Usine Citadelle, coopérative de producteurs de sirop d'érable

L'usine Citadelle, coopérative de producteurs de sirop d'érable est un ensemble industriel dans le domaine alimentaire en activité depuis 1928. L'ensemble est implanté dans un ancien secteur industriel de Plessisville où se trouvait autrefois une fonderie et où est toujours située une meunerie.

L'ensemble, qui abrite depuis 1972 le siège social de la coopérative, est divisé en deux parties dont chacune est composée de plusieurs bâtiments qui communiquent tous entre eux pour des raisons sanitaires.

La première partie comprend tous les équipements pour les produits de l'érable. Cette section comprend des salles de production, des entrepôts, des laboratoires et les salles de réservoirs. L'usine construite en 1927-1928 par la coopérative est intégrée à cette section du complexe. Bien que le revêtement extérieur ait été changé, la disposition des ouvertures est encore sensiblement la même. Cette partie comprend aussi les bureaux de la coopérative. Malgré que cette partie du complexe ait passablement évolué avec le temps, son implantation au sol demeure sensiblement la même que durant les années 1930.

La seconde partie comprend l'ensemble des installations pour la transformation et l'entreposage du miel. Cette section se trouve à proximité des anciennes voies ferrées de la Compagnie du Grand Tronc de chemin de fer du Canada. Les bâtiments qui composent cette section datent du tournant du XXe siècle.

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Au début du XXe siècle plusieurs constats négatifs sont faits sur l'industrie acéricole québécoise. Joseph Edouard Caron (1866-1930), alors ministre de l'Agriculture du Québec, s'inquiète notamment de l'arrivée sur le marchée des sirops falsifiés et des méthodes archaïques utilisées pour la fabrication des produits de l'érable. En réponse à ces constats, Cyrille Vaillancourt (1892-1969), responsable de l'apiculture au Ministère, est mandaté pour organiser les acériculteurs. À l'aide de J.-Arthur Paquet de la Coopérative Fédérée de Québec, le projet de Coopérative s'initie en 1924.

Le 2 mai 1925, la coopérative Les producteurs de sucre d'érable du Québec est incorporée. Les trois premières récoltes sont transformées dans les locaux de Québec de la Coopérative Fédérée de Québec. En 1927, un terrain est acheté à Plessisville au coût de 350 $ pour y construire une nouvelle usine. Cette ville est choisie en raison de son importante production de sirop et de sa localisation à mi-chemin entre la Beauce et l'Estrie, deux régions réputées pour leur sirop. Plus précisément, l'emplacement de l'usine est choisi en raison de la proximité du chemin de fer du Grand Tronc, implanté en 1854. Afin de faciliter l'acheminement et l'expédition des différents produits par train, une voie d'évitement est construite au début des années 1930. L'usine, érigée au coût de 12 500 $ sous la direction de J.R. Méthot, est terminée en septembre 1928. Un montant de 3 900 $ est ensuite ajouté pour l'achat de machinerie.

L'usine, érigée selon un plan rectangulaire, est un bâtiment en blocs de béton de deux étages avec un toit, à quatre versants. Les ouvertures sont reparties de façon asymétrique sur la façade divisée par une poutre et par trois colonnes. Dans la partie gauche de la façade se trouvent deux larges portes utilisées pour faire entrer et sortir les barils de sirop. À l'arrière du bâtiment se trouve la chaufferie. Rapidement après la construction, une extension est apportée au bâtiment original ce qui permet d'accroître l'espace pour la transformation et l'entreposage.

Les années 1930 sont marquées par une série d'améliorations des installations. D'une part, la coopérative achète en 1930 une maison à proximité pour y aménager le laboratoire du premier chimiste qu'elle engage. Au même moment, une première ligne d'embouteillage est mise en service à l'usine. Enfin, des modifications sont apportées et de nouvelles constructions s'ajoutent au complexe. Par exemple, un entrepôt de deux étages à toit brisé est érigé derrière le bâtiment de 1928. L'emplacement de ce bâtiment, détruit au début des années 2000, est dorénavant occupé par un autre plus moderne dont le revêtement est en tôle. Un autre entrepôt s'ajoute à l'usine peu après. Ce dernier, de deux étages, construit en blocs de béton, a fait l'objet d'une réfection extérieure en 2010 avant d'être agrandi en 2012. Cet entrepôt abrite le département de pasteurisation qui comprend notamment 38 réservoirs en acier inoxydable d'une capacité d'environ 100 000 kilos de sirop chacun.

En 1965, la coopérative procède à l'achat des terrains et des bâtiments situés près de la voie ferrée pour y loger son département de miel. Ces terrains et ces constructions ont appartenu à la compagnie Savoie-Guay entre 1899 et 1928. Cette compagnie usinait une diversité d'outils et de machines dont des appareils à gaz acétylène. Après avoir accueillie notamment la compagnie Celanese, un des bâtiments datant de 1899 a abrité, entre 1940 et 1945, l'École de lin. Cette école, fondée en 1940 par le gouvernement du Québec, dispensait un cours sur la préparation du lin : broyage, préparation, tissage et teinture du lin. Certaines constructions de cette partie sont, en date de 2013, toujours inoccupées.

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