Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Mine Johnson

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Vieille bonne femme

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Municipalité :

  • Thetford Mines

Date :

  • 1878 (Ouverture)
  • 1878 – 1964 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Production et extraction de richesses naturelles (Extraction minière > Mines > Mines à ciel ouvert)
  • Production et extraction de richesses naturelles (Extraction minière > Mines > Mines souterraines)

Éléments associés

Événements associés (2)

Personnes associées (2)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

La découverte de l'amiante en 1876 dans la région des Appalaches entraîne une véritable ruée vers l'or blanc. Rapidement, les meilleures terres sont acquises par des promoteurs miniers. La mine Johnson, d'après Robert H. Jones, a l'honneur d'être la première mine d'amiante ouverte dans la région de Thetford Mines. Elle est suivie de proche, dans la même année, par la Boston Asbestos Packing (future mine Bell) et la mine King. Découvert en 1877, le gisement de la mine Jonhson est exploité à partir de 1878 par la compagnie Johnson. Cette dernière fusionne en 1964 avec l'Asbestos Corporation ltd devenue aujourd'hui la Société Asbestos ltée.

Fermée depuis 1964, cette mine voit disparaître progressivement ses différents bâtiments au cours des années. Aujourd'hui, il n'en subsiste plus que cinq. Le chevalement, d'une hauteur de 41 mètres est construit vers 1940, à la suite de l'adoption de la méthode d'exploitation souterraine. Celui-ci possède environ dix étages, a des fenêtres carrées sur chacun de ceux-ci et est solidifié par deux jambes de force en métal. L'une d'elle est installée dans la direction du bâtiment des treuils, aujourd'hui détruit. La seconde permet d'éviter l'effet de torsion se produisant sur le chevalement lorsque les forces horizontale des câbles et verticale de la charge de l'ascenseur se combinent. Il est recouvert de panneaux d'amiante-ciment. Le laboratoire, surnommé le « petit moulin » par les travailleurs de la mine, est le bâtiment dans lequel on retrouve tous les équipements fonctionnels en modèle réduit. On y fait des expériences pour le compte du laboratoire central, situé dans les bureaux de l'Asbestos Corporation ltd. sur la rue Mooney. Ce bâtiment de deux étages avec sous-sol en béton est coiffé d'un toit à deux versants droits, recouvert de tôle profilée et de tôle pincée. Il est construit en deux parties. La partie principale est en brique rouge et la seconde partie est construite en panneau d'amiante-ciment. Ce bâtiment possède aussi plusieurs fenêtres rectangulaires à battant avec petits carreaux. Un petit atelier est aussi situé à proximité du chevalement. De plan rectangulaire, avec des murs en béton, celui-ci est coiffé d'un toit à deux versants droits, recouvert de tôle profilée. On retrouve aussi sur le site deux grands entrepôts. L'un d'eux possède un toit à deux versants convexes et est muni de deux portes de garage et d'un quai de chargement extérieur. Il abritait notamment l'atelier de réparations des appareils électriques. Le second a pu servir d'entrepôt de matériaux de bois ou de sacs de fibres d'amiante, ou encore d'atelier de charpente. La mine utilisait aussi le réservoir adjacent pour alimenter son réseau de bornes-fontaines grâce à une station de pompage.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

En 1877, les trois frères Johnson (Samuel John III, William James et Andrew Stuart), procèdent à l'extraction d'un peu de minerai d'amiante sur leur lot de colonisation obtenu de la Couronne. Andrew Stuart, alors âgé de 27 ans, envoie plusieurs lettres accompagnées de spécimen de fibre d'amiante, s'informant des besoins et des intérêts possibles envers ce minerai. Encouragés par les réponses obtenues, les frères Johnson poursuivent leur extraction. Le lieu d'exploration est alors connu dans la région sous le nom de la « Vieille bonne femme ».

Ne disposant pas de l'argent nécessaire pour l'acquisition de leurs droits miniers, les trois frères font appel à l'honorable George Irvine et à John Mooney, riche éleveur irlandais, installé dans le canton d'Inverness. Par leurs investissements, ils permettent aux frères Johnson d'obtenir le 8 juin 1878, les droits miniers sur une partie du lot 27 du rang VI du Canton de Thetford, terrain adjacent à celui de la mine King au nord-est et de la mine Bell au nord-ouest, de nos jours séparés par le puits de la mine Beaver. Cependant, la compagnie n'est incorporée que le 27 février 1885 avec un capital autorisé de 250 000 $. George Irvine devient alors le premier président de la compagnie et Andrew Stuart Johnson, le gérant général.

