Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Peinture (Saint Thomas d'Aquin lisant)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Montréal

Date :

  • 1934 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Mission éducative)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Éléments associés

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Images

Description

Ce tableau non signé, réalisé par Paul-Émile Borduas (1905-1960), représente saint Thomas d'Aquin. Peint sur une toile de jute qui fut plus tard marouflée sur une toile plus fine, le tableau mesure avec son cadre noir, mouluré et doré, 71,2 centimètres de hauteur par 101,7 centimètres de largueur.

De par sa composition très décorative qui crée un rapport ambigu entre le fond et la figure, cette représentation s'éloigne de la vision consacrée de saint Thomas d'Aquin. Le personnage auréolé y est présenté en buste, tourné de trois-quarts vers la gauche, vêtu de la robe blanche à capuce et de la chape noire à chaperon des Dominicains, les yeux rivés sur un livre à reliure de cuir rouge qu'il tient ouvert devant lui.

À l'avant-plan, la figure du saint dessine une masse triangulaire qui se découpe sur ce qui semble être, à l'arrière-plan, un vitrail qui remplit tout le fond du tableau. Ce vitrail ne contient que son nom, inscrit en lettres noires sur une plage dorée parsemée de petits motifs ressemblant à des lampes d'Aladin. Ce fond est bordé d'une ondulation grisâtre, imitant sans doute le verre, elle-même ornée aux quatre coins du monogramme des Sulpiciens, soit un A et un M superposés, premières lettres des mots Auspice Maria (Sous la protection de Marie).

Le dessin ne vise pas ici au réalisme. On le remarque par exemple dans la partie dorée du « vitrail », là où une ligne noire doublée de blanc vient souligner, de façon tout à fait arbitraire, le pourtour du personnage et du livre qu'il tient dans ses mains. De même, pour l'auréole du Docteur angélique qui n'est ici qu'un signe (celui de la sainteté) sans chercher à figurer de façon réaliste le rayonnement vibrant que serait une telle aura lumineuse.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 2002.0991

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Montréal

Dimensions :

  • Hauteur : 55,5 centimètre(s)
  • Largeur : 86,1 centimètre(s)

Technique de fabrication :

  • Peint

Représentation iconographique :

  • Saint Thomas d'Aquin
  • Vitrail

Sujet :

  • Figure
  • Ornementation
  • Religion

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Partie d'un ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2021-08-19

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2020-08-20
 
Inventorié --
 

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Informations historiques

Ce tableau, représentant saint Thomas d'Aquin lisant, a été réalisé en 1934 par Paul-Émile Borduas (1905-1960), à la demande, peut-on présumer, de l'abbé Olivier Maurault, p.s.s. (1886-1968) qui, au moment de la commande, achevait un mandat de cinq ans comme supérieur de l'Externat classique de Saint-Sulpice (actuel Collège André-Grasset), à Montréal.

Borduas enseignait le dessin à mi-temps dans cet établissement depuis septembre 1931 et devait y demeurer jusqu'en 1943.

L'oeuvre fut produite en vue des événements qui marquèrent au collège, le 7 mars 1934, les célébrations de la fête de saint Thomas d'Aquin (v. 1224/1225-1274), théologien et philosophe italien de l'ordre des Frères prêcheurs, fondé par saint Dominique.

Pour composer ce tableau, Borduas s'inspira d'une gravure reproduisant une peinture réalisée par Fra Bartolommeo, né Baccio della Porta (1472-1517), aujourd'hui conservée au musée di San Marco, à Florence, en Italie. Il fit d'abord une esquisse au graphite sur une feuille de papier calque, puis transposa le dessin sur la toile. Très proche de l'oeuvre source de par sa composition, le tableau s'en distingue toutefois par sa facture moderne d'aspect décoratif qui réinterprète librement les influences byzantines et l'art de l'icône.

Après avoir été l'apprenti du peintre Ozias Leduc (1864-1955) et l'avoir assisté dans la décoration du baptistère de l'église Notre-Dame de Montréal, en 1927-1928, Borduas avait été encouragé par son maître, ainsi que par l'abbé Maurault qui était alors curé de la paroisse Notre-Dame, à aller se perfectionner en France dans l'art de la décoration religieuse. En 1928-1930, grâce notamment à une aide pécuniaire de l'abbé Maurault, Borduas était allé étudier la peinture décorative sous la direction de Maurice Denis (1870-1943), ancien membre du groupe des Nabis qui, en 1919, avait fondé à Paris avec le peintre Georges Desvallières (1861-1950) les Ateliers d'Art sacré dans un but de renouvellement des arts religieux. Durant ce voyage d'études, Borduas s'était initié également à l'art du vitrail dans l'atelier des peintres-verriers Jean Hébert-Stevens (1888-1943) et André Rinuy (dates inconnues).

Ce tableau se ressent de cet apprentissage car le saint personnage y est représenté devant ce qui semble être un vitrail arborant simplement son nom. S'inspirant de plusieurs traditions et techniques artistiques, Borduas se détache ainsi du modèle initial pour réaliser une peinture originale qui fait appel à la citation, non pas d'une oeuvre, comme c'est souvent le cas en peinture, mais de techniques, comme l'icône et le vitrail, historiquement liées à la décoration des églises.

Auteur : Hélène Sicotte, 2014.

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Références

Gestionnaires des données :

Univers culturel de Saint-Sulpice

Contributeur de données :

Univers culturel de Saint-Sulpice

Notices bibliographiques :

  • BANNON, Jacques. Le collège André-Grasset: 75 ans d'histoire. Québec, Fides, 2003. 330 p.
  • BORDUAS, Paul-Émile. Écrits II. Journal, correspondance, 1923-1953. Vol. 1. Montréal, Bibliothèque du Nouveau-Monde, 2007. s.p.
  • Correspondance avec Ozias Leduc, fonds Olivier-Maurault, P2, E.2-121, département des archives, Univers culturel de Saint-Sulpice..
  • GAGNON, François-Marc. Paul-Émile Borduas (1905-1960). Biographie critique et analyse de l'oeuvre. Montréal, Fides, 1978. 560 p.
  • Le Monde collégial (bulletin de l'Externat classique de Saint-Sulpice). Vol. 2, no 5 (1934).

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