Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Document (Lettre de Marie de l'Incarnation à Jérôme Lalemant, supérieur des Jésuites du Canada)

Type :

Patrimoine mobilier (Patrimoine documentaire)

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • vers 1648 (Production)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine de la Nouvelle-France
  • Patrimoine religieux

Classification :

  • Patrimoine documentaire > Objets de communication > Objet documentaire > Archives

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (2)

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Description

La lettre de Marie de l'Incarnation à Jérôme Lalemant, supérieur des Jésuites du Canada, est un document autographe rédigé vers 1648. La lettre est écrite à l'encre ferrugineuse sur une feuille de papier chiffon de 27,5 cm de haut sur 36,5 cm de large à pli simple vertical. Sur un des volets de l'extérieur du document est inscrit le nom du destinataire. L'autre volet de l'extérieur présente l'appel dans le coin supérieur gauche, suivi du contenu de la lettre, qui se continue sur les deux volets de l'intérieur du document. Le contenu de la lettre est suivi de la signature de Marie de l'Incarnation. Trois sceaux d'archives à l'encre bleue sont apposés sur le document, qui porte aussi les traces d'un autre sceau ainsi qu'une annotation sur la nature du document aux fins de classement. La lettre est conservée dans le fonds Marie-de-l'Incarnation des archives du monastère des Ursulines-de-Québec.

Ce bien est classé document patrimonial.

Numéro de l'objet :

  • Cote : 3/1,1,1,4,1,2

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Capitale-Nationale > Québec

Dimensions :

  • Hauteur : 27,5 centimètre(s)
  • Longueur : 36,5 centimètre(s)

Langue :

  • Français

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Document patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2018-04-12
Prise d'effet : 2017-05-31

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2017-04-27
  • Proposition de statut national, 2015-06-08
 

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Valeur patrimoniale

La lettre de Marie de l'Incarnation à Jérôme Lalemant, supérieur des Jésuites du Canada, présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec son auteure, Marie Guyart (1599-1672), fondatrice et première supérieure du monastère des Ursulines de Québec. Cette dernière manifeste un intérêt précoce pour la vie religieuse, mais est poussée au mariage par ses parents. Veuve dès 1619, elle se retire chez son père avec son fils. En 1631, elle entre au noviciat des Ursulines de Tours, sa ville natale, et deux ans plus tard, prend le nom de Marie de l'Incarnation lorsqu'elle prononce ses voeux perpétuels. Portée par un élan missionnaire, elle s'embarque pour la Nouvelle-France en 1639 et jette les bases de son ordre dans cette colonie avec le soutien de Marie-Madeleine de Chauvigny de La Peltrie (1603-1671). Au cours des décennies suivantes, Marie de l'Incarnation assume notamment les fonctions de supérieure, de dépositaire, d'assistante et de maîtresse des novices. Elle participe aussi au développement de la Nouvelle-France en conseillant les gouverneurs, les intendants et les notables relativement à certains problèmes séculiers. Au cours de sa vie, Marie de l'Incarnation écrit de très nombreuses lettres à son fils, à des membres de sa famille, à des supérieurs d'institutions religieuses et à des représentants de l'autorité civile. Malgré l'ampleur de sa production épistolaire, évaluée à un total de 10 000 à 13 000 lettres, seulement treize lettres écrites de sa main subsisteraient aujourd'hui dans le monde. Cinq d'entre elles, dont la lettre à Jérôme Lalemant, sont conservées aux archives du monastère des Ursulines-de-Québec. Ce sont les seules qui sont archivées au Québec et au Canada. Ces lettres comptent aussi parmi les rares biens mobiliers que l'on peut directement associer à Marie Guyart, dite Marie de l'Incarnation, une des pionnières de l'enseignement féminin en territoire québécois, ainsi qu'à l'époque de la fondation du monastère.