Au printemps 1884, Andrew Stuart Johnson ouvre son magasin général situé sur la rue Johnson tout près du bureau administratif de la compagnie. Cette même année, la compagnie Johnson emploie 100 mineurs et dès l'année suivante, elle produit 475 tonnes d'amiante. Ensuite, en 1894, la compagnie Jonhson fait l'acquisition du lot 29 dans le rang B du canton de Coleraine, dont les opérations minières commencent la même année, près de Black Lake. En 1900, la compagnie Johnson construit un nouveau moulin à Thetford, et un autre à Black Lake. En 1906, 200 hommes travaillent à chacun d'eux et les deux moulins produisent 300 tonnes de minerai par jour chacun. De plus, leurs fibres ont la réputation d'être d'excellente qualité. La compagnie poursuit avec succès ses exploitations tant souterraines qu'à ciel ouvert. En 1928, elle fait construire un nouveau moulin qui a une capacité de 400 tonnes par jour. Deux ans plus tard, 300 hommes y travaillent.

Au tournant du XXe siècle, une partie de la production de qualité inférieure est achetée par l'Asbestos Mining and Manufacturing Co., une manufacture de produits d'amiante située à Québec.

En 1940 l'exploitation à ciel ouvert à la mine de Thetford cesse. De ce fait, en trois ans, elle fore un puits, creuse quelque 14 milles de galeries et aménage un réseau ferroviaire souterrain de deux milles pour acheminer le minerai. À la même époque, elle construit son premier chevalement et adopte elle aussi la méthode d'exploitation par effondrement continu, « block caving », dont la pionnière est la mine King. En 1951, la compagnie fait bâtir un nouveau moulin ayant une capacité de 4000 tonnes par jour et ferme son premier moulin rendu désuet.

Le 16 juillet 1953, les compagnies minières Asbestos Corporation ltd, Johnson's ltd et Bell Asbestos ltd concluent un accord pour déménager une centaine de bâtiments du quartier Saint-Maurice afin de poursuivre leur développement. Ils fondent la « Relocations Limited » pour réaliser ce projet. La compagnie Johnson accepte de défrayer 13 % des coûts de réinstallation des maisons et fournit un terrain pour le nouveau centre domiciliaire nommé alors « Parc Johnson ». C'est le « premier déménagement » de ce quartier, un second suivra en 1970.

Puis, en 1964 la compagnie Johnson fusionne avec l'Asbestos Corporation ltd. Cette dernière acquiert pour 12 000 000 $ les deux mines en opération (à Thetford-Mines et Black Lake) ainsi que les vastes terrains miniers de la compagnie Johnson. Dès lors, la mine Johnson de Black Lake devient le puits no 2 de la mine British Canadian. Dans la même année, le moulin de la King-Beaver commence à traiter le minerai de la Johnson à Thetford.

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Emplacement

Region administrative :

  • Chaudière-Appalaches

MRC :

  • Les Appalaches

Municipalité :

  • Thetford Mines

Adresse :

  • rue Notre-Dame Ouest

Latitude :

  • 46° 4' 47.4"

Longitude :

  • -71° 17' 56.71"

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Références

Notices bibliographiques :

  • CINQ-MARS, François, dir. Thetford Mines à ciel ouvert : histoire d'une ville minière, 1892-1992. Thetford Mines, Ville de Thetford Mines, 1994. 596 p.
  • FORTIER, Clément. Black Lake : Lac d'amiante, 1882-1982. Tome I : Amiante et chrome des Appalaches : cent ans d'histoire. s.l. Bibliothèque nationale du Québec / Bibliothèque nationale du Canada, 1983. 346 p.
  • GAUDARD, Serge. Voyage au coeur des Appalaches : guide des curiosités minérales de la MRC de l'Amiante. Thetford Mines, Musée minéralogique et minier de Thetford Mines, 1993. 178 p.

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