Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Goélette Marie-Clarisse II

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Goélette Archie F. McKenzie

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Les Éboulements

Date :

  • 1922 – 1923 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine maritime et fluvial

Éléments associés

Groupes associés (1)

Personnes associées (3)

Images

Description

La goélette Marie-Clarisse II est un bateau à voiles construit en 1922 et 1923. Elle mesure 40 mètres de long sur 6,50 mètres de large. Destinée à la navigation en haute mer, elle est caractérisée par sa carène fine et sa quille profonde en bois. Elle possède deux mâts de hauteur presque égale garnis de voiles à cornes, de flèches, de focs et d'une voile d'étai. Elle est également munie d'un moteur auxiliaire à hélices. La Marie-Clarisse II a son port d'attache dans le village de Saint-Joseph-de-la-Rive, dans la municipalité des Éboulements.

Ce bien est classé objet patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1978-06-20
 

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Valeur patrimoniale

La goélette Marie-Clarisse II présente un intérêt patrimonial pour sa valeur ethnologique. Elle constitue un témoin de la survivance de savoir-faire traditionnels. En effet, la goélette construite en 1922 et 1923 au chantier maritime de Shelburne, en Nouvelle-Écosse, est acquise par une entreprise québécoise en 1974. Après avoir sombré dans le bassin Louise en 1976, elle est renflouée et radoubée au chantier maritime de Saint-Bernard-sur-Mer, à l'île aux Coudres, selon les techniques traditionnelles utilisées dans la vallée du Saint-Laurent. La Marie-Clarisse II a aussi été utilisée quelques années comme navire-école. Ainsi, elle a permis la transmission de techniques de navigation à une nouvelle génération.

La goélette Marie-Clarisse II présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le voilier témoigne des pêcheries dans le golfe du Saint-Laurent ainsi que du transport des marchandises au XIXe et au début du XXe siècle. La Marie-Clarisse II est une goélette adaptée pour la navigation en haute mer. Ces goélettes, avec leur carène fine, leur fort tirant d'eau et leurs écoutilles étroites, plus stables et faciles à manoeuvrer en mer, se distinguent de celles qui naviguent à la même époque sur le fleuve Saint-Laurent. En effet, conçues pour la navigation fluviale et le cabotage, ces dernières possèdent un fond plat de même qu'un plus faible tirant d'eau, ce qui facilite leur échouage sur la grève. Par ailleurs, la Marie-Clarisse II est associée à deux anniversaires importants. Son classement a donné lieu à une cérémonie officielle à Place-Royale, organisée dans le cadre du 370e anniversaire de la fondation de Québec. De plus, elle a participé au défilé des grands voiliers sur le Saint-Laurent lors de la grande célébration de Québec 84, commémorant le 450e anniversaire de l'arrivée de Jacques Cartier (1491-1557) au Canada.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2006.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la goélette Marie-Clarisse II liés à ses valeurs ethnologique et historique comprennent, notamment :
- les composantes représentatives des goélettes destinées à la navigation en haute mer, dont sa coque en bois à étrave ronde et courbée, sa carène fine, sa quille profonde et son grand tirant;
- les mâts et la voilure blanche, dont le grand mât et le mât de misaine supportant un foc de route, une trinquette, une misaine, une grand-voile, une voile de cap, un clin-foc, une flèche de misaine, une flèche de grand-voile ainsi qu'une voile d'étai;
- le pont, incluant le gouvernail ainsi que deux accès à la cale.

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Informations historiques

La goélette Marie-Clarisse II est construite en 1922 et 1923 au chantier maritime de Shelburne, en Nouvelle-Écosse, par le maître charpentier James Havelock Harding (1883-1978). Elle est connue à cette époque sous le nom de Archie F. MacKenzie. Il s'agit d'une goélette adaptée pour la navigation en haute mer. Ce type de voilier est utilisé notamment par les pêcheurs des provinces maritimes ainsi que pour le transport des marchandises au XIXe et au début du XXe siècle. Les goélettes de haute mer, avec leur carène fine, leur fort tirant d'eau et leurs écoutilles étroites, plus stables et faciles à manoeuvrer en mer, se distinguent de celles qui naviguent à la même époque sur le fleuve Saint-Laurent. En effet, conçues pour la navigation fluviale et le cabotage, ces dernières possèdent un fond plat de même qu'un plus faible tirant d'eau, ce qui facilite leur échouage sur la grève. Ces deux types de navire appartiennent à l'histoire de la navigation au Québec.