La lettre de Marie de l'Incarnation à Jérôme Lalemant présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique en raison de son importance documentaire. Le document donne diverses informations sur le fonctionnement et le financement du monastère des Ursulines, en particulier sur les contrats de dots versées lors de l'entrée en religion des ursulines. Alors que les pensions des élèves sont généralement payées en nature plutôt qu'en espèces, les dots constituent l'un des meilleurs moyens d'obtenir de l'argent pour les Ursulines. Ces revenus étant essentiels à la communauté, Marie de l'Incarnation attache une grande importance à la rédaction de contrats de dots sûrs. Elle explique dans cette lettre les clauses de ces contrats et détaille aussi les circonstances dans lesquelles les contrats de pure donation et les contrats de rentes foncières sont établis. Elle rappelle en outre dans ce document l'utilisation que fait la communauté de ces dots. La religieuse exprime l'importance qu'elle accorde à la production de contrats sûrs, évoquant les procès intentés pour des contrats mal faits. Elle mentionne aussi dans ce document la dot payée par madame de La Peltrie pour l'entrée en religion de Charlotte Barré (1620-1701), nommée soeur de Saint-Ignace dans le texte. Cette lettre à Jérôme Lalemant souligne donc les talents d'administratrice de Marie Guyart et constitue également une pièce de grand intérêt pour comprendre le fonctionnement et le financement des institutions religieuses de la Nouvelle-France.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2018.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la lettre de Marie de l'Incarnation à Jérôme Lalemant, supérieur des Jésuites du Canada, liés à sa valeur historique comprennent, notamment :
- la feuille de papier chiffon de 27,5 cm de haut sur 36,5 cm de large à pli simple vertical;
- l'encre ferrugineuse des inscriptions et l'encre bleue des sceaux;
- les inscriptions et les impressions sur l'un des volets extérieurs, dont la croix apposée au centre et en haut du volet, la formule « vtre Ste B » dans le coin supérieur gauche, le nom du destinataire de la lettre, une annotation le long du pli sur la nature du document à des fins de classement, un sceau d'archives et les traces d'un autre sceau;
- les inscriptions et les impressions sur l'autre volet extérieur, dont l'appel en haut à gauche suivi du contenu de la lettre, ainsi qu'un sceau d'archives dans la partie inférieure de la marge de gauche;
- les inscriptions sur l'un des volets intérieurs, dont la suite du contenu de la lettre et les deux chiffres inscrits dans la marge de gauche;
- les inscriptions et les impressions sur l'autre volet intérieur, dont la fin du contenu de la lettre, suivie de la salutation et de la signature « Sr M De L'Incarnation », ainsi qu'un sceau d'archives dans le coin inférieur droit.

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Informations historiques

Cette lettre adressée à Jérôme Lalemant, supérieur des Jésuites du Canada, a été écrite par Marie Guyart (1599-1672). Née à Tours, en France, dans une famille de commerçants, Marie Guyart manifeste un intérêt précoce pour la vie religieuse. Elle est toutefois poussée au mariage par ses parents et épouse en 1617 Claude Martin, maître ouvrier en soie. De cette union naît un fils, nommé aussi Claude Martin. Veuve dès la fin de l'année 1619, Marie Guyart se retire chez son père avec son fils. Au cours des années 1620, elle s'occupe de l'entreprise de son beau-frère, mais, en 1631, elle confie son fils à sa soeur et entre au noviciat des Ursulines de Tours. Elle prononce ses voeux en 1633 et prend le nom de Marie de l'Incarnation.

Portée par un élan missionnaire et encouragée par celle qui deviendra la bienfaitrice des Ursulines de Québec, Marie-Madeleine de Chauvigny de La Peltrie (1603-1671), elle s'embarque en 1639 pour la Nouvelle-France avec deux autres ursulines et fonde un monastère à Québec. Au cours des décennies suivantes, Marie de l'Incarnation assume notamment les fonctions de supérieure, de dépositaire, d'assistante et de maîtresse des novices. Par ailleurs, elle prend part à la reconstruction du monastère, à la suite de l'incendie de 1650. Également femme d'affaires, elle signe des contrats et participe au développement économique de la Nouvelle-France. Elle conseille aussi les gouverneurs, les intendants et les notables relativement à certains problèmes séculiers.

Au cours de sa vie, Marie de l'Incarnation écrit de très nombreuses lettres à son fils, à des membres de sa famille, à des représentants de l'autorité civile et à des supérieurs d'institutions religieuses, notamment cette lettre rédigée vers 1648 et envoyée à Jérôme Lalemant, supérieur des Jésuites du Canada, au sujet des contrats de dots établis lors de l'entrée en religion des ursulines. Cependant, une infime partie de ces milliers de documents a été conservée.

La date à laquelle cette lettre revient au monastère des Ursulines à Québec ainsi que le lieu où elle était auparavant conservée demeurent inconnus.

La création du centre d'archives du monastère remonte à 1948. Le fonds Marie-de-l'Incarnation est pour sa part constitué à partir de 1988. À compter du début de l'année 2015, des recherches sont entreprises pour rassembler tous les biens mobiliers directement liés à la fondatrice du monastère, canonisée l'année précédente.

La lettre de Marie de l'Incarnation à Jérôme Lalemant, supérieur des Jésuites du Canada, est classée en 2018, en même temps que les quatre autres lettres de Marie de l'Incarnation conservées dans les archives du monastère.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • 18, rue Donnacona

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Références

Notices bibliographiques :

  • OURY, Guy-Marie. Marie de l'Incarnation (1599-1672), Correspondance. Solesmes, Abbaye Saint-Pierre, 1985. 1071 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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