Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Soupière

Description

Cette soupière est une pièce d'orfèvrerie civile dont le récipient a été façonné entre 1762 et 1791 par l'orfèvre montréalais Jacques Varin dit Lapistole (1736-1791) et, pour le couvercle, entre 1773 et 1807 par Robert Cruickshank (1743-1809), un orfèvre écossais établi à Montréal. L'objet, en argent massif, est un récipient destiné à servir le potage à table.

Ce plat de service mesure 29,5 de haut sur une largeur de 28,5 cm et une longueur de 50,5 cm. La soupière, de forme ovale, repose sur quatre pieds fondus et rapportés à attaches constituées de têtes anthropomorphes entourées de feuilles et de rinceaux. La panse présente d'un côté le monogramme ciselé de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice, soit les lettres AM entrelacées pour Ave Maria. Exceptionnellement, le dessin du monogramme est surmonté d'une couronne à cinq pointes. Un décor végétal formé de rinceaux et de fleurs est ciselé de l'autre côté de la panse. Deux anses permettent de transporter la soupière de manière sécuritaire. Celles-ci sont composées d'appliques, au motif de têtes prophylactiques entourées de feuilles et de rinceaux, fondues et rapportées soudées à la panse. Ces appliques, qui se terminent par des manchons, reçoivent les côtés des anses ornés de rinceaux dans lesquels sont vissées des prises en noyer tourné.

Le couvercle à double bombement est bordé de filets et d'une étroite gorge unie; sur la terrasse, un bouton en noyer tourné en forme de bulbe à motifs de feuilles d'acanthe sert de prise.

Il s'agit de l'une des plus importantes réalisations d'orfèvrerie civile produite durant le XVIIIe siècle au Canada.

Cette soupière a été restaurée en 2007 par Nadine Lapierre, sous la direction d'Estelle Richard au Musée des beaux-arts de Montréal.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 1976.0578

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Montréal

Dimensions :

  • Hauteur : 29,5 centimètre(s)
  • Largeur : 28,5 centimètre(s)
  • Longueur : 50,5 centimètre(s)
  • Poids : 4,54 kilogramme(s)

Matériaux :

  • Métal (Argent)

Poinçon :

  • sur la soupière, poinçon d'orfèvre (Jacques Varin dit Lapistole) : les lettres I et V séparées par un grain, surmontées d'une couronne, forme de coeur inversé sous les lettres
  • sur le couvercle, poinçon d'orfèvre (Robert Cruickshank) : les lettres R et C séparées par un grain

Inscription :

sur l'un des côtés de la panse : monogramme AM

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Partie d'un ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2021-08-19

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2020-08-20
 
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le récipient de cette soupière a été réalisé dans l'atelier du maître orfèvre montréalais Jacques Varin dit Lapistole (1736-1791). Peu d'éléments sont connus de son activité, mais il est possible qu'il se soit adonné, entre autres, au marché lucratif de l'orfèvrerie de traite. Seulement une vingtaine de pièces de Varin dit Lapistole nous sont parvenues et la soupière appartenant aux Sulpiciens est assurément la pièce d'orfèvrerie connue la plus élaborée à être sortie de son atelier. Quant à Robert Cruickshank (1743-1809), sa carrière a laissé plus de traces et l'on sait qu'après avoir exercé son métier à Londres, il s'est établi à Montréal en 1773. En s'associant avec divers orfèvres, Cruickshank a mis sur pied un des ateliers d'orfèvres montréalais les plus dynamiques de la fin du XVIIIe siècle. En plus de s'adonner activement à l'orfèvrerie de traite, Cruickshank a répondu à des commandes autant d'orfèvrerie civile que religieuse. On lui doit l'introduction de l'esthétique britannique en orfèvrerie au Canada.

Aucun document ne permet de dater la pièce avec précision ni de certifier que les deux parties ont été réalisées pour répondre à une même commande. Il est possible que le couvercle de Cruickshank ait été fabriqué pour en remplacer un plus ancien réalisé par Jacques Varin dit Lapistole. En fait, nous ne savons pas quand la soupière a été produite ni à quel moment elle est entrée en possession des Sulpiciens.

Le monogramme AM ciselé sur la panse de la soupière identifie le propriétaire de celle-ci, soit Les Prêtres de Saint-Sulpice de Montréal.

Auteur : Joanne Chagnon, 2014.

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Références

Gestionnaires des données :

Univers culturel de Saint-Sulpice

Contributeur de données :

Univers culturel de Saint-Sulpice

Notices bibliographiques :

  • DEROME, Robert. Les orfèvres de Nouvelle-France. Inventaire descriptif des sources. Ottawa, Galerie nationale du Canada, 1974. 242 p.
  • DEROME, Robert. « VARIN, La Pistole, JACQUES ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/fr/bio/varin_jacques_4F.html
  • FOX, Ross. « Robert Cruickshank (1743-1809), silversmith of London and Montreal ». Silver Studies The Journal of the Silver Society. No 23 (2008), p. 83-95.
  • TRAQUAIR, Ramsay. The old silver of Quebec. Toronto, Macmillan of Canada, 1940. 168 p.
  • TRUDEL, Jean. L'orfèvrerie en Nouvelle-France. Ottawa, Galerie nationale du Canada pour la Corporation des Musées nationaux du Canada, 1974. 239 p.

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