrées).

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Informations historiques

Le campus Notre-Dame-de-Foy est construit à une époque où de profonds changements sont apportés au système d'éducation au Québec. Au milieu du XXe siècle, l'enseignement secondaire est encore largement l'affaire des communautés religieuses qui dirigent, entre autres, les collèges classiques menant aux études universitaires et les écoles normales où sont formés les instituteurs. Au cours des années 1950, la qualité de l'enseignement dans les écoles secondaires publiques est critiquée, tout comme l'accès difficile aux études postsecondaires. Dans les années 1960, de profondes réformes sont entreprises pour démocratiser l'accès aux études universitaires et améliorer la formation des enseignants.

C'est dans ce contexte que les Frères des écoles chrétiennes, les Frères de l'instruction chrétienne, les Frères maristes, les Frères marianistes et les Frères du Sacré-Coeur fondent l'école normale Notre-Dame-de-Foy. En mettant en commun leurs ressources, ces communautés espèrent améliorer la qualité de leur enseignement et démontrer la pertinence de leur institution. Ainsi nait l'idée d'un pavillon central regroupant les classes, les laboratoires, la bibliothèque et d'autres équipements communs, alors qu'une résidence autonome abritant chambres, chapelle, cafétéria et salles de récréation serait construite pour chacune des communautés.

L'emplacement choisi est un site à proximité du lac Saint-Augustin et du fleuve Saint-Laurent, où les Frères maristes avaient déjà envisagé de s'établir. L'architecte Robert Blatter (1899-1998) est d'abord choisi pour diriger le projet, mais, en 1963, il cède son mandat à Jean-Marie Roy (1925-2011), à qui était déjà confiée la conception de la résidence André-Coindre. Les idées qui sont mises en avant dans la conception de cette dernière servent de base pour le design des autres pavillons. Roy conçoit aussi le pavillon d'enseignement central, en collaboration avec Gilles Côté, l'associé de Blatter. La résidence De-La-Salle est l'oeuvre de Gaston Amyot (1909-1966); la résidence De-La-Mennais est celle de Jean-Claude Leclerc (né en 1934) et de Roger Villemure; tandis que l'architecte Fernand Tremblay (né en 1925) conçoit les résidences Champagnat et Marianiste. L'urbaniste Georges Robert (1928-2003) et l'architecte-paysagiste Georges Daudelin (1928-2003) participent à l'élaboration de l'aménagement paysager du lieu.
Le projet d'école normale incite par ailleurs onze autres communautés religieuses masculines à se regrouper pour former le séminaire Saint-Augustin, comprenant aussi des résidences et un pavillon d'enseignement. Roy dirige également ce projet. Distinctes, mais adjacentes, ces deux institutions seront aussi connues sous le nom de « campus intercommunautaire ».

L'école normale Notre-Dame-de-Foy est inaugurée en septembre 1965. Cependant, dès 1967, la réorganisation majeure du système d'éducation québécois contraint les religieux à revoir la mission de l'institution, qui devient un établissement d'enseignement collégial privé, le campus Notre-Dame-de-Foy.

La crise du pétrole du début des années 1970 entraîne une flambée des coûts de chauffage des bâtiments peu isolés. À partir de 1975, l'enveloppe extérieure de certains pavillons est refaite : les bâtiments sont isolés par l'extérieur et le tout est recouvert de tôle, un matériau nécessitant moins d'entretien que le béton.

Au fil des années, les étudiants pensionnaires et les religieux étant de moins en moins nombreux, de nouveaux usages sont trouvés pour certaines résidences. Par exemple, la résidence De-La-Salle a été réaménagée pour abriter des locaux de pratique pour les étudiants en musique et des studios d'enregistrement, tandis que la résidence André-Coindre est devenue un petit centre de congrès.

Le campus Notre-Dame-de-Foy est classé en 2016.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Saint-Augustin-de-Desmaures

Adresse :

  • rue Clément-Lockquell

Latitude :

  • 46° 44' 15.698"

Longitude :

  • -71° 24' 3.099"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 813 961
  • Lot 2 814 131
  • Lot 2 814 800
  • Lot 2 814 802
  • Lot 2 814 857
  • Lot 3 055 080
  • Lot 4 202 255
  • Lot 4 202 256
  • Lot 4 207 477
  • Lot 4 207 478
  • Lot 4 582 427

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