Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Document (Lettre de Marie de l'Incarnation à Guillaume Andouart de Saint-Germain, notaire)

Type :

Patrimoine mobilier (Patrimoine documentaire)

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • 1661‑09‑15 (Production)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine de la Nouvelle-France
  • Patrimoine religieux

Classification :

  • Patrimoine documentaire > Objets de communication > Objet documentaire > Archives

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (2)

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Description

La lettre de Marie de l'Incarnation à Guillaume Andouart de Saint-Germain, notaire, est un document autographe daté du 15 septembre 1661. La lettre est écrite à l'encre ferrugineuse sur une feuille de papier chiffon de 30,5 cm de haut sur 19,5 cm de large. Le recto présente l'appel dans le coin supérieur gauche, suivi du contenu de la lettre ainsi que de quelques précisions dans la marge de gauche. Le verso porte la fin de la lettre accompagnée d'une précision dans la marge de gauche. La lettre est suivie de la salutation, du lieu, de la date « 15 sepbre 1661 » et de la signature « Sr Marie De L'Incarnation ». Le nom du destinataire et l'adresse « Quebek » sont inscrits au bas du document, ainsi qu'une annotation indiquant la nature du document à des fins de classement. La lettre est conservée dans le fonds Marie-de-l'Incarnation des archives du monastère des Ursulines-de-Québec.

Ce bien est classé document patrimonial.

Numéro de l'objet :

  • Cote : 3/1,1,1,1,1,6

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Capitale-Nationale > Québec

Dimensions :

  • Hauteur : 30,5 centimètre(s)
  • Longueur : 19,5 centimètre(s)

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Document patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2018-04-12
Prise d'effet : 2017-05-31

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2017-04-27
  • Proposition de statut national, 2015-06-08
 

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Valeur patrimoniale

La lettre de Marie de l'Incarnation à Guillaume Andouart de Saint-Germain, notaire, présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec son auteure, Marie Guyart (1599-1672), fondatrice et première supérieure du monastère des Ursulines de Québec. Cette dernière manifeste un intérêt précoce pour la vie religieuse, mais est poussée au mariage par ses parents. Veuve dès 1619, elle se retire chez son père avec son fils. En 1631, elle entre au noviciat des Ursulines de Tours, sa ville natale, et deux ans plus tard, prend le nom de Marie de l'Incarnation lorsqu'elle prononce ses voeux perpétuels. Portée par un élan missionnaire, elle s'embarque pour la Nouvelle-France en 1639 et jette les bases de son ordre dans cette colonie avec le soutien de Marie-Madeleine de Chauvigny de La Peltrie (1603-1671). Au cours des décennies suivantes, Marie de l'Incarnation assume notamment les fonctions de supérieure, de dépositaire, d'assistante et de maîtresse des novices. Elle participe aussi au développement de la Nouvelle-France en conseillant les gouverneurs, les intendants et les notables relativement à certains problèmes séculiers. Au cours de sa vie, Marie de l'Incarnation écrit de très nombreuses lettres à son fils, à des membres de sa famille, à des supérieurs d'institutions religieuses et à des représentants de l'autorité civile. Malgré l'ampleur de sa production épistolaire, évaluée à un total de 10 000 à 13 000 lettres, seulement treize lettres écrites de sa main subsisteraient aujourd'hui dans le monde. Cinq d'entre elles, dont la lettre à Guillaume Andouart de Saint-Germain, sont conservées aux archives du monastère des Ursulines-de-Québec. Ce sont les seules qui sont archivées au Québec et au Canada. Ces lettres comptent aussi parmi les rares biens mobiliers que l'on peut directement associer à Marie Guyart, dite Marie de l'Incarnation, une des pionnières de l'enseignement féminin en territoire québécois, ainsi qu'à l'époque de la fondation du monastère.

