Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Document (Néologie canadienne, ou, Dictionnaire des mots créés en Canada & maintenant en vogue, -des mots dont la prononciation & l'ortographe sont différentes de la prononciation & ortographe françoises, quoique employés dans une acception semblable ou contraire, et des mots étrangers qui se sont glissés dans notre langue)

Type :

Patrimoine mobilier (Patrimoine documentaire)

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • 1810 – (Production)

Classification :

  • Patrimoine documentaire > Objets de communication > Objet documentaire > Archives

Éléments associés

Personnes associées (1)

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Description

« Néologie canadienne, ou Dictionnaire des mots créés en Canada et maintenant en vogue » est un document daté de 1810. Il est constitué de deux manuscrits. Le premier compte les livres A et B. Les feuilles de ces livres mesurent 36 cm de largeur sur 30 cm de hauteur et sont pliées dans le sens de la largeur. Le texte est écrit principalement à l'encre, mais aussi au crayon, et il comporte de nombreuses ratures. Il est présenté sur deux colonnes et rédigé au recto et au verso des pages. Ces livres incluent des pages vierges. Le livre A est daté du 12 novembre 1810 et porte l'inscription du titre. Le second manuscrit est constitué de 20 petits cahiers, chacun étant composé de deux feuilles de 34 cm de largeur sur 20,5 cm de hauteur et pliées dans le sens de la largeur. Chaque cahier est consacré aux mots commençant par une même lettre de l'alphabet, différente d'un cahier à l'autre. Le texte de ce manuscrit comporte peu de ratures et est inséré dans un encadré de 15,5 cm sur 11,5 cm tracé au crayon.

Ce bien est classé document patrimonial.

Numéro de l'objet :

  • Cote : P32/67/1B
  • Cote : P32/67/2A
  • Cote : P32/67/2B

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Montréal

Volume / pagination :

composé de deux cahiers manuscrits

Langue :

  • Français

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Document patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2014-05-08
Prise d'effet : 2013-05-22

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2013-05-16
  • Proposition de statut national
 

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Valeur patrimoniale

Le document « Néologie canadienne, ou Dictionnaire des mots créés en Canada et maintenant en vogue » présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec Jacques Viger (1787-1858). Lié aux influentes familles Viger, Papineau, Lartigue et Cherrier, Jacques Viger travaille d'abord comme rédacteur au journal Le Canadien en 1808 et 1809. Lors de la guerre de 1812, il s'enrôle dans la milice et est promu capitaine. En 1813, il est nommé inspecteur des grands chemins, rues, ruelles et ponts de Montréal, ce qui en fait le principal fonctionnaire de la ville. En 1825, Viger est nommé commissaire du recensement pour l'ensemble de l'île de Montréal. Viger est le premier maire de la ville, en fonction de 1833 à 1836. Il occupe par la suite différents postes de commissaire et agit à plusieurs reprises comme directeur de scrutin. Il fait partie du comité d'organisation de l'Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal, dont il est élu président en 1856. Il participe également à la fondation de la Société historique de Montréal en 1858. Sa réputation de grande érudition lui vaut d'être consulté sur de nombreux sujets. Il s'intéresse vivement à la société dans laquelle il vit, et ses travaux de mémorialiste sont nombreux. Collectionneur, il rassemble des documents d'archives sur l'histoire du Canada. Viger manifeste son intérêt pour les particularismes du français canadien à l'époque où il est rédacteur pour Le Canadien. Le livre A du premier manuscrit de « Néologie canadienne » est daté du mois de novembre 1810. Il semble toutefois qu'il ait abandonné rapidement ses travaux lexicographiques avant d'achever cette étude, et qu'il ne les ait pas repris par la suite. Le document « Néologie canadienne » constitue donc un témoin précieux des activités de jeunesse de Viger.

Le document « Néologie canadienne » présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son importance documentaire. Cet ouvrage, rédigé 50 ans après la Conquête, témoigne des inquiétudes concernant l'utilisation de la langue française. Au début du XIXe siècle, les députés luttent pour la reconnaissance officielle du français au Parlement. Viger, comme plusieurs de ses contemporains, perçoit comme des menaces le caractère archaïsant de la langue parlée au pays par la majorité ainsi que la présence de plus en plus forte de l'anglais. « Néologie canadienne » est le premier ouvrage lexicologique à caractère normatif produit au Québec. Viger compare la langue parlée par ses compatriotes à la norme de Paris consignée dans les dictionnaires français, et il condamne l'utilisation de mots ou d'expressions qui n'y figurent pas. Il critique également l'emploi d'anglicismes, en particulier les anglicismes sémantiques. Par ailleurs, ce document est l'une des rares sources de renseignements de cette époque permettant l'étude des usages propres à la langue orale, aux différentes classes sociales, ou même à certaines régions. En effet, Viger enrichit les articles de commentaires, d'expressions et de comparaisons qui documentent les divers emplois de certains mots, inscrivant ainsi son ouvrage dans la tradition dictionnairique des XVIIe et XVIIIe siècles. L'ouvrage précède toutefois les premiers glossaires sur les dialectes français parus au milieu du XIXe siècle, ce qui explique notamment que Viger ait parfois condamné comme anglicismes des mots d'origine dialectale. Les manuscrits de « Néologie canadienne » constituent une pièce essentielle à la connaissance du français canadien, en particulier du parler urbain, au début du XIXe siècle.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2014.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du document « Néologie canadienne, ou Dictionnaire des mots créés en Canada et maintenant en vogue » liés à sa valeur historique comprennent, notamment :
- l'ensemble composé d'un premier manuscrit constitué de deux cahiers (livres A et B), et d'un second manuscrit formé de 20 cahiers;
- les caractéristiques du premier manuscrit, dont les feuilles mesurant 36 cm de largeur sur 30 cm de hauteur pliées en deux dans le sens de la largeur, le texte écrit principalement à l'encre mais aussi au crayon, présenté sur deux colonnes et rédigé au recto et au verso des feuilles, les nombreuses ratures, l'écriture tantôt fine et régulière, tantôt plus relâchée, et les quelques pages vierges;
- la page titre figurant au début du livre A et portant l'inscription « Néologie canadienne, ou Dictionnaire des mots créés en Canada et maintenant en vogue, -des mots dont la prononciation et l'ortographe sont différentes de la prononciation et ortographe françoises, quoique employés dans une acception semblable ou contraire, et des mots étrangers qui se sont glissés dans notre langue » au centre de la page, la date « 12. Novembre, 1810 » dans le coin supérieur droit, et sous le titre, l'inscription « Par Jacques Viger » à l'encre bleue, de la main d'une autre personne;
- les caractéristiques du second manuscrit, dont les 20 cahiers, chacun consacré aux mots commençant par une même lettre de l'alphabet, différente pour chaque cahier, et chacun constitué de deux feuilles de 34 cm de largeur sur 20,5 cm de hauteur pliées dans le sens de la largeur, le texte inséré dans un encadré de 15,5 cm sur 11,5 cm tracé au crayon et comportant peu de ratures, ainsi que l'écriture soignée.

