Fours à potasse de Kinnear's Mills
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Chaudière-Appalaches
Municipalité :
- Kinnear's Mills
Date :
- vers 1820 – vers 1850 (Production)
Thématique :
- Patrimoine industriel
Usage :
- Fonction industrielle, transformation des minéraux et fabrication de produits finis (Fabriques de produits chimiques)
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Carte
Description
Les deux fours à potasse se trouvent dans la municipalité de Kinnear's Mills, sur la route Eager. Ils témoignent des premières activités économiques de la région des Appalaches. Ils sont construits à environ 275 mètres l'un de l'autre et à approximativement 30 mètres de la route. L'inclinaison du sol est passablement la même sur le site des deux fours. Ces fours à potasse datent du début des années 1800. Aujourd'hui, il ne reste plus que les vestiges de ceux-ci. De forme circulaire, ils sont construits en pierre locale et ont un diamètre d'environ 4 mètres. Construits sur une légère pente, leurs murets peuvent atteindre jusqu'à un mètre et demi de haut dans la partie basse de la pente. On peut croire que ces murets étaient plus élevés dans le passé, car plusieurs pierres éparses se situent aux alentours. De plus, une ouverture d'un demi-mètre est pratiquée sur le côté où le muret est le plus haut, c'est-à-dire en aval de la pente. Cette ouverture servait à l'évacuation des cendres et à l'entretien du feu, qui étaient facilités par l'inclinaison du terrain. À présent, la pierre des murs est couverte de mousse et l'intérieur des fours est rempli de matière organique. Un sentier d'interprétation permet d'observer ces fours de même que plusieurs autres attraits du village de Kinnear's Mills.
Plan au sol :
Circulaire
Structure :
- Maçonnerie en pierre
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
Les premiers colons de la région de Kinnear's Mills, dans la MRC des Appalaches, s'y installent vers 1820. L'une des premières industries qui contribuent à leur établissement est reliée à la fabrication de la potasse. En la fabriquant, les colons profitent d'une occasion unique de gagner des sommes importantes tout en défrichant leur terre pour la cultiver. À l'époque, ceux qui reçoivent une terre de la Couronne britannique sont en effet tenus de la défricher. Cette opération est rendue difficile par la nécessité de se débarrasser des souches et des racines. L'une des façons les plus efficaces de les faire disparaître consiste à les brûler. Les colons recueillent ensuite soigneusement les cendres et les déposent dans une sorte de tamis placé sur une fosse ou une cuve. Ils versent ensuite de l'eau chaude sur les cendres, qui s'écoulent dans la fosse. On répète le processus jusqu'à ce que l'eau soit suffisamment concentrée pour constituer de la charrée. Une fois réduite par chauffage, elle forme un résidu de cendre brunâtre : c'est la potasse, ou sulfates bruts. La potasse se vend à meilleur marché que le blé et permet aux agriculteurs d'acquérir des articles nécessaires ou de l'argent.
La perlasse (de l'anglais pearl ash) est obtenue en plaçant la potasse dans un four tout en la brassant. Elle prend alors une couleur blanche. Elle est utilisée dans la fabrication de poterie, de porcelaine et de savon. Ces usages lui confèrent une valeur marchande plus importante que celle de la potasse. Ainsi, les opérations nécessaires à la fabrication de la potasse ou de la perlasse prennent beaucoup de temps et exigent une attention constante.
Ces produits doivent être manipulés avec soin lors de leur transport : ils sont emballés dans des boîtes en bois ou des petits barils. La potasse est habituellement expédiée vers Québec dans des barils de 227 kg d'une valeur de 80 $ à 120 $ l'unité. Une partie de la production est aussi écoulée à Drummondville ou Trois-Rivières. La famille Wadleigh, par exemple, qui en vend dans ses magasins, s'approvisionne auprès des agriculteurs. Le transport de la potasse vers le marché de Montréal constitue, à cette époque, une grande aventure : les routes laissent à désirer et il n'existe pas de ponts pour traverser les cours d'eau importants. Par ailleurs, certains représentants des fabriques de potasse se déplacent même dans les colonies pour acheter les cendres que les agriculteurs conservent.
Dans les années 1820 et 1830, le commerce des cendres représente l'une des activités économiques les plus florissantes et lucratives au Canada. Ces produits servent de base à la fabrication de détergents pour le blanchiment des fibres textiles, notamment en Grande-Bretagne. Ce pays domine l'industrie du textile à cette époque, et comme il fabrique à lui seul près de la moitié de tous les tissus de coton vendus dans le monde, il a besoin d'énormes quantités de potasse pour nettoyer et blanchir les fibres.
Emplacement
Region administrative :
- Chaudière-Appalaches
MRC :
- Les Appalaches
Municipalité :
- Kinnear's Mills
Adresse :
- rue des Églises
Localisation informelle :
Il s'agit d'un point d'intérêt du sentier historique de Kinnear's Mills.
Latitude :
- 46° 13' 39.92"
Longitude :
- -71° 23' 5.43"