124, rue George

Le 124, rue George est une résidence érigée vers 1908. Elle possède un plan rectangulaire de deux étages et demi avec un décroché sur le côté droit ainsi qu'un agrandissement à l'arrière visible du côté gauche. Le toit en pavillon tronqué est percé par une lucarne en appentis à l'avant et recouvert de tôle à baguettes. Les façades sont revêtues de brique. Le volume annexe s'élève sur deux étages et est coiffé d'un toit plat. Il y a un oriel d'un étage sur le côté gauche. Une longue galerie occupe la façade avant et la façade latérale droite. Elle est couverte d'un auvent indépendant recouvert de tôle en plaque qui est soutenu par des colonnes en bois. Au centre de la façade principale, un solarium occupe l'étage supérieur. Il est supporté par deux piliers de brique et ses façades sont revêtues de planches de bois verticales et ceintes de fenêtres rectangulaires. La porte principale est au centre de la façade avant, sous le solarium. Elle est à panneaux en bois, à double vantail et à imposte. Il y a une autre porte à panneaux et à imposte dans le décroché. Les fenêtres du rez-de-chaussée ont des ouvertures rectangulaires alors qu'à l'étage, elles sont à arc surbaissé. Il s'agit de fenêtres à guillotine. L'ornementation se compose de platebandes en brique au-dessus des ouvertures, de colonnes ouvragées, de corniches à consoles et à modillons et de vitraux. Cette maison est implantée sur la rue George, près de plusieurs institutions, au coeur de la ville de Sorel-Tracy.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

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La rue George est une des principales artères commerciales issues du plan d'urbanisme créé en 1786 par le major John French, ingénieur civil, et par Samuel Holland (1728-1801), arpenteur général. Plusieurs commerces, institutions et maisons cossues y sont érigés à partir du 19e siècle. Celle sise au 124, rue George est construite vers 1908.

En 1871, lorsque le médecin Louis Ubald achète la propriété du capitaine de bateau Jean-Baptiste Labelle, une résidence en bois recouverte de brique y est recensée. En 1874, Alphonse Antoine Taillon, gérant de la banque des Marchands et maire de la ville de Sorel de 1887 à 1891, en fait l'acquisition, mais il la revend un mois plus tard à Charles Dorion (1840-1901). Ce dernier est avocat, magistrat du district du Richelieu et fondateur du journal Le Courrier de Sorel. Il est fils de Jacques Dorion (vers 1797-1877), réputé médecin, député à l'Assemblée nationale de 1830 à 1838 et patriote. En 1909, Élisabeth Mondor, veuve de Charles Dorion, vend la propriété avec maison en brique au comptable Alfred Baril. La maison actuelle aurait vraisemblablement été construite vers 1908.

À la suite du décès d'Alfred Baril en 1930, sa succession cède la maison à Joseph Paul, un marchand épicier. Sa femme, Rosa Denis, devenue veuve en 1936, vend à son tour la propriété de la rue George à l'avocat Philippe Noël Pontbriand (1919-1970) en 1937. Joseph Simard, industriel de Westmount, s'en porte acquéreur en 1951. En 1952, elle passe entre les mains du médecin Sylvio Frappier (mort en 1986), qui ouvre un cabinet à Sorel en 1929 et est nommé médecin honoraire lors de sa retraite en 1974.

Le 15 mai 1955, les Soeurs de la Charité de Namur arrivent de Belgique pour s'installer à Sorel. Leur oeuvre en est une de charité envers les pauvres et les malades. Elles sont connues pour se déplacer en bicyclette jusqu'au domicile des malades. Elles auraient été accueillies gratuitement dans cette résidence de la rue George, dont elles deviennent propriétaire en 1958. En 1972, elles retournent dans leur pays et les Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe interviennent pour assurer la continuité des services communautaires. Elles deviennent officiellement propriétaires de l'immeuble en 1974 et douze soeurs y résident.

L'adjonction à l'arrière serait postérieure à 1947. Le solarium de l'étage et ses piliers en brique datent probablement de la période où les religieuses occupaient l'immeuble. Bien qu'ils ne soient pas d'origine, ces éléments sont relativement bien intégrés au bâtiment.

En 2011, Rachel Doyon fonde la Maison de la musique de Sorel-Tracy qui aménage dans cette demeure. Cet organisme a pour mission « d'offrir un lieu propice à l'initiation et au développement musical chez les jeunes ainsi que de faire la promotion et la production d'évènements classiques ».

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Inventaire du patrimoine bâti de la ville de Sorel-Tracy (2013 - 2016)
Ville de Sorel-Tracy

Le 124, rue George présente un intérêt patrimonial pour sa valeur d'architecture. Construite vers 1908, cette demeure constitue un exemple des résidences de style éclectique, un courant de l'architecture résidentielle en vogue en Amérique du Nord à l'époque victorienne, c'est-à-dire à la fin du 19e et au début du 20e siècle. Cette tendance consiste à inclure dans un même bâtiment plusieurs ornements, matériaux et références à des styles du passé, dans le but de créer une oeuvre unique, prestigieuse et dynamique. L'éclectisme devient rapidement populaire auprès de la bourgeoisie nord-américaine qui cherche à se démarquer. Il est notamment caractérisé par un foisonnement d'ornements puisés tant dans le vocabulaire classique que dans le pittoresque propre à l'époque médiévale. Le 124, rue George est représentatif de ce style. La composition unique comprend un décroché, un oriel et un solarium ainsi qu'une longue galerie protégée. L'ornementation, qui se compose de jeux de briques au-dessus des ouvertures, de vitraux, de corniches à consoles et à modillons et de colonnes richement ornées de boiseries, participe également au prestige de cette demeure. Finalement, son authenticité est importante.

Le 124, rue George présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Cette résidence est liée à la bourgeoisie de Sorel qui s'établit près du carré Royal et des noyaux religieux dès le 18e siècle et jusqu'au 20e siècle. Elle est construite vers 1908 vraisemblablement par la famille de Charles Dorion (1840-1901), avocat, magistrat du district du Richelieu et fondateur du journal Le Courrier de Sorel. Les propriétaires successifs sont le comptable Alfred Baril, le marchand Joseph Paul, l'avocat Philippe Noël Pontbriand (1919-1970), Joseph Simard, un industriel de Westmount et le médecin Sylvio Frappier (mort en 1986). En 1958, la résidence est cédée aux Soeurs de la Charité de Namur qui arrivent de Belgique. En 1974, les Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe assurent la continuité des services communautaires. Finalement, en 2011, Rachel Doyon fonde la Maison de la musique de Sorel-Tracy qui aménage dans cette demeure. Depuis le milieu du 20e siècle, cette résidence accueille des organismes oeuvrant pour la communauté soreloise.

Le 124, rue George présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son implantation. Cette résidence est située sur la rue George, une des principales artères issues du plan d'urbanisme créé en 1786 par le major John French, ingénieur civil, et par Samuel Holland (1728-1801), arpenteur général. Elle se trouve près du carré Royal et de plusieurs institutions, dont l'ancien théâtre, le bureau de poste et le noyau paroissial de Christ Church. Érigée vers 1909 sur un grand terrain, elle fait partie d'une série de demeures cossues construites au début du 20e siècle sur cette voie et elle témoigne de l'établissement de la bourgeoisie dans ce secteur.

Source : Ville de Sorel-Tracy, 2014

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