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Informations historiques

Le document « Néologie canadienne, ou Dictionnaire des mots créés en Canada et maintenant en vogue » a été rédigé par Jacques Viger (1787-1858). Lié aux influentes familles Viger, Papineau, Lartigue et Cherrier, Jacques Viger travaille d'abord comme rédacteur au journal Le Canadien en 1808 et 1809. Lors de la guerre de 1812, il s'enrôle dans la milice et est promu capitaine. En 1813, il est nommé inspecteur des grands chemins, rues, ruelles et ponts de Montréal, ce qui en fait le principal fonctionnaire de la ville. En 1825, il est nommé commissaire du recensement pour l'ensemble de l'île de Montréal. Viger est le premier maire de la ville de Montréal, en fonction de 1833 à 1836. Il occupe par la suite différents postes de commissaire et agit à plusieurs reprises comme directeur de scrutin. Il fait partie du comité d'organisation de l'Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal, dont il est élu président en 1856. Il participe également à la fondation de la Société historique de Montréal en 1858.

Sa réputation de grande érudition lui vaut d'être consulté sur de nombreux sujets. Il s'intéresse vivement à la société dans laquelle il vit, et ses travaux de mémorialiste sont nombreux.

Viger manifeste son intérêt pour les particularismes du français canadien à l'époque où il est rédacteur pour Le Canadien. Il y fait paraître en 1809 un article sur le verbe « bourgogner ». Viger, comme plusieurs de ses contemporains, est préoccupé par les menaces qui pèsent sur la langue française au Canada à cette époque. L'actualité est entre autres marquée par la lutte que mènent les députés pour la reconnaissance officielle du français au Parlement.

Viger a probablement rédigé les manuscrits formant la « Néologie canadienne » vers 1810, comme le laisse supposer la date du 12 novembre 1810 inscrite sur la page titre du Livre A. Les deux cahiers du premier manuscrit se complètent. Les articles ne se répètent pas entre les livres A et B, sauf lorsque Viger a recours au livre B pour ajouter des précisions ou des exemples aux articles du livre A auxquels l'espace faisait défaut. Ce premier manuscrit semble être un document de travail, tandis que le second manuscrit a l'apparence d'un texte définitif par la disposition des articles ainsi que par l'écriture plus soignée et comportant moins de ratures. Les articles sont plus développés que dans le premier manuscrit. Ils sont également moins nombreux : le second manuscrit ne compte que 144 entrées, soit environ le tiers des articles consignés dans les livres A et B.

Viger enrichit les articles de commentaires, d'expressions et de comparaisons documentant les divers emplois de certains mots, ce qui inscrit son ouvrage dans la tradition dictionnairique des XVIIe et XVIIIe siècles. Il compare la langue parlée par ses compatriotes à la norme de Paris consignée dans les dictionnaires français, et il condamne l'utilisation de mots ou d'expressions qui n'y figurent pas. Il critique également l'emploi d'anglicismes, en particulier les anglicismes sémantiques. Sa « Néologie canadienne » précède toutefois les premiers glossaires sur les dialectes français parus au milieu du XIXe siècle.

Viger semble avoir abandonné rapidement ses travaux lexicographiques avant d'achever cette étude, et ne pas les avoir repris par la suite.

Après le décès de Viger, beaucoup de ses papiers et de ses écrits, dont « Néologie canadienne », sont acquis et classés par l'abbé Hospice-Anthelme-Jean-Baptiste Verreau (1828-1901). En 1901, ces documents sont déposés aux fonds d'archives du Séminaire de Québec.

L'ouvrage fait l'objet d'une première publication cent ans après sa rédaction dans le « Bulletin du parler français au Canada » de 1909-1910. Les articles de Viger y sont toutefois retouchés. Le document fait à nouveau l'objet d'une publication en 1998, cette fois plus fidèle aux manuscrits.

Le document « Néologie canadienne » est classé en 2014, en même temps que six autres documents produits par Viger.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • 85, rue Dalhousie

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