Entre 1920 et 1933, les États-Unis interdisent la vente et la consommation d'alcool. La prohibition entraîne la fabrication et la vente illégales d'alcool. Le transport de cette marchandise de contrebande s'effectue entre autres par voie maritime, souvent à bord de goélettes, notamment entre les îles Saint-Pierre et Miquelon et les États de la Nouvelle-Angleterre. Enregistrée sous la fonction de « wood cargo » et destinée au transport de marchandises entre la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve, la Marie-Clarisse II aurait servi à la contrebande d'alcool.

En 1944, la coque de la goélette subit une avarie importante. L'embarcation est alors radoubée au chantier de Saint-Brendan's, à Terre-Neuve. Elle reprend la mer dès l'année suivante. En 1959, elle est restaurée au même chantier par James Furlong. En 1974, elle est acquise par l'entreprise québécoise Expédition Carcajou Atlantique inc.

En 1976, la goélette sombre dans le bassin Louise et y demeure pendant plusieurs mois. Alors que les autorités du port de Québec s'apprêtent à se débarrasser de l'épave, celle-ci est renflouée par la Compagnie des navires-écoles du Saint-Laurent. Conduite au chantier maritime de Saint-Bernard-sur-Mer, à l'île aux Coudres, elle est radoubée d'après les techniques traditionnelles utilisées dans la vallée du Saint-Laurent. C'est en 1977 que la goélette Archie F. Mackenzie est rebaptisée Marie-Clarisse II, en souvenir d'une goélette construite dans le village de Saint-Bernard-sur-Mer en 1901.

La goélette Marie-Clarisse II est classée en 1978. L'attribution de son statut donne lieu à une cérémonie officielle à Place-Royale, organisée dans le cadre du 370e anniversaire de la fondation de Québec, en présence du premier ministre René Lévesque (1922-1987).

À partir de 1983, la Marie-Clarisse II est utilisée notamment à des fins de promotion touristique de la région de Charlevoix ainsi que pour des croisières dans la région de Québec et de Tadoussac. En 1984, elle participe au défilé des grands voiliers sur le Saint-Laurent. Cet événement se déroule dans le cadre de la grande célébration de Québec 84, qui commémore le 450e anniversaire de l'arrivée de Jacques Cartier (1491-1557) au Canada.

La goélette fait l'objet de nombreux radoubs selon des méthodes traditionnelles entre 1984 et 1986. Elle est restaurée une dernière fois en 2002, pour le compte de son nouveau propriétaire, au Musée maritime de Charlevoix (établi sur le site de l'ancien chantier maritime du village de Saint-Joseph-de-la-Rive), dans la municipalité des Éboulements.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Charlevoix

Municipalité :

  • Les Éboulements

Adresse :

  • rue de l'Église

Lieux-dits :

  • Saint-Joseph-de-la-Rive

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • BERNIER, Suzanne. « Goélette Marie-Clarisse II ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 352.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • JACKSON, Lewis. « James Harding: Maître-bâtisseur de navires ». Shelburne County Genealogical Society. Shelburne County Genealogical Society [En ligne]. http://nsgna.ednet.ns.ca/shelburne/frenchvirtual/Jackson_fr.html
  • PROVENCHER, Jean. « La grande époque des goélettes: nos bateaux premiers ». Forces. No 122 (1999), p. 66-70.
  • s.a. La construction navale traditionnelle. Québec, Société de la Goélette Grosse-Île, 2000. 23 p.
  • s.a. La goélette Marie-Clarisse. s.l. s.d. s.p.
  • Ville de Québec. « Marie-Clarisse, rue de la ». Ville de Québec. Répertoire des toponymes [En ligne]. http://www.ville.quebec.qc.ca/fr/ma_ville/toponymie/rues/marie_clarisse.shtml

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