La lettre de Marie de l'Incarnation à Guillaume Andouart de Saint-Germain présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique en raison de son importance documentaire. Le document donne diverses informations sur le fonctionnement et le financement du monastère. Les Ursulines de Québec étant cloîtrées, elles doivent établir diverses procurations pour que d'autres puissent faire pour elles les transactions appropriées, ce qui est d'autant plus nécessaire pour la gestion de leurs biens et propriétés outre-mer. La lettre demande ainsi au notaire Andouart de Saint-Germain de préparer deux procurations concernant Nicolas Laudier, qui est à la fois procureur des biens de madame de La Peltrie en France et administrateur de la métairie de Haranvillier, propriété de la communauté au sud-ouest de Paris. Les procurations doivent permettre à Laudier, vieillissant, de nommer son successeur pour ces charges. La lettre rappelle également le rôle de premier plan des Jésuites comme émissaires et procureurs des Ursulines, puisqu'elle fait mention du fait que Laudier doit se rapporter au père Paul Le Jeune (1591-1664) pour les affaires des Ursulines et au père Charles Lalemant (1587-1674) pour les affaires de madame de La Peltrie. Par ailleurs, le document évoque l'une des sources de financement pour la communauté de Québec, soit l'exploitation d'une métairie française. La lettre renferme aussi des informations sur madame de La Peltrie, bienfaitrice des Ursulines de Québec, en évoquant la poursuite entamée par celle-ci contre son beau-frère, Claude de Gruel, seigneur de Touvois. Cette lettre, tout comme les quatre autres rédigées par Marie de l'Incarnation, constitue donc une pièce significative dans l'histoire du monastère des Ursulines et dans celle de la Nouvelle-France.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2018.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la lettre de Marie de l'Incarnation à Guillaume Andouart de Saint-Germain, notaire, liés à sa valeur historique comprennent, notamment :
- la feuille de papier chiffon de 30,5 cm de haut sur 19,5 cm de large;
- l'encre ferrugineuse;
- les inscriptions du recto, dont la croix apposée au centre et en haut de la page, l'appel en haut à gauche, le contenu de la lettre en trois paragraphes laissant un espace plus marqué vers le centre de la feuille, ainsi que les précisions indiquées dans la marge de gauche;
- les inscriptions du verso, dont la suite du contenu de la lettre divisé en trois paragraphes, une précision dans la partie supérieure de la marge de gauche, la salutation, le lieu et la date de rédaction (« aux ursulines le 15 sepbre 1661 »), la signature « Sr Marie De L'Incarnation » au bas et à droite du texte, le destinataire et l'adresse « Quebek » dans le coin inférieur gauche, ainsi qu'une annotation à des fins de classement dans le coin inférieur droit.

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Informations historiques

Cette lettre adressée à Guillaume Andouart de Saint-Germain, notaire, a été écrite par Marie Guyart (1599-1672). Née à Tours, en France, dans une famille de commerçants, Marie Guyart manifeste un intérêt précoce pour la vie religieuse. Elle est toutefois poussée au mariage par ses parents et épouse en 1617 Claude Martin, maître ouvrier en soie. De cette union naît un fils, nommé aussi Claude Martin. Veuve dès la fin de l'année 1619, Marie Guyart se retire chez son père avec son fils. Au cours des années 1620, elle s'occupe de l'entreprise de son beau-frère, mais, en 1631, elle confie son fils à sa soeur et entre au noviciat des Ursulines de Tours. Elle prononce ses voeux en 1633 et prend le nom de Marie de l'Incarnation.

Portée par un élan missionnaire et encouragée par celle qui deviendra la bienfaitrice des Ursulines de Québec, Marie-Madeleine de Chauvigny de La Peltrie (1603-1671), elle s'embarque en 1639 pour la Nouvelle-France avec deux autres ursulines et fonde un monastère à Québec. Au cours des décennies suivantes, Marie de l'Incarnation assume notamment les fonctions de supérieure, de dépositaire, d'assistante et de maîtresse des novices. Par ailleurs, elle prend part à la reconstruction du monastère, à la suite de l'incendie de 1650. Également femme d'affaires, elle signe des contrats et participe au développement économique de la Nouvelle-France. Elle conseille aussi les gouverneurs, les intendants et les notables relativement à certains problèmes séculiers.

Au cours de sa vie, Marie de l'Incarnation écrit de très nombreuses lettres à son fils, à des membres de sa famille, à des supérieurs d'institutions religieuses, à des représentants de l'autorité civile et à divers autres correspondants, notamment cette lettre datée du 15 septembre 1661 et envoyée au notaire Andouart de Saint-Germain au sujet de procurations pour l'administration de biens de madame de La Peltrie et des Ursulines, en France. Cependant, une infime partie de ces milliers de documents a été conservée.

La date à laquelle cette lettre revient au monastère des Ursulines à Québec ainsi que le lieu où elle était auparavant conservée demeurent inconnus.

La création du centre d'archives du monastère remonte à 1948. Le fonds Marie-de-l'Incarnation est pour sa part constitué à partir de 1988. À compter du début de l'année 2015, des recherches sont entreprises pour rassembler tous les biens mobiliers directement liés à la fondatrice du monastère, canonisée l'année précédente. En mars, la lettre au notaire Andouart de Saint-Germain est trouvée et versée au fonds Marie-de-l'Incarnation.

La lettre de Marie de l'Incarnation à Guillaume Andouart de Saint-Germain, notaire, est classée en 2018, en même temps que les quatre autres lettres de Marie de l'Incarnation conservées dans les archives du monastère.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • 18, rue Donnacona

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Références

Notices bibliographiques :

  • OURY, Guy-Marie. Marie de l'Incarnation (1599-1672), Correspondance. Solesmes, Abbaye Saint-Pierre, 1985. 1071 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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